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Titre du blog : La Nation
Auteur : africanostra
Date de création : 13-11-2009
 
posté le 02-08-2010 à 01:27:50

LES FONDEMENTS DE LA NATION

 

 

Pouquoi ai-je créé "La Nation"?


 

 

 

 

 

***

-Arthur, à quelle heure dors-tu, vu l'heure où tu m'envoies les messages?

 

 

-Ce n'est ni l'endroit où, ni le moment de répandre tant de larmes!

 

 

-Ah! toi, tu as vraiment du temps pour écrire tout cela! Moi, j'ai dû arrêter avec mon projet de livre. Trop occupé!

 

-Que cherches-tu,  du travail?

 

-Africanostra, c'est ça? OK, c'est bien!

 

-Arthur, tu cherches l'amour sur Internet?

 

-Où est passée ton inspiration pour la poésie?

 

-Tu fais encore des poèmes?

 

-Grand-frère, il faut publier des articles dans des revues scientifiques!

 

-N'épuise pas toute cette inspiration dans un Blog. Ecris des livres comme les autres, pour nous faire aussi gagner de l'argent!

 

-Je lis souvent "La Nation"... Je partage vos analyses.

 

-Quelle sacrée pub tu fais à l'ONU! Ne t'arrête plus là, vas droit au but!

 

-J'ai lu plein d'articles sur ton blog. J'en ai chosis quatre pour mon ouvrage collectif. Enfin, si tu es d'accord...

 

Tels sont quelques  questions, reproches et encouragements qui me parviennent sur ce Site et en privé. Aussi, dix (mois) après le lancement de cette initiative, ai-je décidé d'y répondre de manière globale en mettant en lumière les raisons qui m'ont conduit à créer "La Nation". Naturellement, elles trouvent leurs racines dans ce bloc de Terre homogène, surchauffé et combien mystérieux appelé Afrique.

 

 

En Afrique, en effet, la mort du Chef annonce une Révolution. Le GABON ne saurait faire exception à cette réalité des Sociétés où les institutions n'exercent qu'une légère empreinte sur la gestion des hommes et des biens. Avec la mort du président Omar BONGO ONDIMBA, les filles et les fils du Pays doivent conclure un nouveau Pacte Social. Celui de la remise à plat des malentendus, des choix hasardeux, des pratiques curieuses qui constituent autant de forces d'inertie sur le développement et la bonne gouvernance.  C'est la raison pour laquelle, ce Site entend promouvoir la chance du GABON pour conquérir et acquérir les instruments de la Puissance (1). L'élément fondamental, dans ce projet, est d'alerter le citoyen à faire attention aux velléités de privatisation de la "chose publique" (2). Le GABON appartient à tous ses enfants. Tous, héritiers d'une même richesse: l'Amour de la Patrie. Alors, vivement l'Etat de Droit (3)! Il est vrai que notre Pays s'est doté d'une Constitution démocratique le 26 Mars 1991 (Loi n° 3/91)*. Occasion pour moi, d'attirer l'attention sur le fait majeur, qu'une Démocratie simplement instaurée reste perfectible; il faut la pratiquer (4). Car la vitalité de ce système politique rappelle, à travers le primat de la Souveraineté du Peuple, que la Nation est au-dessus de tout (5).

 

 

1)-La chance du GABON pour conquérir et acquérir les instruments de la Puissance

N'ayant pas, comme dans les démocraties rodées et même rôdées des abcès idéologiques à crever, il se présente au GABON la chance unique de (re)définir les instruments, les mécanismes, ainsi que les voies et moyens capables de lui conférer le statut de Pays émergent auquel il aspire, dans une sous-région où, malgré les apparences, quelques pays voisins travaillent à se doter d'infrastructures, d'équipements et de technologies ultra-modernes, de départements ministériels efficaces et attentifs aux revendications légitimes du Peuple, de structures macro-économiques et administratives performantes. L'ouverture d'une Société à des projets, rêves ou même utopies fédératrices participe de sa liberté à acquérir et conquérir la Puissance.

 

Mais, pour y parvenir, il lui faut au préalable dénouer un câble insidieux qui se noue autour de son énergie vitale: les tentatives de "privatisation" de la République, dans lesquelles nombre d'individus se sont spécialisés. 

