Mon coeur saigne
Je n’ai jamais ainsi écrit à une femme.
Mais quand je t’ai revue un samedi au Westin,
Une étincelle s’est embrasée en flamme,
Au point de t’écrire ce mot au petit matin.
Je te l’ai écrit à Saint-Denis, chez Simplice,
Dans le froid d’une frissonnante émotion ;
Car je nous croyais bien plus proches, complices
Et unis que nos joutes d’associations.
La nuit, je ne puis voir autre image
Qu’un radieux sourire de princesse Povê ;
Tous mes rêves étaient peuplés de ton visage
Et de cette peau qui a la douceur d’un duvet.
Quand je t’ai connue, femme engagée et rebelle
Un seize Mars, je fus enchanté par ta beauté ;
Enchanté par une militante aussi belle,
Responsable d’une si grande communauté.
Peu à peu, j’ai découvert une camarade,
Avec qui j’emprunte le grand métropolitain,
Que j’entrelace par de grandes accolades
Et pour qui je veux pouvoir fondre l’or au fusain !
Aussi, ai-je eu de la peine à te voir triste,
Si triste, après le discours du Chef de l’Etat ;
Pourtant au nombre des invités sur ta liste,
Je me suis satisfait de ton excellent résultat.
Tu m’appris plus tard la cause de ta souffrance,
Alors que je m’étais répandu en compliments ;
Tu me dis que l’homme qui t’invita en France
Avait rejoint d’autres étoiles au firmament.
Au nombre des excuses et des doléances
Que mon cœur t’adresse au clair de mon lumignon,
Je voudrais te formuler mes condoléances,
Suite au décès précoce de ton compagnon.
Arthur BENGA NDJEME : Saint-Denis : le 22/11/ 2009, 04h06