La Nation

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posté le 14-04-2010 à 23:53:36 GMT +2

QUELLE EST LA PART DU CITOYEN?

SYNOPSIS

L’Acte constitutif de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), énonce en son Préambule que les Etats membres de ladite Organisation conviennent d’œuvrer au développement du bien-être mondial « par une action particulière et collective, afin […] de libérer l’humanité de la faim ». Vœux pieux ? Rien n’est moins sûr. Tant que la Terre sera peuplée d'individus qui s’emploient à produire et par d’autres, lamentablement condamnés à consommer, la lutte contre la faim et, a fortiori la prétention de libérer l’humanité de sa mortelle étreinte échapperont toujours au champ des certitudes. Il suffit de voir les images inhumaines dont la presse étrangère raffole et, pour les natifs de pays pauvres, se souvenir un tant soit peu du quotidien, pour se convaincre du drame que constitue la faim dans le Monde. Non contente d’avoir failli à sa mission (jusque-là !), la FAO lance un programme à court terme 2006-2011 proclamant avec fierté dans les cinq (5) langues officielles des Nations Unies : helping to build a world without hunger. Oui, nul ne peut contester à la FAO la vocation de bouter la faim hors de ce bas monde. Mais la tragédie qui nous attriste a le malheureux mérite de rendre le Citoyen perplexe. C’est à cet effet, que la contribution, la responsabilité, l’engagement des associations humanitaires sont en jeu. La lutte contre la faim devrait être déclarée Cause nationale, opposable à tout Etre humain. A l’instar de la présomption de citoyenneté qui stipule que « Nul n’est censé ignorer la Loi », une présomption d’Humanité devrait s’imposer aux Habitants de la Terre : « Nul n’est censé ignorer la faim » ! L’un des échecs de la FAO semble être précisément la poursuite de deux objectifs résolument inconciliables. On ne peut, raisonnablement, s’investir concomitamment pour l’essor de l’économie mondiale et pour l’éradication de la faim, la (re)distribution des productions agricoles ne sera jamais équitable tant que l’idéologie capitaliste impliquera un face-à-face irrémédiable entre Producteur (vendeur, aux termes qu’il veut) et Consommateur (acheteur, s’il le peut). Le sourire séduisant du capitalisme, qui promet émulation et compétitivité, apparaît ici comme la boulimie du diable sous l’auréole de l’ange (progrès, croissance, développement). C’est ici que le premier rempart de l’éthique, de la dignité et de la vie est promptement interpellé pour combattre cette ignominie qu’est la faim, de surcroît, la sous-alimentation des enfants ; pour la combattre à mains nues, dans un corps à corps permanent et forcément vainqueur . Et ce rempart, c'est le Citoyen! Telle est la force du cri de cœur poussé par M. Essono Ondo, Secrétaire Général de l’Association Enfants 2000 de Nancy, en Lorraine, à travers une question qui appelle à l’insurrection : « Les enfants meurent de faim : que faisons-nous ? » 

 

 

Arthur BENGA NDJEME,

Président d’Enfants 2000: Nancy, le 14 Avril de l’An 10, 23h 37.  

 

 

***

 

Les enfants meurent de faim : Que faisons-nous ?


 

Chez nous, au Gabon et en France, comme dans plusieurs pays d’Afrique, d'Asie et d'Europe,  la vie est une pénible lutte pour tous ses enfants qui manquent de tout. Dans le grenier comme dans le cache mangé il n'y a rien à se mettre sous la dent. Ils ne vivent plus que pour manger car manger devient l'existence même. 

 

 

En revanche,  dans certains pays riches et industrialisés, les cantines sont pleines, l'alimentation est contrôlée et  bien manger devient une préoccupation de santé publique. Dans ces pays qui font de l'apparence un culte, les enfants savent que pour être beau et bien perçu socialement il faut être mince, élancé avec des formes fines. Pour cela il faut manger  peu, consommer des aliments déterminés à des heures précises et il est totalement proscrit de grignoter entre les repas. 

