Todo tu cuerpo tiene
copa o dulzura destinada a mí.
Cuando subo la mano
encuentro en cada sitio una paloma
que me buscaba, como
si te hubieran, amor, hecho de arcilla
para mis propias manos de alfarero.
Tus rodillas, tus senos,
tu cintura
faltan en mí como en el hueco
de una tierra sedienta
de la que desprendieron
una forma,
y juntos
somos completos como un solo río,
como una sola arena.
Pablo NERUDA
Vingt poèmes d’amour et une chanson désespérée (suivi de Les Vers du capitaine), Traduction de Claude Couffon et Christian Rinderknecht, Edition bilingue, Gallimard/Poésie, Paris, 1998, p.118.
***
LE POTIER
Ton corps tout entier est
un calice, une friandise qui m’est offerte.
Quand j’y pose la main
je trouve en chaque recoin une tourterelle
qui surveille mes faits et gestes, comme
si on t'avait faite d’argile,
pour mes mains agiles de potier, ô mon amour !
Chérie, j'ai soif de tes genoux, tes seins,
ta taille fine
comme la gorge
d’un sol aride
amputé de
son terreau fertile;
ensemble,
nous sommes un comme l’eau du fleuve;
un, comme le grain de sable!
Version d’Arthur BENGA NDJEME : Nancy, le 7 Avril de l’An X, 02h 40.