Tant pis !
C’est avec toi que j’ai su dire tant pis
On s’écoutait en silence
A chacune de nos confidences
On bavardait parfois toute une nuit
Nos voix avaient même été si haute
Qu’un gardien nous alertât du bruit
Mais pour une fois que j’étais ton hôte
Nous avions repris notre belle conversation
Comme à chaque soirée de détente
Où on parlait des nombreuses obligations
D’une conversion sincère
A la religion de tes pères
Comme à chaque repas improvisé
Où on se promettait d’accomplir nos attentes
On ne s’est rien refusé
Un dîner à deux heures trente
Une étreinte
Un baiser volé
Etait-ce une entente ?
Etait-ce une amitié ?
Je n’ai jamais eu de réponse
Tu as choyé en secret les fleurs de mon âme
Et tu n’as jamais reçu de mes avances
J’ai eu peur des désirs infâmes
Pourtant on ne s’est rien caché
Les jours de joie et de peine
Les broderies de ta robe de reine
Parfois je revis nos petites habitudes
Au cours de mes nuits de solitude
Quand les senteurs de ton lait de beauté
S’échappent de ma taie d’oreiller
Comme ces pages de souvenirs
Que nous avons écrites pour l’avenir
Je désire sans cesse
T’appeler Princesse
Te presser la main et formuler un vœu
Te faire une caresse et me voir dans tes yeux
Je le désire dès que tu m’ouvres ta porte
Je le désire au rythme des rimes fortes
Qui trottent au fond du cœur
Je le désire avec honneur
Car je t’aime plus qu’une sœur.
Arthur BENGA NDJEME, Nancy