 

 

Sous réserve des cas de pauvreté assumés et voulus par les  adeptes de la résilience dans les pays développés,   cette catégorie d'individus totalement réfractaires au  système de mangeoire  privé (Restuarant du cœur et autre Emaus) ; les pays riches comptent au moins 15 millions de personnes qui manquent de nourriture chaque jour.  La majeure partie des personnes sous-alimentées proviennent de la région Asie-Pacifique avec 642 millions, suivie de l'Afrique subsaharienne qui compte prés de 265 millions, l'Afrique du Nord et le proche -Orient tous deux compris comptent 42 millions.

 

 

Aux termes de ces statiques macabres, le monde compte aujourd’hui environ 1,02 milliards de personnes qui manquent de nourriture et  30% de ces "manques- bouffe" sont des enfants  âgés de moins de 10ans. La situation est alarmante.

 

 

Aussi, la problématique de la faim chez les enfants est complexe, elle réside dans la volonté des gouvernements et des organisations humanitaires à concrétiser les objectifs du millénaire.

 

 

Il faut donc s’interroger sur les moyens mis en œuvre de puis 1990 pour éradiquer la faim du globe avant 2015.

 

 

Ces objectifs  seront vraisemblablement  difficiles à atteindre, dans la mesure où les clignotants sont toujours au rouge. En réalité comment arriver à ces objectifs si les parties ne respectent pas leurs engagements, que pouvons nous encore espérer des pays les plus riches de la planète quand la majorité de leur opinion publique estime que l’aide au développement doit être revu à la baisse. Le monde a raison d’être pessimiste face à la faim grandissante. Selon  les projections de l’ONU, nous seront 9,1 milliards d’être humain sur terre en 2050, contre 6,8 milliards actuellement. Cette croissance démographique se produira pour l’essentiel dans les pays pauvres augmentant ainsi le taux de mortalité infantile due à la faim.

 

 

Il faut faire un geste contre la faim, comme les gestes qui sont faits contre le terrorisme nucléaire, le sauvetage des banques, la préservation des baleines, des roses et j’en passe.

 

 

Si aucun geste significatif n’est fait, si nous ne sortons pas de simples pétitions de principes nous n’allons pas pouvoir nourrir l’humanité en 2050. La faim est aussi dangereuse si non plus que le réchauffement climatique. Les pays du sud doivent se mobiliser car il s’agit avant tout de leur avenir, des générations vont mourir et l’émergence de l’Afrique ne sera plus qu’une cymbale  qui retenti.

 

 

La solidarité internationale doit se redéployer avec de nouveaux acteurs, plus équitable et mieux contrôlée l’aide pour la création des banques alimentaires, des épiceries sociales dans le sud doit de développer. . En Afrique l’agriculture doit être modernisée et subventionnée, le commerce doit être équitable et plus soucieux des particularismes locaux. L’aide ne doit plus être liée et les populations ne doivent plus être sous  la perfusion des multinationales, qui s’engraissent en laissant derrière elles, des miettes, la désolation et des guerres tribales.

 

 

La situation est alarmante et les solutions pourtant simples : Un peu de considération et d’amour pour son prochain.

 

 

Pour tous les enfants du millénaire. 

 

 

 

Persis Lionel ESSONO ONDO,

 

Secrétaire Général d’Enfants 2000 

 


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posté le 13-04-2010 à 13:48:04 GMT +2

LA COURTOISIE INTERNATIONALE

 
GABON EMERGENT. La Comitas Gentium, un pôle d’excellence pour la Diplomatie ?


Clausula salvatoria :

 

 « Si un ami te jette un porc-épic, jette-lui un régime de palmes »

Proverbe pôvè. 

 

 

 

 

   

INTRODUCTION
Le Gabon entre Amitié, Prévenance et obséquiosité

Et tous le croient cérémonieux, docile, service ; car ce qui se dit du Noir est tout simplement simpliste, tant dans la sphère publique que dans ses rapports privés ; a fortiori lorsque ces observations concernent le comportement, la mentalité, l’état d’âme et d’esprit de la personne représentative de la Souveraineté nationale : l’Etat.

