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Titre du blog : La Nation
Auteur : africanostra
Date de création : 13-11-2009
 
posté le 16-11-2010 à 11:06:11

LE CITOYEN DANS LA DECISION POLITIQUE

 

Café Citoyen de Nancy: résumé par Laurent WATRIN

 


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Synthèse du café citoyen de Nancy

vendredi 12 novembre 2010

à la MJC Pichon (7, db du recteur senn)

 

 

Thème de la Semaine des cafés citoyens :

 

« Quelle place pour le citoyen dans la décision politique ? »

 

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L’animateur invite l’assemblée à s’interroger sur les relations de chacun avec ses représentants politiques, le droit de vote, le dialogue social, ou encore les associations, qui sont autant de rouages du « jeu démocratique ».

 

Une douzaine de participants - dont quelques nouvelles têtes - pour ce débat qui s’ouvre sur l’actualité récente des grèves et manifestations contre la réforme des retraites.

 

Une première parole rappelle le rôle de notre démocratie représentative : « la seule solution c’est de voter, mais nos élus suivent peut-être trop la règle de leur parti » résume ce participant.

 

Rebondissant sur ce propos, Jean-Jacques estime que la démocratie représentative « fait tellement peu de place au citoyen qu’il faut peut-être retourner dans la rue ».

 

Une autre voix estime que le pouvoir actuel montre une « incapacité à tenir compte des citoyens ».

 

Mais « la rue n’est pas représentative de la majorité », répond Noëlle, ajoutant que, selon elle, « ce sont des minorités qui descendent dans la rue ».

 

Adèle rappelle que le droit de grève a tout de même apporté des « avantages, comme les congés payés ».

 

Jean-Jacques note que les sondages montrent une majorité d’opposants à la réforme. Il ajoute que parmi ceux qui ne font pas fait grève, il y a aussi « beaucoup de gens qui ont peur pour leur boulot ».

 

L’animateur présente l’exemple de deux entreprises lorraines – Novacarb et Saint-Gobain Pont-à-Mousson – où le dialogue social interne a permis aux salariés de manifester sans paralyse la production.

 

Un participant plus jeune considère qu’on devrait plus discuter avant de faire grève.

 

De manière générale, « la concertation, c’est très bien », selon Noëlle, « mais cela prend du temps et il faut savoir, au bout du compte, qui tranche ». Son avis semble assez partagé.

 

Adèle rappelle que le citoyen dispose aussi de l’occasion de s’exprimer dans les instances de démocratie participative, comme les conseils de quartiers. Dubitatif sur ce point, le premier participant à avoir pris la parole fait remarquer que « lorsqu’on râle très fort, on obtient parfois quelque chose dans un conseil de quartier, mais c’est rare ».

 

L’animateur souligne certaines limites de la démocratie locale : les dépenses obligatoires des collectivités, les contraintes de fonctionnement, les normes, et une marge de manœuvre financière réduite localement peuvent laisser le citoyen perplexe ou désolé.

 

Adèle, soutenue par une autre participante, revient sur le mécontentement, « moteur» de grève : « le mouvement dans la rue fait suite à un désaccord avec le gouvernement et il faut bien une opposition pour avancer », dit-elle.

 

Pour Noëlle, le terme « opposition » est négatif. Selon elle,  il faut surtout qu’on puisse « s’exprimer ». Plusieurs participants interrogent : « s’exprimer, d’accord ! mais comment ? ».

 

Une dame, qui se définit comme « la doyenne de notre assemblée », raconte qu’elle n’a jamais fait grève. Elle évoque alors l’exemple de nos voisins allemands où le dialogue social paraît souvent plus ouvert et les niveaux de démocratie sont plus locales, d’où des rapports politiques peut-être plus paisibles. Notre « doyenne » du jour fait aussi un parallèle avec la vie associative : « je m’occupe d’une association de locataires ; beaucoup réclament mais quand il faut agir, il n’y a plus personne ».

 

Plusieurs participants évoquent par ailleurs la difficulté d’être informé sérieusement avant de prendre part aux décisions politiques.

 

L’animateur demande alors quels seraient les règles de fonctionnement permettant de rendre le citoyen plus présent dans la décision ?

 

Une voix évoque le référendum, outil de démocratie directe. « Mais si on ne tient pas compte du vote populaire, comme ça s’est passé pour l’Europe, alors, à quoi bon ? ». Pour plusieurs personnes, cet épisode a cassé, pour beaucoup, la confiance dans les représentants politiques. « De Gaulle a eu le mérite de respecter la voix du peuple ».

 

Sur le référendum, le modèle suisse est « intéressant » selon Jean-Jacques. En France, le problème est que les gens « ne répondent pas à la question posée », affirme une autre participante. « C’est comme la grève contre les retraites » renchérit Noëlle, « devenue un mouvement anti-Sarkozy ». Et voilà une nouvelle salve d’échanges sur le thème des grévistes…

 

L’animateur relance la réflexion sur ce qui permettrait de donner une place différente au citoyen. Au fil des échanges sont alors évoqués la nécessité d’une éducation à la citoyenneté, le problème de l’abstention qui fait que nos élus sont peu représentatifs, le trop grand centralisme de notre pays, et le clivage classique droite-gauche qui serait un frein à « la construction de la société de demain ».

 

Un autre participant se demande enfin jusqu’à quel point le citoyen peut agir lorsque les capitaux de l’économie échappent aux politiques nationales.

 

L’animateur saisit cette réflexion pour interroger l’assemblée sur la notion de « citoyenneté économique ». Noëlle réfléchit tout haut - « si on n’achète pas aux Chinois, ils vont crever de faim » - et finit par lâcher : « je ne sais pas comment faire pour être citoyenne en achetant des produits ». Ce qui l’amène d’ailleurs à proposer d’explorer le sujet lors de notre prochain rendez-vous.

 

Avant de passer au vote du prochain sujet de débat, l’animateur lance un appel aux bonnes volontés citoyennes pour redynamiser l’association du café citoyen de Nancy. Une manière de faire de la politique ?

 

Prochain rendez-vous à Nancy, le vendredi 17 décembre 2010 :

 

« Peut-on consommer de façon citoyenne ? »

  

 www.cafes-citoyens.fr