AHORA ES CUBA
Y luego fue la sangre y la ceniza.
Después quedaron las palmeras solas.
Cuba, mi amor, te amarraron al potro,
te cortaron la cara,
te apartaron las piernas de oro pálido,
te rompieron el sexo de granada*,
te atravesaron con cuchillos,
te dividieron, te quemaron.
Por los valles de la dulzura
bajaron los exterminadores,
y en los altos mogotes la cimera
de tus hijos se perdió en la niebla,
pero allí fueron alcanzados
uno a uno hasta morir,
despedazados en el tormento
sin su tierra tibia de flores
que huía bajo sus plantas.
Cuba, mi amor, qué escalofrío
te sacudió de espuma la espuma,
hasta que te hiciste pureza,
soledad, silencio, espesura,
y los huesitos de tus hijos
se disputaron los cangrejos.
C’EST AU TOUR DE KOUBA
Et soudain ce fut le sang et la cendre.
Après, des palmiers solitaires.
KOUBA, mon amour, ils t’ont attachée à un poulain,
T’ont farci le visage,
T’ont empaillé les jambes d’or plaqué,
Ont dégoupillé ta grenade*,
T’ont parcourue, couteaux entre dans les dents;
Eparpillée; carbonisée.
Les exterminateurs ont affalé
Tes douces vallées,
Et dans les hautes buttes, la tête
De tes fils s’est égarée dans la brume,
Mais là ils furent atteints l’un après l’autre jusqu’à la mort,
Dépecés dans le tourment
Loin de leur terre tiède et fleurie
Qui se dérobait sous leurs pieds.
KOUBA, mon amour, que de frissons
Te firent tressaillir d'écume en écume,
Jusqu’à te faire une nouvelle virginité,
Une solitude, un silence, une densité,
Mais les crabes
Se sont disputés les petits restes de tes enfants !
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Arthur BENGA NDJEME : Nancy, 20 Février
10, 03h 58
*Merci pour l'aide à la traduction du vers en rouge.