 

L’Afrique serait-elle le siège de l’Etat cérémonieux, de l’Etat docile, de l’Etat servile, comme le dit Bertrand BADIE des Etats « patrons » et des Etats « clients » dans son concept d’importation du modèle institutionnel occidental par d’autres cultures (Bertrand BADIE, L’Etat importé (Essai sur l’occidentalisation de l’ordre politique), Fayard, Paris, 1992, p. 37 notamment) ?* De quoi s’agit-il, en clair ?

 

Eh bien, l’observation empirique du fonctionnement de l’Etat en Afrique laisse apparaître une pratique, qui passe pour une habitude, un cérémonial, une marque de fabrique. A chaque fois que les Gouvernants africains accueillent une autorité étrangère (chef d’Etat, ministres), voire quelque autre personne (chef d’entreprise, étudiant), ils sont pris par une forme exaltée d’amitié, de prévenance et d’obséquiosité qui laisse le Profane et le Citoyen perplexes.

 

Lorsqu’on est personnellement témoin de ce type de pratiques, il est difficile de ne pas y prêter attention. En effet, dans une autre vie, un collègue de bureau me dit un après-midi comment il fut accueilli par le chef de l’Etat gabonais en 1997 sous le parrainage d’un certain Marion. Et qu’avais-tu d’aussi exceptionnel à lui offrir, lui demandai-je ? « Un échec aux sélections de pilotage et un BTS jamais obtenu en informatique. Mais j’ai gardé quelques notions de base… » Résultat de son entrevue privée avec le Président de la République : un véhicule Mitsubishi Pajero Intercoler (pardon, pour la publicité gratuite !), un appartement cossu, un emploi de directeur adjoint et de consultant, trois « briques » par mois ! Est-il nécessaire d’ajouter, qu’avec une Maîtrise en Droit Public, un emploi d’administrateur basique et trois cents mille (300 000) CFA de salaire, on vous rigolait au nez ?

 

A plus grande échelle, le Citoyen observe, étonné, l’accueil des officiels étrangers ; occidentaux pour être plus précis. On dépoussière le Tipoye, racle les coins de rue et les bâtisses ; badigeonne les trottoirs, les lampadaires, les palmiers et cocotiers de chaux. Arbres grimés, populations maquillées, villes embellies, accueil systématique à l’aéroport, comme si l’illustre invité venait en inspection in situ. S’agit-il de l’amitié ou d’une propension à l’obéissance et à la soumission ? Pour être reçus avec autant de soin,s peut-on dire des Africains qu’ils cultiveraient (encore !) une crainte superstitieuse ou irrationnelle de l’étranger, et du « Blanc » en particulier ? Quid de l’inverse, lorsqu’un Chef d’Etat africain, le Chef de l’Etat gabonais, sont accueillis en Europe et en Amérique notamment ? Combien de citoyens de ces pays, de médias et groupes d’animation sont-ils mobilisés pour recevoir l’illustre invité ? Le passage des invités étrangers par la façade la mieux entretenue de la ville équivaut-il à une diplomatie obséquieuse ? La salubrité de circonstance imposée lors de ces visites traduit-elle un manque d’estime de soi ? Qu’en serait-il alors de cette Indépendance « arrachée de haute lutte » et de cette prétendue « égalité souveraine » des Etats?

 

Ces questionnements m’ont aussitôt transporté dans ma prime enfance. Nous chantions, enfants, cet hymne propre aux jeunes gens, enjoués de voir arriver leur Père :

 

Tata’ a y’eh héé, zaaaala siiiidi ! (« Par où Papa passe, la faim trépasse »).

