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Titre du blog : La Nation
Auteur : africanostra
Date de création : 13-11-2009
 
posté le 21-02-2010 à 22:15:08

HOMMAGE SOLENNEL AU PEUPLE GABONAIS

 

PAUL TOUNGUI A LA 64e SESSION DE L'ASSEMBLEE GENERALE DE L'ONU

 

 

 

 


 « Le Gabon vient de traverser une phase cruciale de son Histoire en tant que Nation. »

 

Son Excellence Monsieur Paul TOUNGUI,

Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération,

de la Francophonie et de l’Intégration régionale de la République gabonaise,

Assemblée Générale des Nations Unies, New York, le 25 7tembre 2009.

 

 

 

 

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Au moment où le Président de la République gabonaise élu entame ses cents jours de Pouvoir et où le Gouvernement voit fleurir chacune des réformes courageuses engagées pour le progrès, la démocratie et le développement, il m’a semblé pertinent de m’arrêter un instant sur le rôle joué dans le dispositif de l'essor démocratique par le Chef de la Diplomatie : Monsieur Paul TOUNGUI. A l’aune du Discours prononcé à l’ouverture de la 64e Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies en Septembre 2009, celui-ci dresse, pendant la transition, un état des lieux de la situation politique du Gabon (1) en rendant un hommage solennel au Peuple gabonais (2) pour sa Sagesse.



(1)-Etat des lieux de la situation politique du Gabon

Les propos liminaires du Ministre des Affaires Etrangères à la 64e Session de l’Assemblée générale sont, effectivement, consacrés à l’état des lieux de la situation politique du Gabon, consécutive à la mort du Président de la République.


*Une période délicate de transition politique.-Il est un truisme que d’affirmer que la situation que connaît le Gabon entre le 8 Juin et le 30 Août 2009 est des plus délicates. Le fait que le Chef de la diplomatie gabonaise le reconnaisse aux Nations Unies revêt une résonance internationale, en même temps qu’il rappelle aux Citoyens la gravité de cette situation et la nécessité de s’armer de Sagesse pour y faire face.

 

Les clameurs qui sont apparus après la mort de l’ancien Président, et devenus tumultes durant la campagne électorale montrent combien furent escarpés les sentiers empruntés par le Peuple gabonais au cours de cet été inédit dans l’Histoire du Gabon. D’autant plus qu’au moment où le Ministre d’Etat prononce son discours à la tribune de l’Universel, le contentieux électoral n’est pas encore vidé.


*Un contentieux électoral pendant.-Bien qu’apaisé de la traversée réussie de cette période délicate, le Gabon informe la Communauté internationale du processus, en indiquant qu’il lui restait à encore à trancher les éventuelles réclamations et/ou recours venant d’autres candidats au scrutin du 30 Août, dans le délai d’un mois autorisé par le Droit.

 

Les rebondissements de ce contentieux nécessitant un exposé entier, il est utile de ne retenir ici que la divergence de suffrages exprimés observée entre les résultats de la Commission Nationale Electorale, entérinés par la Cour constitutionnelle, et ceux que celle-ci proclame elle-même à l’issue des recours. Autant de faits et actes, qui auraient pu plonger le Gabon dans une aventure incertaine, et que le Ministre des Affaires Etrangères tient à rappeler aux Nations amies.

 

C’est pourquoi, il sollicite et obtient de la Communauté internationale un hommage solennel au Peuple gabonais.



(2)-Un hommage solennel au Peuple gabonais

Loin des chaudes empoignades de la Place de la Démocratie, à l’orée de la proclamation des élections, le Gabon requiert l’hommage des Nations Unies à son Peuple, qui a su allier respect des principes juridiques et de ses valeurs intrinsèques « pour faire face à [son] destin », dans un contexte d’incertitude avérée.



*Pour l’application de l’Article 13 de la Constitution.-La première raison nécessitant la reconnaissance de la Communauté internationale, indique Monsieur TOUNGUI, est la mise en œuvre des « dispositions pertinentes de [la] loi fondamentale ». Comme chacun le sait, celles-ci relèvent de l’Article 13, qui régit à la fois la présidence par intérim, la transition constitutionnelle et l’organisation d’une élection présidentielle anticipée.

 

Or, la récente intervention de sa Présidente lors de la rentrée solennelle de la Cour constitutionnelle montre combien cette architecture était, faute d’expérimentation, inadaptée à la gestion des questions institutionnelles et politiques suscitées par la mort du Chef de l’Etat.

 

Il a donc fallu puiser au plus profond des racines de la Nation, pour prémunir le Pays de l’impasse.


*Pour sa clairvoyante maturité.-Outre les règles de Droit, que les instances compétentes, ont au demeurant adaptées à ce contexte exceptionnel, le Peuple gabonais « a dû rechercher dans [ses] ressources profondes l’énergie nécessaire » aux défis imposés par le fatum.

 

L’on a pu observer qu’à l’aune de la Sagesse de la classe politique et du savoir-faire de la Cour constitutionnelle, ces ressources se caractérisent singulièrement par un « sens élevé de responsabilité » ; vertu indispensable à la Justice et à l’Equité.

 

Mais le satisfecit du Ministre des Affaires Etrangères est également motivé par la « maturité » du Peuple gabonais « et son attachement aux valeurs de paix et de démocratie ». Le Gabon préserve ainsi les acquis de ce qu’il est convenu de considérer comme sa plus brillante conquête en tant que Nation, indépendante et engagée dans la construction d’un Etat souverain : la stabilité.

 

C’est la raison pour laquelle, estime-t-il, le succès de cette prise en mains de son destin par le Gabon au travers de moyens pacifiques, associe autant l’effort des acteurs internes qu’africains et internationaux.

 

 

 


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Il est vrai que l’auteur de ce discours est encore membre du Gouvernement intérimaire, lorsqu’il rend cet hommage solennel au Peuple gabonais.

 

Toutefois, ce discours méritait d’être rappelé, car prononcé au moment où, dit-il, le Gabon ouvre « une nouvelle page vers le progrès et le développement » en faisant résolument face au défi exaltant d’un Avenir meilleur. La mort du Chef et la transition, les choix courageux, les changements de mentalité qu’elle nous impose, est un événement, avec toute la charge fatidique que nous lègue la pensée antique apprivoisée par les puissances émergentes de l’Asie.

 

Or, « [u]n événement, n’est pas n’importe quel instant, mais fait saillie et se détache par rapport à ce renouvellement continu d’où naît la durée » (François Jullien, Les transformations silencieuses, Grasset & Frasquelle, 2009, p. 92, in Gallica)*. Le Gabon pourra-t-il « faire saillie » de sa stabilité politique dans ce processus ?

 

 


Arthur BENGA NDJEME : Nancy, le 21 Février 10, 15h 27