Hiroshima
Hiroshima! Fille de l'Archipel,
Qui reçois le soleil plein la tête,
Quand s'est abattu sur terre le ciel
Etoilé d'un "Six Août" où tout pète!
Chauve de la tête aux orteils,
Tu offres ton ombre poussiéreuse
Et ton large sourire vermeil
Pour une sieste ensorcelleuse.
Hiroshima! Mer pourprée
Où flottent des âmes silencieuses,
Un fondu de fleur et de poupée,
Dans une danse lente et vicieuse:
La danse des oiseaux de fer
Tournoyant dans les nuages,
La danse folle de l'enfer
Et des combattants sans visage!
Hiroshima! Le cri de ton esprit
Vole jusqu'aux vastes steppes
D'Afghanistan, qui portent, en sursis,
Des vies aplaties comme des crêpes!
Ô pauvre humanité
qui ne croit qu'en la loi du plus fort!
Faut-il attendre d'être mort
Pour être enfin réhabilité?
Arthur BENGA NDJEME:
PARIS, un 6 Août à 01: 35