Le vide infini
Tu es partie ce soir trop tôt
Le cœur serré, l’âme vide
Je suis rentré le teint livide
Je voulais te retenir là-haut
M’excuser pour ma rectitude
Mais je n’ai pas eu de mot
J’ai douté de mes aptitudes
Je t’ai vue partir sans moi
Et je suis resté sans toi
Sans notre baiser complice
Sans un de nos caprices
Alors j’ai senti mes vibrisses
Se dilater sous le froid
Des fourmillements rongeant mes doigts
J’ai vite gravi les quarante huit marches
Les pieds engourdis comme un lâche
A peine ma chambre s’est-elle éclairée
Que j’ai vu le vide infini que tu y as laissé
Un regard vague sur des portes blanches
J’ai compris que j’étais à nouveau sans attache
Les yeux posés sur ma corbeille de papiers
L’incroyable est bien arrivé
J’ai pleuré.
Arthur BENGA NDJEME, Nancy