 

2)-Faire attention aux velléités de privatisation de la "chose publique"

La République est un cadre libre et impartial de gestion des hommes et des biens; des faits et actes; des actions et réactions de la Collectivité. Elle assure les principes de Liberté, d'Egalité, d'Universalité, de Solidarité et de soustraction du Pouvoir des mains périssables des personnes physiques pour être confié au cadre neutre des personnes morales, seules capables d'assumer ces tâches à perpétuité. Il faut, pour garantir le respect de ces principes, s'opposer à tous ceux qui tentent de "privatiser" la chose publique.

 

Lors d'un message envoyé à la Diaspora gabonaise de France à travers ce Site (Cf Africanostra, 21-06-2010)*, certains esprits dangereux pour l'Unité de l'Etat et le pacte républicain m'ont envoyé des courriers m'appelant à m'expliquer, voire m'excuser sur l'invitation des étudiants à rencontrer l'épouse du président de la République du GABON. Ayant certainement oublié qu'ils s'adressaient à un citoyen gabonais, je n'ai pas jugé utile d'y donner suite en leur rappelant que les responsables des Bourses & Stages et d'autres administrations connexes du Ministère des Finances du GABON accompagnant la "Première Dame" à la rencontre du 12  Rue de Poitiers, n'avaient pas à être ainsi  "privatisés" ou pris en capture par des méthodes préhistoriques de gestion ou de conquête du Pouvoir en République. Je puis cependant dire aux auteurs supposés anonymes de ces courriers: "Que je ne vous y reprenne plus!"

 

S'agissant justement de l'essentiel: la République, il convient de ne pas perdre de vue le fait, souvent occulté par les zélateurs de la bonne gouvernance, que les institutions, désincarnées des hommes et femmes qui les gouvernent, restent inanimées.

 

C'est là qu'intervient une autre forme de gestion des Sociétés humaines modernes: l'Etat de droit.

 

3)-Vivement l'Etat de Droit!

D'aucuns y verraient une redondance, en partant du fait que l'Etat est, in se, le réceptacle de la norme juridique, à en juger par sa fondation au travers de la Constitution, autrement appelée "Loi fondamentale". En réalité, l'Etat de droit n'est ni un caprice, ni une tautologie. Il indique et réaffirme le respect de la Légalité républicaine (Préambule, alinéa 1 de la Constitution)*, car ce concept implique une gestion publique et une activité privée conformes aux actes juridiques préétablis. Il ne s'agit plus de "changer les règles du jeu" durant quelque échéance (électorale, professionnelle, sociale, culturelle, scientifique). Mais de se conformer à ce que la Représentation nationale a gravé dans le marbre au nom de la Collectivité.

 

Or, cette capacité à se fixer des règles et à s'y tenir ne s'improvise pas. Elle ne résulte ni de la génération spontanée, ni de la ponte explosive, ni de la seule sagesse du prince. L'obligation de reconnaître toute primauté en matière de gouvernance est impulsée par l'instauration et, surtout, la pratique de la Démocratie.

 

4)-Une Démocratie simplement instaurée reste perfectible; il faut la pratiquer

La Démocratie postule, en effet, un cadre d'expression sociale, économique et politique (Préambule, alinéa 1; Article 2, alinéa 1 de la Constitution)*, qui est loin d'être l'infaillible système de gouvernement que les hommes aient inventé, car certains l'ont qualifié de système réservé aux lâches (Mussolini) en ce qu'il privilégie l'opposition à la pensée unique et aux consensus forcés.

 

 Néanmoins, la Démocratie reste une méthode de gouvernance équitable, transparente et adaptée à l'impérieuse remise en cause qu'appelle toute oeuvre humaine. Les gouvernants ne sont pas des divinités. Ils sont accessibles à l'erreur, à l'influence de circonstances extérieures et à la maladie. La question de leur responsabilité politique et pénale ne doit donc souffrir du spectre de l'impunité. En l'absence d'institutions fortes, comme le préconise le président OBAMA pour l'Afrique, le seul outil dont disposent les Citoyens pour "juger" les gouvernants est du ressort de la Démocratie: l'empire du suffrage universel. En effet, toute cette dynamique de passage des actes des gouvernants au tamis du Peuple aux fins de protection des droits fondamentaux et des libertés publiques n'est possible qu'en régime démocratique.

 

Enfin, au-dessus de ces constructions d'ordre technique et même technocratique, se trouve une voûte qui sert de coupole aux Citoyens nés et à naître. Il s'agit de la Nation.

