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Titre du blog : La Nation
Auteur : africanostra
Date de création : 13-11-2009
 
posté le 30-04-2010 à 23:02:20

UN MONDE SANS PAUVRETE

« LA GRANDE DESILLUSION »

    

 

 

 « Notre rêve : un monde sans pauvreté » 

 

Devise de la Banque mondiale,

in STIGLITZ, La grande désillusion, p.51   

 

 

 ***

Lutter contre la pauvreté n’est pas cultiver le fantasme de la richesse

Point n’est besoin de consulter quelque science ou technique, pour constater que la Pauvreté est l’ « Etat d’une personne qui manque de moyens matériels, d’argent [et une] insuffisance de ressources » (Le Petit Robert, 1993, p.1811)*. Dans une langue d’Afrique, cet état dramatique et avilissant dérivé de l’insolence de la vie a pour synonymes : dénuement (Bolumba), indigence (Boténdé), misère (Mékuku). Lutter contre la Pauvreté n’est donc pas cultiver le fantasme d’être ou devenir riche. Mais aller à la (re)conquête de la Dignité.

 

C’est sans nul doute à cet effet, que la Banque mondiale (BM) proclame, en guise de devise, cette inscription que met en relief son texte constitutif : « Notre rêve : un monde sans pauvreté. » Vœu pieux ? Projet d’éradication d’un phénomène complexe, qui avilit l’homme ? Serment farfelu participant à la gestion des conséquences du paupérisme sur l’équilibre international ? Joseph Eugène STIGLITZ, Prix Nobel d’économie, y répond de manière critique dans un maître-ouvrage intitulé : La grande désillusion (chez Fayard, Paris, 2002, 324 p.)*. La fin du mois d’Avril m’amène à y revenir, au titre des lectures du mois.

 

En réalité, il s’agit d’une relecture, qui me permet de reconsidérer ce livre au prisme de l’activité récente des institutions de Breton Woods dans le New Hampshire (Etats-Unis). Il s’agit, notamment, du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Comme le préconise STIGLITZ, tout risque de confusion préjudiciable à la spécificité de chacune de ces institutions doit-il être d’emblée levé. « L’une est vouée à l’éradication de la pauvreté, l’autre au maintien de la stabilité mondiale » (p.51)*. Les publications de l’une et l’autre, ainsi que les crises financière et climatique qui étranglent aujourd’hui les Nations mettent rudement à mal ces deux missions, aussi nobles soient-elles.

 

L’impact négatif des Puissances internationales et des pays industrialisés sur les politiques et les stratégies de la BM et du FMI porte préjudice aux bonnes intentions de ces institutions ; tout particulièrement, envers l’Afrique, berceau de la Pauvreté et siège universel de la Misère.

Par application d’une sorte de parallélisme des formes, le présent exposé sur La grande désillusion gagnerait à être réparti en deux points, exprimant chacun les actions et limites respectives de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Aussi, convient-il d’examiner, d’une part, les paradoxes du projet d’éradication de la Pauvreté (1) ; puis, d’autre part, les contradictions de la vocation à stabiliser le Monde (2).  

 

(1)-Les paradoxes du projet de la BM à éradiquer la Pauvreté

La Banque mondiale, la BIRD et l’IDA ont pour projet commun d’« Œuvrer pour un monde sans pauvreté », tel qu’il est indiqué en page d’accueil de leur site électronique. Ambitieux, n’est-ce pas ? Audacieux ? Certainement. Prétentieux ? Probablement. Je n’évoquerai ici que le rôle de la Banque mondiale, dont l’action fait l’objet du livre de Joseph STIGLITZ, ancien responsable de la prestigieuse institution. Convient-il donc de rappeler les principaux axes de lutte contre la Pauvreté (1°), avant de mettre à nu l’échec de ces objectifs au travers des faits (2°).

 

 1°/-Les principaux axes de lutte contre la Pauvreté

Après un premier effort essentiellement dirigé vers la reconstruction de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale, la Banque mondiale s’est ensuite, pratiquement, spécialisée dans l’aide aux Etats en développement à limiter, voire vaincre le fléau de la Pauvreté. Mais l’aide au relèvement des régions (Afrique, Asie Centrale) et pays (Afghanistan, Kosovo, Timor-Leste, Liberia) en conflit ou en sortie de crise atteste encore du rôle primordial de la BM en matière de reconstruction post-conflit. La période transitoire observée dès les années 1980 a ouvert la Banque sur d’autres défis.

 

 *L’intervention dans les problèmes macroéconomiques

*L’implication aux questions de rééchelonnement de la dette

*L’action en faveur des défis sociaux et environnementaux

 

Toutefois, malgré cet activisme, à l’intérieur comme à l’extérieur de la Banque, de nombreuses voix se lèvent pour dénoncer le caractère inadapté et inefficace des opérations menées à l’endroit des « Pauvres ». C’est au chœur de ces critiques que s’ajoute le sentiment de « grande désillusion » d’un ancien de la maison : Joseph STIGLITZ.

