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Titre du blog : La Nation
Auteur : africanostra
Date de création : 13-11-2009
 
posté le 08-10-2010 à 01:19:12

LA PRESIDENCE OUGANDAISE DU CONSEIL DE SECURITE

 

 

L'OUGANDA,

 Président du Conseil de sécurité pour Octobre 2010


 

 

 

 

 

 ***

 

Après la Présidence réussie du Conseil de sécurité du GABON en Mars 2010 (http://africanostra.vefblog.net/_15)*, sous la direction de Son Excellence Monsieur Emmanuel ISSOZE-NGONDET, Ambassadeur/Haut Représentant de la République gabonaise, Délégué permanent auprès des  Nations Unies; et l'agréable Présidence du Nigeria en Juillet de la même année (La Nation, 05-07-2010)*, le mois d'Octobre s'ouvre sur celle de l'Ouganda.

 

On peut s'imaginer le degré de pression qui monte à la Maison de l'Ouganda, au 336 East 45th Street à New York depuis le début de la semaine. Mais pour ce qui concerne l'observateur, la satisfaction est déjà à son comble. La diplomatie africaine se trouve ainsi mise à l'honneur par le truchement d'un des pays qui joue un rôle clef dans l'équilibre  du Continent et s'investit avec passion à la défense de la crédibilité de l'Organisation des Nations Unies.

 

Les informations relatives à cette troisième Présidence par un Etat d'Afrique de l'organe chargé de la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales proviennent essentiellement du Site électronique de la Délégation permanente de l'Ouganda auprès de l'ONU (http://www.ugandamissionunny.net/)* et de l'indispensable banque de données des Nations Unies elles-mêmes (http://www.un.org/fr/)*.

 

Bien évidemment, les précieuses indications données par SEM Ruhakana Rugunda sur l'agenda de sa présidence lors de sa conférence de presse du 4 Octobre, sont à harmoniser avec le programme de travail mensuel. La visite du Conseil en Ouganda et au Soudan dans les tous prochains jours sera, incontestablement, l'un des moments marquants de cette présidence du plus prestigieux des organes de l'ONU par un Etat africain.

 

A Kampala, autorités et analystes ont encore en mémoire la précédente présidence du Conseil de sécurité assurée par l'Ouganda en Juillet 2009. Et particulièrement du point d'orgue des travaux, qui fut le débat thématique sur la reconstruction post-conflictuelle de la paix, tenu au niveau ministériel et présidé par le ministre ougandais des Affaires étrangères, M. Sam Kutesa le 22 Juillet. L'autre moment qui ne manquera pas d'éveiller quelque émotion fut l'adoption par le Conseil d'une déclaration présidentielle (S/PRST/2009/23)* à l'issue de cette importante réunion.

 

A partir du moment où le programme mensuel de la présente présidence, à titre indicatif, est disponible depuis lundi sur le Site des Nations Unies, on peut être autorisé à esquisser les grandes lignes des questions que l'Ouganda mettra sur la table du Conseil  au cours d'un mois d'Octobre qui s'annonce particulièrement incertain, au regard de la conjoncture internationale.

 

Choix probablement arbitraire, à en juger par la richesse des points inscrits à l'ordre du jour du mois, je me propose d'en rappeler trois séries: les problématiques liées à la paix et à la sécurité internationales (I), les questions civiles et humanitaires (II) et les problèmes propres à l'Organisation universelle (III).

 

 

 

I-LES PROBLEMATIQUES LIEES A LA PAIX ET A LA SECURITE INTERNATIONALES

A la lumière de la pléthore des problèmes inscrits au programme mensuel, la Délégation ougandaise à de quoi nourrir les points inscrits à  son agenda pour sa présidence du Conseil de sécurité. Je m'avise à scinder ces points en quatre sections:  les questions thématiques relatives à la stabilité collective (A), l'examen des mandats arrivés à échéance (B) et l'adoption de nouvelles résolutions (C).

 

A)-Questions thématiques relatives à la stabilité collective

J'entends incorporer  ici dans le vocable "stabilité collective" tous les éléments qui concourent de façon thématique à la paix et à la sécurité internationales. Aussi, importe-t-il de noter que l'agenda de l'Ouganda en qualité de Président du Conseil de sécurité comporte trois points essentiels à ce sujet: le rôle des femmes dans paix et la sécurité (1); les instruments de consolidation de la paix post-conflit (2) puis le casse-tête de la paix et de la sécurité en Afrique (3).

 

(1°)-Le rôle des femmes dans la paix et la sécurité

La présidence ougandaise du Conseil aura à diriger un débat public aux enjeux primordiaux, le 26 Octobre, sur le rôle des femmes dans la paix et la sécurité. Il s'agira, précisément, de célébrer le dixième anniversaire de la résolution 1325 (a). Entre temps, le travail de l'Ouganda a commencé le mardi 5 par la gestion du délai imparti pour la présentation du rapport sur les femmes et la consolidation de la paix; autrement dit, l'application de la résolution 1889 (b).

