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Titre du blog : La Nation
Auteur : africanostra
Date de création : 13-11-2009
 
posté le 04-07-2010 à 09:50:32

L'EXPERIENCE EST UNE LANTERNE QUI N'ECLAIRE QUE LE CHEMIN PARCOURU

 

INDEPENDANCES AFRICAINES

Célébrons, oui, mais réveillons-nous aux aguets et prêts à lutter !

   

René Dumont (1904-2001) était-il un visionnaire lorsqu’en 1962, il publia un livre dont le titre était: « L'Afrique noire est mal partie. »? 

 

Non mais il avait un esprit pragmatique tel qu’il avait compris combien il serait difficile et fastidieux pour chacun des ces jeunes états de se construire après tant d’acculturation, d’asservissement.

 

En 1962, l'Afrique noire était donc mal partie.

 En 2010, cinquante (50) ans après, le même constant s'impose? Si ce n'est même pire. Car, plus que l'Afrique noire seule, c'est toute l'Afrique en général qui serait « mal barrée ». Serait-ce exagéré d’affirmer qu'elle n'est pas partie du tout ? Elle est encore dans les starting-blocks. Que faut-il pour qu'elle décolle? Quelles équations posées pour tirer ce continent vers le haut, vers l'avant même? Les questions ont déjà étaient posées. Mais les réponses apportées à ces questions sont, loin d'être suffisantes.

 


Il y eut tout un processus de l’éveil, au procès du colonialisme, à la révolte pour la liberté…

 

Pacifique, je considère cependant que le combat n’est pas fini, du moins le processus est-il inachevé pour tout un continent.

 

Selon le poète et leader malgache Jacques Rabemananjara : « Tout intellectuel noir, a-t-on pu écrire, devient aujourd’hui un libérateur : c’est son honneur et sa dignité. »

 Ceci s’appliquait aux poètes et écrivains d’hier mais cela demeure aujourd’hui une réalité : il sera beaucoup demandé à celui à qui il aura été beaucoup donné. En 2010, année symbolique de plusieurs états africains, nous assistons dans le monde entier, le monde « occidental » à des célébrations sur les Indépendances Africaines.

Certains d’entre nous s’interrogent sur le bien fondé de ces « fêtes »

 Il existe en effet deux catégories d’Africains, d’une part, ceux qui considèrent que rien n’a été fait en 50 ans, et de l’autre, ceux qui croient qu’on ne peut pas aller plus mal.Que l’on soit, de l’une ou de l’autre catégorie, il est un fait, nous n’avons connu ni l’esclavage ni la colonisation, nous ne pouvons donc pas dire que rien n’a changé. Il fallait en 1960, l’indépendance acquise, bâtir ! Reprenons, en 2010, il faut toujours bâtir et s’unir.

J’attire votre attention sur ces mots de Confucius : « L’expérience est une lanterne que l’on porte sur le dos et qui n’éclaire jamais que le chemin parcouru. »

 

Au-delà de la révolte, du dualisme « vous-nous », de la confrontation, nous devons regarder ce chemin et continuer à analyser le passé, pour pouvoir écrire un autre chapitre sur le continent africain.

 

Nous devons avoir un regard alternatif et sans complexe sur l’Afrique.

« Nous n’avons pas eu le même passé, vous et nous, mais nous aurons le même avenir, rigoureusement. L’ère des destinées singulières est révolue. » Ainsi s’adresse le père de Samba Diallo à l’administrateur Paul Lacroix dans le roman L’aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane. Déjà en pleine lutte, les plus grands allaient au -delà de la révolte et de la libération. Ils savaient qu’on ne construit pas sur la haine. Ils savaient que l’Afrique avait quelque chose à apporter au monde et qu’elle cesserait de recevoir pour donner à son tour. Un échange équitable avec l’occident.

 Allons nous démentir, les anciens, nos pères, étouffer l’espoir de ces hommes et femmes qui ont luttés ?  Nous terminerons sur cette exhortation du grand poète Césaire, « Gardez-vous de vous croiser les bras. » Les « jeunes intellectuels », les « hommes vigoureux encore au berceau », les « femmes, lucioles qui guident la nuit », « les sages rendus muets » ont encore un autre combat à livrer, dans la lignée de leurs pères, permettre l’autonomie économique de l’Afrique. Pour qu’enfin le continent africain soit un partenaire actif de la civilisation de l’universel du XXIe siècle. 

 

 

 

 

 Votre jeune soeur, Isabelle M’BORE

(Bruxelles, le  01Juillet 2010)

 

Commentaires

José Mene Berre le 05-07-2010 à 08:42:07
J'aime cet article écrit par Mme/Mlle Isabelle M'BORE une personne qui doit certainement être encore assez jeune mais par qui se vérifie le vieil adage "aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre d'années". Et je crois vraiment que son point de vue est honnête, porteur de méthode et suggestif sur l'attitude à adopter.

A vous lire, je sens que vous trouverez des débuts de réponses dans mon livre les "États Ethniques Unis". Cordialement.