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Titre du blog : La Nation
Auteur : africanostra
Date de création : 13-11-2009
 
posté le 14-04-2010 à 23:53:36

QUELLE EST LA PART DU CITOYEN?

SYNOPSIS

L’Acte constitutif de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), énonce en son Préambule que les Etats membres de ladite Organisation conviennent d’œuvrer au développement du bien-être mondial « par une action particulière et collective, afin […] de libérer l’humanité de la faim ». Vœux pieux ? Rien n’est moins sûr. Tant que la Terre sera peuplée d'individus qui s’emploient à produire et par d’autres, lamentablement condamnés à consommer, la lutte contre la faim et, a fortiori la prétention de libérer l’humanité de sa mortelle étreinte échapperont toujours au champ des certitudes. Il suffit de voir les images inhumaines dont la presse étrangère raffole et, pour les natifs de pays pauvres, se souvenir un tant soit peu du quotidien, pour se convaincre du drame que constitue la faim dans le Monde. Non contente d’avoir failli à sa mission (jusque-là !), la FAO lance un programme à court terme 2006-2011 proclamant avec fierté dans les cinq (5) langues officielles des Nations Unies : helping to build a world without hunger. Oui, nul ne peut contester à la FAO la vocation de bouter la faim hors de ce bas monde. Mais la tragédie qui nous attriste a le malheureux mérite de rendre le Citoyen perplexe. C’est à cet effet, que la contribution, la responsabilité, l’engagement des associations humanitaires sont en jeu. La lutte contre la faim devrait être déclarée Cause nationale, opposable à tout Etre humain. A l’instar de la présomption de citoyenneté qui stipule que « Nul n’est censé ignorer la Loi », une présomption d’Humanité devrait s’imposer aux Habitants de la Terre : « Nul n’est censé ignorer la faim » ! L’un des échecs de la FAO semble être précisément la poursuite de deux objectifs résolument inconciliables. On ne peut, raisonnablement, s’investir concomitamment pour l’essor de l’économie mondiale et pour l’éradication de la faim, la (re)distribution des productions agricoles ne sera jamais équitable tant que l’idéologie capitaliste impliquera un face-à-face irrémédiable entre Producteur (vendeur, aux termes qu’il veut) et Consommateur (acheteur, s’il le peut). Le sourire séduisant du capitalisme, qui promet émulation et compétitivité, apparaît ici comme la boulimie du diable sous l’auréole de l’ange (progrès, croissance, développement). C’est ici que le premier rempart de l’éthique, de la dignité et de la vie est promptement interpellé pour combattre cette ignominie qu’est la faim, de surcroît, la sous-alimentation des enfants ; pour la combattre à mains nues, dans un corps à corps permanent et forcément vainqueur . Et ce rempart, c'est le Citoyen! Telle est la force du cri de cœur poussé par M. Essono Ondo, Secrétaire Général de l’Association Enfants 2000 de Nancy, en Lorraine, à travers une question qui appelle à l’insurrection : « Les enfants meurent de faim : que faisons-nous ? » 

 

 

Arthur BENGA NDJEME,

Président d’Enfants 2000: Nancy, le 14 Avril de l’An 10, 23h 37.  

 

 

***

 

Les enfants meurent de faim : Que faisons-nous ?


 

Chez nous, au Gabon et en France, comme dans plusieurs pays d’Afrique, d'Asie et d'Europe,  la vie est une pénible lutte pour tous ses enfants qui manquent de tout. Dans le grenier comme dans le cache mangé il n'y a rien à se mettre sous la dent. Ils ne vivent plus que pour manger car manger devient l'existence même. 

 

 

En revanche,  dans certains pays riches et industrialisés, les cantines sont pleines, l'alimentation est contrôlée et  bien manger devient une préoccupation de santé publique. Dans ces pays qui font de l'apparence un culte, les enfants savent que pour être beau et bien perçu socialement il faut être mince, élancé avec des formes fines. Pour cela il faut manger  peu, consommer des aliments déterminés à des heures précises et il est totalement proscrit de grignoter entre les repas. 

 

 

Sous réserve des cas de pauvreté assumés et voulus par les  adeptes de la résilience dans les pays développés,   cette catégorie d'individus totalement réfractaires au  système de mangeoire  privé (Restuarant du cœur et autre Emaus) ; les pays riches comptent au moins 15 millions de personnes qui manquent de nourriture chaque jour.  La majeure partie des personnes sous-alimentées proviennent de la région Asie-Pacifique avec 642 millions, suivie de l'Afrique subsaharienne qui compte prés de 265 millions, l'Afrique du Nord et le proche -Orient tous deux compris comptent 42 millions.

 

 

Aux termes de ces statiques macabres, le monde compte aujourd’hui environ 1,02 milliards de personnes qui manquent de nourriture et  30% de ces "manques- bouffe" sont des enfants  âgés de moins de 10ans. La situation est alarmante.

 

 

Aussi, la problématique de la faim chez les enfants est complexe, elle réside dans la volonté des gouvernements et des organisations humanitaires à concrétiser les objectifs du millénaire.

 

 

Il faut donc s’interroger sur les moyens mis en œuvre de puis 1990 pour éradiquer la faim du globe avant 2015.

 

 

Ces objectifs  seront vraisemblablement  difficiles à atteindre, dans la mesure où les clignotants sont toujours au rouge. En réalité comment arriver à ces objectifs si les parties ne respectent pas leurs engagements, que pouvons nous encore espérer des pays les plus riches de la planète quand la majorité de leur opinion publique estime que l’aide au développement doit être revu à la baisse. Le monde a raison d’être pessimiste face à la faim grandissante. Selon  les projections de l’ONU, nous seront 9,1 milliards d’être humain sur terre en 2050, contre 6,8 milliards actuellement. Cette croissance démographique se produira pour l’essentiel dans les pays pauvres augmentant ainsi le taux de mortalité infantile due à la faim.

 

 

Il faut faire un geste contre la faim, comme les gestes qui sont faits contre le terrorisme nucléaire, le sauvetage des banques, la préservation des baleines, des roses et j’en passe.

 

 

Si aucun geste significatif n’est fait, si nous ne sortons pas de simples pétitions de principes nous n’allons pas pouvoir nourrir l’humanité en 2050. La faim est aussi dangereuse si non plus que le réchauffement climatique. Les pays du sud doivent se mobiliser car il s’agit avant tout de leur avenir, des générations vont mourir et l’émergence de l’Afrique ne sera plus qu’une cymbale  qui retenti.

 

 

La solidarité internationale doit se redéployer avec de nouveaux acteurs, plus équitable et mieux contrôlée l’aide pour la création des banques alimentaires, des épiceries sociales dans le sud doit de développer. . En Afrique l’agriculture doit être modernisée et subventionnée, le commerce doit être équitable et plus soucieux des particularismes locaux. L’aide ne doit plus être liée et les populations ne doivent plus être sous  la perfusion des multinationales, qui s’engraissent en laissant derrière elles, des miettes, la désolation et des guerres tribales.

 

 

La situation est alarmante et les solutions pourtant simples : Un peu de considération et d’amour pour son prochain.

 

 

Pour tous les enfants du millénaire. 

 

 

 

Persis Lionel ESSONO ONDO,

 

Secrétaire Général d’Enfants 2000