 

2°/-L’échec du rêve de la Banque mondiale au travers des faits

Tout rose que puisse être le rêve du Groupe Banque mondiale en vue d’éradiquer la Pauvreté, la misère parcourt des régions entières au galop. Visiblement, le rapport WAPENHANS, dénonçant les travers de la Banque et les critiques acerbes énoncées au cours des Assemblées annuelles de Madrid (Espagne) en 1994 n’ont pas suffi à réconcilier l’illustre institution avec ses nobles objectifs (instauration du Panel d’inspection), tant le poids des intérêts des Puissances y est déterminant. Conséquence, les effets du capitalisme, conjugués à l’essor de l’économie globalisée, influent sur une Pauvreté de plus en plus croissante et dépeinte par ce pudique néologisme qu’est le « paupérisme ».

 

 

*A quand la fin de la Faim ?-Malgré la devise consistant à « Œuvrer pour un monde sans pauvreté », les instances internationales composant le système des Nations Unies (au demeurant pas plus efficaces que les institutions de Bretton Woods) constatent, avec amertume, que « Chaque Homme qui meurt de faim aujourd’hui, meurt assassiné » ! Cette déclaration à l’Assemblée générale de l’ONU du Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation en impute clairement la responsabilité aux pays industrialisés (Voir AG/ SHC/3861, 25 Octobre 2006 ; également, note du Secrétaire Général : A/61/306)*.

 

Le plus tragique dans cette descente de l’Homme aux enfers, c’est qu’à mesure que se développement les technologies (OGM, biotechnologies, bioénergies), les solutions à l’équation de la faim deviennent obstinément asymptotiques. Autrement dit, de plus en plus proches de zéro ; et, ce qui est valable pour la faim, l’est également pour l’accès à l’eau potable.

 

 

*Comment avoir accès à l’eau potable ?-La tragédie des pays et régions pauvres est à l’image du spectacle qu’offre la vie de certaines populations. Etre contraints de consommer l’eau des puits insalubres ou des marres, étangs et marigots, que d’autres utilisent pour leur toilette est aussi surréaliste qu’inhumain. Or, la vocation à lutter contre la Pauvreté devrait donner priorité à faciliter l’accès à l’eau potable à des milliards de personnes recensées dans l’ensemble des continents. Comment faut-il, à ces hommes et femmes, œuvrer pour avoir accès à l’eau potable, lors même qu’ils consomment moins d’un dollar par jour, sinon rien du tout ?

 

Telle est l’une des crevasses devenue cratère, que le Groupe Banque mondiale, champion de la lutte contre la Misère, laisse apparaître sur la belle route savamment tracée par ses missions, auxquelles s’ajoutent les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)*. Or, la conséquence de la malnutrition, de la sous-alimentation et de la consommation de l’eau insalubre, c’est le développement des maladies chroniques.

 

 

*Qui vaincra donc les maladies chroniques ?-L’apparition ou la découverte officielle de certaines infections tel le chikungunya et des pandémies comme le Vih/Sida a pratiquement mis sous le boisseau le « statut sérologique » de certaines régions du monde, où continuent de sévir des maladies chroniques liées à un environnement insalubre : malaria, bilharziose, amibiase, lèpre, hépatites, onchocercose, fièvre jaune et des virus incurables de type ébola.

 

Les efforts de la Banque mondiale à cet sujet ont pour réponse des millions de « petites morts » par an, que dénombre l’Afrique, notamment. « Petites morts », pour reprendre une expression chère à RILKE, parce que certaines personnes meurent d’appendicite ; d’autre succombent d’éclampsie ; et de nombreuses autres, tout simplement, de rhumatismes. Cela peut paraître causasse. Mais la réalité est bien tragique, comme me le confiait un soir un client d’hôtel, Médecin togolais spécialisé en rhumatologie.

 

Sur le plan macroéconomique, le résultat du travail de la Banque mondiale et de son Groupe n’est pas plus reluisante pour la santé des appareils étatiques, à l’instar du goulot d’étranglement que constitue la Dette.

 

 

*Comment démêler le goulot de la Dette ?-L’endettement des pays pauvres auprès des bailleurs de fonds et des puissances industrialisées inhibe les maigres économies des emprunteurs, qu’un auteur, ancien membre du Gouvernement malien, a pu l’analyser comme un « étau » par rapport au développement, au rayonnement et à l’expression de la souveraineté des Etats endettés (Aminata TRAORE, L’étau)*. C’est sur ces différents points, que STIGLITZ stigmatise la Banque quant à ses méthodes de livraison de solutions préfabriquées à Washington, pour des pays dont les structures administratives et économiques sont inadaptées aux exigences monétaires et financières du système capitaliste.