 

a: Le dixième anniversaire de la résolution 1325

Suite à la célébration des festivités de la Journée des Nations Unies pour les droits des femmes et la paix internationale en Mars 2000, à la Déclaration et du Programme d'action de Beijing puis de l'implication manifeste des femmes en temps de guerre, le Conseil de sécurité adopte le 31-10-2000 la résolution 1325 (2000).

 

A travers cette dernière, le Conseil "[d]emande instamment aux Etats Membres de faire en sorte que les femmes soient davantage représentées à tous les niveaux de prise de décisions dans les institutions et mécanismes nationaux, régionaux et internationaux pour la prévention, la gestion et le règlement des différends" (paragraphe1)*. A ces éléments relevant des obligations résiduelles des Etats envers le Conseil de sécurité dont ils ont souscrit à la responsabilité principale de maintien de la paix et de la sécurité internationales, s'ajoutent d'autres concernant le chef de l'administration onusienne.

 

En effet, au travers de la résolution 1325 (2000), le Conseil "Invite [par la suite] le Secrétaire général à étudier les effets des conflits armés sur les femmes et les petites filles, le rôle des femmes dans la consolidation de la paix et la composante femmes des processus de paix et de règlement des différends..."(parag.16)*. Dix ans après, la célébration de ce dispositif, au moment où des actes de violences en tous genres touchent singulièrement les femmes en période de conflit, est un moment essentiel de la vie de l'Organisation.

 

Ce sera, nécessairement, l'occasion de faire également le bilan de l'obligation alors faite au Secrétaire général de tenir compte, dans ses rapports au Conseil de sécurité, "des informations sur l'intégration des questions de parité entre les sexes dans toutes les missions de maintien de la paix et sur tous les autres aspects ayant trait aux femmes et aux petites filles" (parag.17)*. C'est la raison pour laquelle le respect de la date limite de présentation du rapport pertinent sur les femms et la consolidation de la paix, fixée au 5 Octobre 2010 est essentiel.

 

D'autant plus que cette échéance obéit à l'application de la résolution 1889 (2009).

 

b:L'application de la résolution 1889 (2009)

Le travail de la présidence ougandaise commence véritablement le Mardi 5 Octobre, avec la gestion de la date limite de présentation d'un rapport capital pour la stabilité du monde: le rôle des femmes dans la consolidation de la paix. Instauré dans le cadre de la résolution 1889 (2009) précisément adoptée le 5 Octobre 2009, ce processus mérite donc d'être brièvement rappelé dans ses principales articulations.

 

Fort des engagements pris par l'Assemblée Générale au Sommet mondial de 2005 aux fins d'éradication de toute forme de violence à l'encontre des femmes et des filles, ainsi que des obligations pesant sur les Etats en vertu de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, le Conseil donne ici suite à la résolution 1325 (2000) dans le domaine précis de la consolidation de la paix post-conflictuelle.

 

Le paragraphe 1er de la résolution 1889 (2009) est, à cet égard, un programme porté à la charge des Membres des Nations Unies et des Unions internationales et régionales au sein desquelles ils coopèrent:

 

"prendre de nouvelles mesures pour renforcer la participation des femmes à tous les stades des processus de paix, notamment ceux du règlement des conflits, de la planification de l'après-conflit et de la consolidation de la paix après un conflit, en encourageant les femmes à participer à la pris de décisions politiques et économiques dès le début des processus de relèvement, notamment en leur confiant des postes de responsabilité et en facilitant leur participation à la planification et à la gestion de l'aide en soutenant les organisations féminines et en luttant contre les préjugés sur la capacité des femmes à participer sur un pied d'égalité à la vie sociale".

 

Tout un programme qui devient encore plus exaltant au lendemain de la création d'une institution spécifiquement chargée des gérer et coordonner aux Nations Unies les nombreuses et délicates problématiques liées aux femmes, sous la houlette de la Présidente Veronica Michelle Bachelet: "ONU-Femmes"(voir:http://africanostra.vefblog.net/LES_NATIONS_UNIES_ELARGISSEMENT_OU_DISPERSION)*.

 

Les propos sur ces thématiques relevant particulièrement du rôle des femmes dans la fabrication de la paix après conflits m'amènent à rappeler que la présidence ougandaise aura précisément à se pencher, de façon globale, sur les instruments de consolidations de la paix post-conflit.

 

 

(2°)-Les instruments de consolidation de la paix post-conflit

 

 

(à suivre)

 

 

Arthur BENGA NDJEME,

Paris, le 06 Octobre 2010: 01:36