La jeune mariée de Boudonville
L’univers est tout blanc, cher Ilitch!
J’ai pris un panier de sandwichs
Et me suis claustré dans ma chambre
Avec mes dés et mes anneaux d’ambre.
Quand tant de neige tombe du ciel
Et qu’on y répand des tonnes de sel
D’Afrique, le sol, en porcelaine,
Appelle gants et manteaux en laine.
Or tu sais bien que les temps sont durs :
Il est vrai que tous ses flocons sont purs,
Mais l’épaisse farine givrante
Gèle les lèvres et les comptes !
Voici ce qui m’amène ce matin.
En admirant les saules et les pins,
J’aperçus une carte postale :
Un cèdre dans une joie totale!
Sa robe blanche aux teintes variées
En faisait une jeune mariée ;
Les chants des corbeaux et des palombes
Chassaient la neige autour de ses lombes.
Ondulant à ses rythmes du Liban,
Ce grand cèdre publie toujours ses bans
A chaque hiver que Boudonville
Reçoit, pour cette union civile !
Ses bras tendus vers notre bâtiment,
Il exécute encore hardiment
Quelques pas de la danse du ventre
En se maintenant bien au centre.
C’est la carte postale de Nancy
Telle que je l’ai contemplée aussi;
Rassure-toi, j’ai mis un bonnet!
Demain, je lui dédie un sonnet.
Arthur: Nancy, le 13.I.2010, 14h45