Le Fer des Dieux
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Oh ! Travail interminable d’une grossesse
A risque, qui macule le lit de l’Ogooué
Du flux d’une étreinte rabat-joie, sans tendresse!
Flux amniotique lourd, millénaire et pourpré !
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L’Ogooué n’est ni l’Amazone ni le Gange,
Mais l’artère par où coule notre plasma noir,
Et l’Univers secret des bonnes fées, des anges ;
Esprits qui changent ses tourbillons en entonnoirs !
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Des forgerons et des artisans anonymes
Ayant façonné en enclumes les flancs rocheux
De Bélinga, un saut de poésie m’anime,
En quête des riches trésors de mes aïeux.
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Le Bébé adoré palpite sous la masse
De Terre brûlée à l’approche du bistouri
Que les chinois avancent dans la biomasse ;
La biomasse, qui l’a tant protégé, nourri !
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Qu’une Déesse enfante sans péridurale
Est une barbare et irrespectueuse idée !
Autant, l’épanchement de ses eaux minérales
Est un vrai drame pour nos divines orchidées.
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Vois-tu, Bélinga ? Malgré ta vaine complainte,
L’homme fait corps avec les arbres et les rochers.
Mais qui ? Bon Dieu ! Qui peut-il bercer nos craintes,
A défaut d’avoir un Berger ou même un Cocher ?
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