La muerte
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Pueblo, aquí decidiste dar tu mano
al perseguido obrero de la pampa, y llamaste,
llamaste al hombre, a la mujer, al niño,
hace un año, a esta Plaza.
Y aquí cayó tu sangre.
En medio de la patria fue vertida,
frente al palacio, en medio de la calle,
para que la mirara todo el mundo
y no pudiera borrarla nadie,
y quedaron sus manchas rojas
como planetas implacables.
Fue cuando mano y mano de chileno
alargaron sus dedos a la pampa,
y con el corazón entero
iría la unidad de sus palabras:
fue cuando ibas, pueblo, a cantar
una vieja canción con lágrimas,
con esperanza y con dolores:
vino la mano del verdugo
y empapó de sangre la plaza!
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[Pablo Neruda]
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La mort
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Ô Pays, mon beau pays !
c’est ici que tu choisis d’offrir tes mains
au travailleur persécuté de la plaine ; et tu convias,
tu convias l’homme, la femme, l’enfant,
un an plus tôt, sur cette Place,
où ruissèlera ton sang.
Il fut répandu au cœur de la Patrie,
face au Palais, en pleine rue,
exposé à la curiosité du monde ;
et nul ne pût l’effacer
tant ses taches furent aussi rougeoyantes
qu'une étrange galaxie.
Ce fut lorsque le main dans la main chilien
tendit ses doigts à la plaine;
lorsqu'à cœur ouvert,
ils accordèrent leurs violons :
c’est à l'époque où tu allais, chantant
ta triste mélopée, les yeux gorgés de larmes,
avec une espérance mâtinée de douleur:
avant que s’abattît la main du bourreau,
qui arrosa la Place publique du sang des martyres!
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[Version d’Arthur BENGA NDJEME : Paris, le 04/02/2010, 02h56]
GRANDE SOIRÉE GASTRONOMIQUE GABONAISE
Tout en restant en France,
évadez-vous au Gabon
durant la Saint-Valentin.
LE SAMEDI 13 FEVRIER 2010
13, Bd Ney
Paris 18e (Porte de la Chapelle)
De 20H00 à 05H00
Soirée Gastronomique Gabonaise
* Spectacles:
- Représentation de Kapoera par des Jeunes Gabonais
- Artistes Gabonais (surprise)
* Musique pour tous jusqu'à l'aube
* Diner : plus de 10 plats de la gastronomie gabonaise à votre disposition
- Entrée : Crabes farcis à la gabonaise, Pâté de courgettes, Caviar d'aubergine à l'africaine.
- Plats : Feuilles de manioc, Niembué au poulet fumé (sauce palmiste), Odika à la queue de boeuf, Poisson salé, Poulet à l'arachide, Poulet frit, Poisson frit.
- Accompagnements : Banane plantain mûre et verte, Plantain frit, Manioc, Tubercules de manioc, Igname, Riz.
- Dessert : Gâteau exotique (recette inédite), Plateau de fruits exotiques.
- Boissons : 1er verre offert (vin, etc) - Autres consommations en vente.
* Contacts pour RESERVATION :
- Theodora : 06 16 64 04 21
- Kadidou : 06 72 34 83 35
- E-mail: kadidoudu91@hotmail.fr
* PAF : 35 €
Je T’ai vu !
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Le jour de ma naissance, au bord du fleuve,
Tu m’as dit, par ton regard sermonneur :
« Tu n’as donc décidément pas eu peur
De quitter l’Eden pour ce monde de fauves ? »
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Je T’ai vu ! Dans cette chambre du Mercure,
Où Tu m’as dit : « Tu es allé trop loin ! »
Avec ce regard qui donne des points,
Réprouve ou stimule comme une piqûre.
*
Je T’ai vu ! Le jour de mon anniversaire ;
Lorsqu’un camion, à trente ans révolus
A failli me heurter, mes pieds vermoulus
N’ont pu me porter que grâce à Ton suaire.
*
Quand l’homme vit, en un mois, autant de drames,
Seigneur, donne-lui la force d’espérer
En une année qui le fasse prospérer,
Comme une toile dont Tu es la trame !
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Arthur BENGA NDJEME : Paris, le 02/02/2010, 23h59
CHER ABOUBAKAR,
Je sais qu’aujourd’hui, tu traverses une épreuve difficile, celle d’avoir perdu ton père.
Personnellement, j’avais déjà eu la malchance de comprendre que la perte d’un proche n’est nullement comparable à celle de son père.
Conscient du degré de chagrin et de tristesse qui t’habite en ce moment, que personne ne peut mieux ressentir que toi, je partage ta douleur mais les mots me manquent pour l’exprimer pleinement.
Aujourd’hui plus que toujours, je te réaffirme mon soutien indéfectible suite à cette douloureuse épreuve.
J’espère que tu sauras surmonter grâce au temps, à la force et à notre amitié et fraternité cette terrible épreuve.
Puisse Dieu, dans sa miséricorde infinie, accepter l'illustre disparu dans son paradis.
Je te présente mes condoléances émues en attendant de te
revoir.
Avec tout mon respect et toute mon affection.
Kevin DINZAMBOU DI-KASSE
Pourquoi notre fruit ne mûrit-il pas ?
La mort du père d’un ami, notre Père,
Me ramène à Rainer Maria Rilke,
Poête de la mort brutale; parce que
Ce frère fait du destin un faux compère.
La mort ! ce fruit qui gît en chacun de nous,
Au centre de nous, attend d’être mâture !
Mais l’homme est souvent jeté en pâture,
Et notre fruit ne grandit pas jusqu’au bout!
Bien au contraire, il verdit, il durcit;
Il est chargé de ce jus amère et aigre
Qui donne à l’homme une âme veule et maigre!
Bien au contraire, nos vies sont en sursis!
Dans ces grandes villes devenues des tombeaux
A ciel ouvert, sont ensevelies "entre
Des murs, comme dans un linceul, des vies qui n’ont
Pas vécu"*, moulues, étouffées dès le ventre !
Des vies réduites en coupons, en lambeaux,
En numéros, soit par des infirmières,
Soit lors de l’onéreuse mise en bière ;
Des vies confondues au décor des avortons !
Entre « la petite mort »*, que nous impose
La pauvreté, et la « grande mort que chacun
Porte en soi »* et que notre vie nous propose
Sans remboursement et sans acompte aucun,
La mort pend au cou de l’homme comme un grelot !
Elle en fait le « lépreux hideux »* qui dérange.
Frappant l’homme tel une tête de pilot,
La mort précoce est injuste et étrange !
Où est donc ce fruit, qui relie le fémur
A l’occiput, au cœur et aux métatarses ;
Et quelles sont ces petites morts éparses ?
Où est notre belle mort, notre fruit mûr ?
Arthur BENGA NDJEME : Paris, le 1er/02/2010, 12h04
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*Rainer Maria RILKE, Le Livre de la Pauvreté et de la Mort, Traduction d’Arthur Adamov, Actes Sud, 1982.
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