La pobreza
Ay no quieres,
te asusta
la pobreza,
no quieres
ir con zapatos rotos al mercado
y volver con el viejo vestido.
Amor, no amamos,
como quieren los ricos,
la miseria. Nosotros
la extirparemos como diente maligno
que hasta ahora ha mordido el corazón del hombre.
Pero no quiero
que la temas.
Si llega por mi culpa a tu morada,
si la pobreza expulsa
tus zapatos dorados,
que no expulse tu risa que es el pan de mi vida.
Si no puedes pagar el alquiler
sal al trabajo con paso orgulloso,
y piensa, amor, que yo te estoy mirando
y somos juntos la mayor riqueza
que jamás se reunió sobre la tierra.
Poema de Pablo NERUDA
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La pauvreté
Hélas, tu n’en veux pas!
La pauvreté
Te fait peur,
Tu ne veux pas
Aller avec des chaussures trouées au marché
Et en revenir avec de la pacotille.
Ma chérie, nous n’aimons pas,
Pas plus que n'aiment les riches,
La misère. Nous autres
L’arracherons comme une dent espiègle,
Qui jusqu’alors a mordu le cœur de l’homme.
Mais je n’aime pas non plus
Que tu la craignes.
Si elle s’invite par ma faute dans ta demeure,
Si la Pauvreté éructe
Tes chaussures dorées,
Qu’elle ne t’enlève pas ce rire, qui est le pain de ma vie.
Si tu ne peux plus payer le loyer
De ton bureau avec un air dédaigneux,
Crois, mon amour, que je serai toujours aussi fou de toi
Et que nous sommes, unis, la plus grande fortune
Que la terre n'ait jamais portée.
Version d’Arthur BENGA NDJEME : Nancy, le 23 Février 10, 20h 39.