Je suis en voyage
Tu trouveras sous le pot de bonsaï
La clef de notre cage
Je suis parti comme un Saï
Assumer seul mon destin de Sentinelle
En suivant les chemins solitaires
Aux parfums de pin et de citronnelle
Je serai seul les yeux vers la Terre
De là où je suis mes pensées fuient
Vers toi portées par des ailes d’ange
Quand le soleil à l’aurore nuit
A la nuit blafarde de la vieille grange
Au bout de l’autel où je veille seul
Je pense aux chants du grand tilleul
Dont les branches caressent le toit de notre chambre
Je pense à toi de ton échappée revenue
Dormant la tête vers le mur à demi-nue
Le ventilateur blanc tremblant de tous ses membres
Vers le bureau et ses rayons dessinant des ombres
Noires sur ton dos de plâtre devenu tableau
Comme un mirage coquin offert en cadeau
Je reviens bientôt sculpter chaque fuseau
Chaque rayon chaque signe et onde
Avec un burin noir et une encre blonde
Graver sur ton dos les cinq lettres du Monde
Je reviens bientôt assourdi
Par le chant des lessiveuses
Et d'autres machines baveuses
Les pieds raides et engourdis
Par de longues et arides nuits de veille
Me reposer sur ton dos et tes merveilles
Je reviens bientôt presser chaque centimètre-carré
De ta peau douce aux frissons déclarés
Pilote de frémissements électriques
Vecteur d’orages épileptiques
Qui font exploser la nuit
En pluie d’étoiles sans bruit
Je reviens bientôt dérober ton cœur comme
Un voleur ensorcelé par le parfum d'une pomme !
Arthur BENGA NDJEME : PARIS, le 08 Juin de l’An X, 03h 27