 

En cette année 2010 bien entamée, quelle note, le Citoyen d’un Pays pauvre, client de la Banque mondiale, peut-il donner à cette institution ? Le prisme de la casuistique (examen au cas par cas) serait forcément réducteur ; et il lui faut préférer une vision globale à l’échelle africaine, pour se rendre compte de la détresse collective et de l’insécurité humaine qui y sévissent, nonobstant les engagements pris par la Banque mondiale pour éradiquer la Pauvreté de ce monde.

 

Bien loin d’aider au bonheur des Nations, le phénomène de la Dette les angoisse en grevant d’une lourde hypothèque leur vie présente et à venir. Loin de protéger les Etats contre l’explosion démographique et l’accroissement conséquent de leur propension à consommer, on leur propose de s’endetter pour payer leur Dette. Un cercle vicieux, qui rend incantatoire toute intention professée ou prophétisée aux fins d’élimination de la Misère en ce bas monde.

 

C’est au regard de ce travail, qui ressemble fort bien au travail de Sisyphe, fils d’Eole (du vent !), que le Prix Nobel d’économie s’insurge ouvertement contre l’hypocrisie des institutions économiques internationales, face à la Misère croissante d’un monde qu’elles prétendent sécuriser en le rendant plus prospère et équilibré.

 La critique de M. STIGLITZ est aussi acerbe à l’encontre de la Banque mondiale, rêveuse d’un monde prospère, qu’à l’endroit du FMI, héraut de la Croissance.  

 

(2)-Les limites de la vocation du FMI à stabiliser le Monde

La clé d’ouverture de La grande désillusion sur le FMI est symbolisée par la dénonciation de la confusion souvent entretenue entre les profits de General Motors et les intérêts vitaux de l’Administration des Etats-Unis d’Amérique. Et à STIGLITZ de transposer cette forme d’imperium de la plus grande entreprise américaine à la conception qu’a le Fonds monétaire international des flux économiques mondiaux. Car on l’entendrait pratiquement soupirer : « Ce que la communauté financière juge bon pour l’économie mondiale est bon pour l’économie mondiale, et il faut le faire » (p.84)*. En tant que Citoyen d’un Pays client du FMI, je ne puis m’empêcher de penser aux fameux Plans, Politiques ou Programmes d’ajustement structurel (PAS), dont le procès se fait partout. La sentence nous dira, à l’aune du livre de STIGLITZ, si la promotion de la Croissance est un succès ou un échec.

 

 

*Le procès des « PAS » partout !-En dehors de quelques exceptions, d’ailleurs obtenues au prix de sacrifices inconsidérés mais confirmant néanmoins la règle, les Plans d’ajustement structurel sont un véritable poison ; et non la cure de désintoxication promise, vendue, imposée aux Etats pauvres. De quoi s’agit-il, en clair ? Les PAS sont un type de politiques publiques préconisées par le FMI afin de restaurer l’équilibre budgétaire (Voir Africanostra, )* dans les pays démunis mais généreusement dissipateurs ; la restauration de ce principe essentiel des Finances publiques ayant pour buts ultimes de gérer rationnellement la dette publique et d’équilibrer la balance commerciale des sujets en cause.

 

Pour y parvenir, une impérieuse collaboration est établie entre le Fonds, qui dispose de la plus prestigieuse expertise ; et les Pays endettés, dont nombre de spécialistes vont quérir bonheur en exode. Plutôt qu’une négociation, il s’agit bien souvent de diktat imposé aux Pauvres qui, naturellement, ont du mal à mettre en œuvre des techniques importées, calculées froidement dans le climat austère des gratte-ciel. Heureusement, qu’il n’est pas besoin d’être expert pour comprendre que la notion même d’ « ajustement » implique un ensemble de réformes ambitieuses, vigoureuses et rigoureuses au cœur de l’appareil étatique.

 

Ces méthodes qui s’apparentent à celles appliquées à des entreprises en redressement judiciaire horripilent les masses critiques des Pays pauvres, jusqu’à trouver en Joseph STIGLITZ un allié de renommée mondiale. Le procès des PAS, partout, se font entendre. L’une des illustrations les plus romancées est donnée par une excellente production cinématographique tournée au Mali à l’instigation de Mme TRAORE, parodiant en audience populaire un exemple de procès que les Africains voudraient volontiers intenter aux politiques d’austérité imposées par « l’arme économique » en Politique internationale (Marie-Hélène LABBE, L’arme économique dans les relations internationales, PUF, « Que sais-je ? », Paris, 1994, pp.60-71)*.

