VEF Blog

Titre du blog : La Nation
Auteur : africanostra
Date de création : 13-11-2009
 
posté le 09-04-2011 à 01:59:41

La guerre "sans papier" de la France en Côte-d'Ivoire (II)

 

 Comment la France, la Grande France, peut-elle accepter de tuer  massivement les Ivoiriens au nom d'un candidat qui a prêté serment sur papier?


 

 

 

(suite)


III)-De la notion de "forces républicaines" à l'aune des milices en activité

 Si on considère la Côte d'Ivoire (ce qu'elle est au demeurant!) comme un Etat souverain; autrement dit, doté d'institutions publiques établies par les lois et règlements nationaux, la notion de "forces républicaines" ne peut être liée qu'à celle, plus large et constitutionnelle, de force publique. Ceci amène alors à préciser qu'est appelée force publique, la totalité "des forces instituées pour la défense de l'Etat, le maintien de l'ordre et l'exécution des lois..." (Michel de VILLIERS et Armel LE DIVELLEC, Dictionnaire du droit constitutionnel, 7e édition, Sirey, 383 p., p.160)*.

 

Est-ce là le statut des combattants qui s'affrontent en ce moment en Côte d'Ivoire? Je reste perplexe. Même si la presse et la diplomatie françaises assimilent ceux du clan Ouattara aux "forces républicaines", comme s'ils faisaient partie des forces armées. Or, de VILLIERS et LE DIVELLEC voient en la force armée, l' "Ensemble des forces sous statut militaire placées sous l'autorité suprême du président de la République, chef suprême des armées..." (Idem, p.159, p.160)*. A quel président et de quelle République les miliciens du Dr  Dramane Ouattara obéissent-ils? Quelle loi, quel règlement leur confèrent-ils cette prérogative exorbitante de "forces républicaines"?

 

On se trouve là en présence d'une vraie-fausse révolution, importée de France et attribuée aux "Ivoiriens".

 

Non. Les personnes opérant dans les rangs d'ADO ne sont pas des "forces républicaines"!

 

Oui. Les combattants proches d'Alassane Ouattara sont, comme nombre d'autres guerriers qui sinistrent aujourd'hui la Côte d'Ivoire, des miliciens. Ils représentent l'une des factions engagées dans la lutte  armée pour la conquête, le contrôle, la conservation et l'exercice du pouvoir.

 

Très rares sont les pays, dont la Constitution s'accommode de l'existence des milices comme partie intégrante de la sécurité nationale. Il en est notamment ainsi des Etats-Unis d'Amérique, qui reconnaissent qu' "Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un Etat libre, le droit qu'a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé" (2e amendement à la Constitution du 17 Septembre 1787, Ferdinand MELIN-SOUCRAMANIEN, Les grandes démocraties, Armand Colin, 2005, 233 p., p.16)*On pourrait d'ailleurs voir ici, plutôt la justification du droit de légitime défense individuelle et collective au plan interne, qu'un hymne à l'anarchie et au chaos.

 

 

 ***

Regardez bien cette photo de soldats des Nations Unies ou "casques bleus". Regardez-la bien!

 

Peu de ces visages sont ceux des forces régulières des armées africaines ou d'ailleurs. C'est pourquoi, vous n'y reconnaîtrez que très rarement vos proches. Rétifs à l'idée de voir périr sans intérêt leurs braves et combien coûteux citoyens-soldats, les gouvernements ont de plus en plus recours à une ruse: le mercenariat, afin de remplir tant bien que mal (plutôt mal!) leurs obligations résiduelles envers le Conseil de sécurité en matière de paix et de sécurité internationales (voir Philippe CHAPLEAU et François MISSER, "Le retour des mercenaires", Politique Internationale n° 94, hiver 2001-2002, pp.217-241, p.223; également, Tim SPICER, Entretien avec Amir TAHERI, "Privatiser la guerre", Politique Internationale n° 94, pp.243-255, p.254)*.

 

Il s'agit donc, pour la plupart de ces "visages hilares", de repris de justice, de grâciés et autres miliciens reconvertis ou recyclés, que certains Etats-majors appellent avec fierté "légionnaires"!

 

 

 

 

 

Au regard de cette implication dans la catastrophe que vit actuellement le Peuple-frère de Côte d'Ivoire, il me semble essentiel de m'essayer à une question plutôt prévisible: Et si Alassane Dramane Ouattara perdait, en définitive, sa légitimité après cette barbarie innommable perpétrée contre la vie des Ivoiriennes et Ivoiriens, faudra-t-il éliminer tout le Peuple de Côte d'Ivoire pour le lui imposer?

 

 

IV)-La légitimité du Dr Alassane Dramane Ouattara ne va-t-elle pas s'effriter après cette barbarie innommable vécue en terre ivoirienne?

 

 

(à suivre)

 

Arthur BENGA NDJEME