Tout est bien qui finit bien
Debout, souriante, dans l’étroit couloir
De cette cité universitaire
Où, communiquant comme dans un parloir,
Je t’apostrophais de mes sanitaires,
Tu m’es apparue dans toute ta splendeur.
Un gilet rose sous un manteau sombre
Et les cheveux embrassés dans un chignon,
Je ne t’ai distinguée dans la pénombre
Qu’en raison de ton visage si mignon.
Quand je t’ai embrassée sur la joue droite
Puis sur la gauche, j’ai pu retrouver
Le parfum doux et la parole adroite
Qui font le charme qui a dû éprouver
Un patient courtisan ; un poête
Intermittent et à ses heures perdues.
Je me suis alors dit :-Qu’il est bête,
Ce poête aux rimes pauvres et tordues ;
Attendre aussi longtemps une femme
Qui lui offre des bouquets de lilas,
Les pulsations de son épiderme,
C’est tout ignorer de la vie, ici-bas !
Oui, j’ignore tout de ta personne,
De tes passions et de tes amants ;
Ton âme chante et ton cœur résonne
Dans tes yeux où brillent deux diamants ;
Les nerveuses effluves de tes crèmes
Se mêlent à un esprit qui est tien
Et aux fantasmes d’un poête qui t’aime.
Tout est vraiment bien, qui finit bien !
Nous avons chanté, comme d’habitude,
Discuté, mangé tard un gigot d’agneau ;
Sommes revenus sur des certitudes ;
Tout l’art de reboucher et trouer un seau !
Je t’ai servi un café et deux sucres
Avant de reprendre ta voie, ton chemin ;
Tu résistes à toute idée de lucres ;
Surgie hier, tu es partie ce matin !
Adieu, ma bien-aimée ! routarde
Sans limites, sans repos, qui fends le jour
Et la nuit par un air de motarde
Brûlant des feux follets et rayons d’amour !
Arthur BENGA NDJEME : Nancy, le 12 Décembre 2009, 16h04