 

Aussi, bien loin de stabiliser le monde, on le précarise, l’insécurise et le divise davantage. Loin d’œuvrer au développement pacifique et durable de jeunes Etats, à peine cinquantenaires, les institutions qui ont en charge les clés de leur destin imposent une conditionnalité plus désastreuse que les « arrières-pensées politiques » caractérisant l’action financière des partenaires bilatéraux (Jean CHARPENTIER, Les institutions internationales, 14e édition, Mémento Dalloz, « Droit public-Science politique », Paris, 1999, p.119)*. Ainsi, plutôt qu’une négociation, qui implique dialogue et harmonisation des points de vue, les rapports entre le FMI et la majorité de ses clients (Pays pauvres) sont, au mieux hypocrites ; au pire, déséquilibrés, à telle enseigne qu’il est légitime de se demander qui, d’entre le Fonds et les Etats, exercent réellement la Souveraineté.

 

Le désir, la nécessité, la faim de noter le FMI sont si pressants, qu’il importe de voir, comme le préconise STIGLITZ, « jusqu’à quel point » (p.84)* le FMI a-t-il échoué ou réussi en matière de promotion de la Croissance.

 

 

*Promotion de la Croissance : succès ou échec ?-Hormis les deux ou trois principales économies, qui affichent des taux de croissance à deux chiffres ou, tout au moins, proches de 10%, le reste du monde peine à dépasser les 5%. Que dire alors des Pays pauvres ! On remarquera, par exemple, que la plupart des analystes africains exposent souvent, avec fierté, les taux de leurs pays, avoisinant les 2 à 4% de croissance. Lors qu’on sait que les flux monétaires et financiers y sont quasiment insignifiants, on est tenté d’épouser la scandaleuse formule de MAYER, qui scandait que « Si l’Afrique disparaissait de la planète, personne ne s’en rendrait compte, tant son incidence économique est fort négligeable ». Ce qui signifie, qu’au plan économique et financier, cet immense continent qu’est l’Afrique n’existe pas.

 

De nombreux économistes, d’Afrique et d’ailleurs, se sont insurgés contre cette perception qu’on qualifierait d’« afro-pessimiste » (faisons-nous plaisir !) Mais, laissons la controverses aux experts. A notre modeste place de lecteur néophyte, on se contentera de noter, simplement, le caractère marginal ou accessoire de dizaines d’Etats dans le jeu compétitif et universel des équilibres internationaux. Quelle en est la responsabilité du FMI, dont la mission consiste, justement, à œuvrer pour la stabilité mondiale ?

 

Ce n’est pas en traumatisant les économies, qui ont le plus besoin d’accompagnement, de formation, de performance, de productivité et d’expérience que le Fonds travaillera efficacement à la Croissance. Surtout, lorsqu’il applique aux Etats en phase d’ « incubation », des techniques en vigueur dans les systèmes rôdés. Comme le souligne STIGLITZ, les pratiques des institutions internationales laissent ainsi apparaître une suite de « promesses non tenues » (Chapitre 2)*   

 

 

 

***

Pour en finir avec des rêves sans couleur

En définitive, en s’investissant dans une critique systémique de la Banque mondiale t du Fonds monétaire international, le professeur STIGLITZ apporte une contribution essentielle à la démocratisation des sujets internationaux non-étatiques. En effet, « [d]ans les démocraties modernes, nous attendons de toute autorité publique qu’elle soit responsable devant les citoyens, observe-t-il. Les institutions économiques internationales ont échappé à cette responsabilité directe. L’heure est venue de les « noter », elles aussi, à l’aune de leurs résultats, d’examiner leurs activités pour évaluer jusqu’à quel point elles ont réussi – ou échoué – dans la lutte pour la croissance et contre la pauvreté » (La grande désillusion, Fayard, Op. cit., p.84)*. Alors, en tant que Citoyen d’un Pays pauvre et d’un monde en perpétuelle mutation, je vous propose d’en finir avec des rêves sans couleur : un monde sans Pauvreté.

 

Bien au contraire. Il faut, partout, cultiver la Pauvreté. Elle éperonne l’Esprit. Elle stimule le marché des Savoirs. Le Pauvre donne de la couleur à la ville et au monde ; et il y a sept (7) raisons d’aimer ou souhaiter être Pauvre :

 

1-Le pauvre est bleu : il a peur ;

2-Le pauvre est rouge : il est émotif ;

3-Le pauvre est vert : il est en colère ;

4-Le pauvre est jaune : il rit à contrecœur ;

5-Le pauvre est blanc : il est innocent ;

6-Le pauvre est rose : il honore les plaisirs ;

7-Le pauvre est noir : il est invisible !

 

Avec mes sincères remerciements pour votre compagnie tout au long de ce mois d’Avril 2010 qui, déjà, nous manque.

 

 

 

 Arthur BENGA NDJEME : Nancy, le 30 Avril 2010, 23h 00.