Les amulettes de la solitude
Mission secrète
Alizée Ô Alizée
Prends-moi dans tes bras
Ce soir
Dans les draps froids
De l’hôtel Kempinski
Alizée prends-moi
La source de l’esplanade
Recommence à cracher le brouillard
Les robinets de la baignoire
Reprennent leurs rumeurs folles
Dans les tuyaux de la salle d’eau
Alizée
Prends-moi
Les sirènes des cortèges présidentiels
Raturent le silence de la nuit
Avec leur encre rouge tournoyante
Je veux les suivre
Dans les nuages
Au-dessus de Ndjamena
Je veux savoir
Si on les entend
Aussi pleurer dans le Tibesti
Ô Alizée
Couvre-moi de ta toge grise
Ce soir
Premier étage à droite
Chambre cent-quinze
Côté fontaine
Et drapeaux de la Communauté
Viens seule
Sans Sécurité
Sans téléphone
Sans arme
Viens sans souci
Sans sourire commercial
Sans talisman
Sans ton voile blanc qui viole l’uniforme dans le noir
Je laisserai ma porte
Entrouverte
Avec un drap de bain
Je laisserai la lumière de la douche
Pour t’alerter du couloir
Je laisserai deux pommes
Pour étancher ta soif
Je laisserai une religieuse
Pour calmer ta faim
Viens
Avec ton nez humide dilaté
Viens
Avec ta caresse contondante
Viens
Avec tes pieds secs fleuris de henné
Viens Alizée
Avec ta voix douce
Qui fait trembler les mercenaires dans les palmeraies
Viens
Avec tes mains douces
Qui bercent le Missionnaire dépaysé
Alizée!
Dr BENGA NDJEME, NDJamena : 14 Janvier 2012