EN TI LA TIERRA
Pequeña
rosa,
rosa pequeña,
a veces,
diminuta y desnuda,
parece que en una mano mía
cabes,
que así voy a cerrartey a llevarte a mi boca,
pero de pronto
mis pies tocan tus pies y mi boca tus labios,
has crecido,
suben tus hombros como dos colinas,
tus pechos se pasean por mi pecho,
mi brazo alcanza apenas a rodear la delgada
línea de luna nueva que tiene tu cintura:
en el amor como agua de mar te has desatado:
mido apenas los ojos más extensos del cielo
y me inclino a tu boca para besar la tierra.
Pablo NERUDA
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PRES DE TOI, MA TERRE
Petite
rose,
éphémère rose,
parfois,
effeuillée, dénudée,
tu parais tenir dans une seule de mes
mains,
comme si je pouvais t’empoigner
et te porter à ma bouche,
mais aussitôt
je te fais du pied et te donne un baiser ;
qu’est-ce que tu as grandi !
tes épaules sont aussi hautes que des collines,
tes seins surplombent ma poitrine,
mon bras suffit à peine à cerner la fine
ligne de croissant de lune qui ceint ta silhouette :
en amour tu t’es déchaînée comme un tsunami ;
je mesure à peine ta vue, la plus étendue du ciel
et m’incline devant toi en te baisant les pieds!
Version d’Arthur BENGA NDJEME : Nancy, le 29 Mars 2010, 10h 05