 

5)-Au-dessus de tout, la Nation

Famille plus spirituelle que biologique; plus culturelle que linguistique; plus à fabriquer qu'à regretter et qui appelle ceux qui s'en réclament à se fabriquer un destin à partir de l'immense caisse à outils qu'est l'Histoire, la Nation gabonaise reste à inventer. Des souffrances communes? Des blessures collectives? Quelques victoires sur la Nature ou sur le sort? Un certain nombre de joies et de réjouissances partagées? Tout ceci contribue à cimenter ce sentiment, ce pacte de non-agression qu'est la Nation.

 

Aussi, Ernest  RENAN estime-t-il, qu' "[u]ne nation est un principe spirituel résultant des complications profondes de l'histoire, une famille spirituelle, non un groupe déterminé par la configuration du sol" (voir Qu'est-ce qu'une nation? Introduction de Roland Breton, Le Mot et le reste, Marseille, 2007, p.33)*. Il est, certes, vrai que "La terre fournit le substratum, le champ de la lutte et du travail [mais] l'homme fournit l'âme. L'homme est tout dans la formation de cette chose sacrée qu'on appelle un peuple" (idem)*

 

 Le projet du futur, le programme de Grandeur, le nouveau rêve gabonais pourraient donc être la mise en orbite de l'HOMME, en termes de santé publique; d'Educations nationale et citoyenne; de formation adaptée aux exigences de la Globalisation et de la Mondialisation; d'équipements et services publics, d'industries lourdes dans les domaines des transports et des énergies renouvelables ou propres. Mais également de revitalisation de la Démocratie au travers d'élections libres et transparentes; de réévaluation des politiques publiques de recrutement dans les fonctions publiques et privées sans passe-droit ni prébendes. Mais aussi, l'apprentissage systématisé des quatre (4) langues étrangères incontournables à la domestication des instruments de la Puissance: l'anglais, le chinois, le portugais, le japonais, l'arabe. Mais enfin, la création d'une langue nationale, outre la langue officielle, pour un enracinement des savoirs et savoirs-faire dans la pensée africaine. Mais surtout, la réalisation de l'auto-suffisance alimentaire, dans un pays béni de Dieu, capable d'être le "grenier de l'Afrique".

 

Pourquoi pas?

 

 

Or, cette disposition, qui met l'Homme au centre de l'Etat et instille plus le sentiment que l'intérêt,  impose d'être à la fois lucide et consentant, car les Nations ne naissent plus des accidents et des associations forcées. RENAN ne dit pas autre chose en écrivant: "Une grande agrégation d'hommes, saine d'esprit et chaude de coeur, crée une conscience morale qui s'appelle une nation" (p.35 à 36). On perçoit, clairement, le travail auquel les Citoyens doivent consacrer toutes leurs forces, afin de réussir ce pari permanent, ce "plébiscite de tous les jours" (RENAN, Op. cit., p.34) que postule la Nation. Car, en dépit de leur puissance évocatrice, les nations ne sont, hélas, pas éternelles!

 

Dans la mesure où la construction de cet édifice implique de bâtir le GABON de l'intérieur, comme de l'extérieur, son ouverture à l'Afrique et au Monde devient l'une des obligations de notre Pays, en quête de densité et de grandeur, à l'instar de la France, des Etats-Unis ou du Brésil, de l'Afrique du Sud, du Nigeria, de l'Inde, du Botswana. Voilà le but fixé au Site que j'ai créé le 13 Novembre 2009, date anniversaire de mon installation au pays de la Nation, des Droits de l'homme, du Suffrage universel, de la République et de la Démocratie.

 

 ***

Les thématiques variées de ce Site dédié aux questions juridiques, politiques, économiques, culturelles, scientifiques ont vocation à contribuer à cet exaltant projet.

 

Toutefois, pour arriver à être plus connu de l'Extérieur par lui-même que par le nom de ses dirigeants, le GABON doit absolument réussir l'alternance politique que lui imposa le fatum le 8 Juin 2009.

 

C'est pourquoi, Fils du GABON, je m'emploie à croire, aujourd'hui plus qu'hier, que le "Débat Gabonais" doit effectivement s'ouvrir. Tel est le principal legs des Ancêtres, le bien le plus précieux de notre héritage indivis sacralisant le Dialogue comme vertu fédératrice du GABON qui, comme l'exhorte l'hymne national, est condamné à vivre "Uni dans la Concorde et la fraternité", afin d'atteindre cet objectif ultime de notre Nation qu'est la Félicité!

 

Je vous remercie donc, mes chers concitoyens, chers collègues et amis du GABON, pour votre active contribution à la vie de ce Site.

 

 

Arthur BENGA NDJEME

 

(Photo presse)