VEF Blog

Titre du blog : La Nation
Auteur : africanostra
Date de création : 13-11-2009
 
posté le 06-07-2010 à 03:43:28

LES RAVAGES DE LA MISERE

Mort suspecte au débarcadère du village Mékob
 

 

MAKOKOU (AGP) – Un Gabonais d’une quarantaine d’année, Alexis Gopoum a été retrouvé mort en fin de semaine dernière au débarcadère Mékob, en Amont de l’Ivindo dans la province de l’Ogooué-Ivindo (nord-est du GABON), a appris lundi l’Agence Gabonaise de Presse, de source bien informée.

Selon certaines versions, l’infortuné aurait trouvé la mort par noyade, pendant qu’il tentait de réparer sa pirogue au débarcadère du village Mékob, indiquant que l’homme accompagné de ses deux filles, se rendait à bord de sa pirogue à moteur dans un chantier aurifère pour y livrer de la marchandise.

Toujours selon des informations glanées ça et là, arrivé au village Mékob, Alexis Gopoum constatera que l’embarcation prenait de l’eau. Et, en homme prudent, il demandera à ses deux enfants de se mettre sur la rive pendant qu’il s’emploiera à vider la pirogue.

Occupé à sa tâche, la victime ne s’apercevra pas de suite que la pirogue dérivait, ayant rompu ses amarres.

La version populaire veut que c'est en tentant une manœuvre de sauvetage que le piroguier a été happé par les flots, son embarcation s’étant renversée.

Cette version est formellement démentie par l'une de ses filles âgée de 11 ans, la nommée Précilia, qui a raconté que les habitants de Mékob, encore appelé Soumabango, qui ont suivi la scène, se sont rués sur la marchandise contenue dans la pirogue au lieu de porter secours à leur père, qui était en détresse.

Ces populations sont même accusées de lui avoir donné la mort pour faire main basse sur sa marchandise.

Selon le récit de la fille de la victime sur les antennes de la radio locale et la version des enquêteurs, quelqu’un aurait dit : « votre père saura aujourd’hui ce que c’est que la vie », pour toute réponse aux cris de détresse lancés par les deux gamines.

Ces enfants ont ajouté avoir aperçu des lumières et des silhouettes des personnes s’affairant autour de leur père, des silhouettes difficiles à identifier car il faisait nuit.


Les deux fillettes, âgées de 11 et 10 ans, ont eu la vie sauve parce qu’elles se trouvaient sur la rive opposée à celle où se déroulait la scène macabre. Elles ont pu regagner Makokou grâce à un pinassier qui passait providentiellement par là, revenant, lui, de l’amont du fleuve.

De toute évidence pour les enfants, traumatisées, leur père a été assassiné par ceux qui en voulaient à sa marchandise. Une hypothèse qui ne peut être écartée, car, le corps de la victime retrouvé en décomposition quelques jours plus tard, portait des marques visibles de violence: au cou, deux ouvertures à l’abdomen, une grande blessure au pied droit et des hématomes à l’avant-bras droit.

Les deux orphelines, désemparées, ont demandé à la justice de punir sévèrement les meurtriers de leur papa.

Selon notre source, une bonne partie de la marchandise contenue dans la pirogue a été retrouvée dans plusieurs maisons du village et curieusement bien sèche, ce qui disqualifie la thèse du chavirement.

Le tribunal de Makokou, qui diligente l’instruction de cette affaire, aurait déjà fait arrêter quelques suspects.

AP/IM