 

Tel est l’honneur qui m’a de tout temps envahi à Makokou, lorsqu’il était donné à la ville le privilège de recevoir le Président de la République, le Chef de l’Etat, Chef du Village ; autrefois Père de l’Indépendance, Père de la Nation ; L’Arme du Présent et du Futur, Le Grand Camarade, Le Guide éclairé, Le Calife Général. Quel honneur ! il ne fallait donc pas que Papa surprît notre mal être dans sa stricte intimité. Un peu de décence tout de même ! Mais, de là à ne tenir propres nos rues et villes que pour faire bonne figure aux yeux des officiels étrangers, il y a un pas que la Nation ne saurait franchir et ne parvient toujours pas à se représenter. J’entends encore et souvent la mélodieuse Voix du Peuple se demander : « A quoi sert tant de courtoisie si la réciproque n’est pas observée ?»

 

Le juriste ne pouvant demeurer plus longtemps insensible à cette préoccupation, je me suis senti d’humeur à faire un exposé sur les usages constitutifs de la Comitas Gentium ou « courtoisie internationale », qui caractérisent les relations qu’entretiennent les Etats entre eux, indépendamment de leur commerce juridique. A la fin du XIXe siècle, certains auteurs estimaient que la Comitas Gentium étaient malencontreusement intégrée parmi les sources du Droit international. « On a prétendu ranger la comitas parmi les sources du droit des gens. Cela n’est pas exact » (Paul LESEUR, Introduction à un cours de droit international public, G. Pedone-Lauriel, Paris, 1893, p.49)*, même si elle comporte un caractère dynamique, car pouvant ultérieurement faire l’objet d’une codification.

 

La Commission du Droit international (CDI) avait rendu compte de ses travaux en 1986, à propos des immunités juridictionnelles des Etats et de leurs biens, relevant historiquement de la Comitas Gentium. Invoquant le jugement du Chief Justice Marshall dans l’affaire The Schooner Exchange c. McFaddon and others en 1812, la CDI rappelle que « [l]es immunités accordées à un Etat étranger étaient un privilège révocable, octroyé pour des raisons de courtoisie, de bonne volonté et de commodité » (Compte rendu analytique de la 1942e séance, Extrait de l’Annuaire de la CDI 1986, vol. I : §§ 26 et 27)*. Certes, comme au Canada, cette pratique est prégnante entre Etats fédérés, dans le cadre d’un Etat fédéral. Mais elle n’en demeure pas moins effective entre Etats unitaires.

 

A la fin du XXe siècle, en revanche, d’autres interprétations comptent bel et bien la Comitas Gentium au nombre des sources du Droit international public, en prenant précautionneusement le soin de distinguer les « sources » de la « codification ». Il en est ainsi de la Recommandation n° R (97) 11 du Comité des ministres du Conseil de l’Europe en date du 12 Juin 1997 (Annexe : deuxième partie, point I § H)*. Les analyses du Droit des gens, le précédent américain et cette décision du Conseil de l’Europe montrent, malgré leurs divergences, le caractère transversalement internationaliste de la Courtoisie internationale, qui passe du « public » au « privé ».

 

En effet, dans la jurisprudence et la doctrine québécoises, ces pratiques relèvent du Droit international privé, tel qu’on peut le juger à l’aune de la déclaration du juge La FOREST dans l’arrêt de la Cour suprême du Québec dans l’affaire Morguard Investments Ltd. c. De Savoye : « les règles du droit international privé sont fondées sur la nécessité qu’impose l’époque moderne de faciliter la circulation ordonnée et équitable des richesses, des techniques et des personnes d’un pays à l’autre » (Louise LUSSIER, « L’exercice de la compétence juridictionnelle internationale des tribuanaux au Québec : une crise des valeurs ? Commentaire sur Spar Aerospace ltée c. American Mobile Satellite Corp. », Case Comment/Chronique de jurisprudence, (2005) 50 R.D. McGill, 422)*. Bien que n’ayant pas retrouvé explicitement énoncé l’expression « Comitas Gentium » dans cet article, il n’en demeure pas moins que la « courtoisie internationale » relève, ici, des rapports privés qu’entretiennent les Etats entre eux.

 

Au regard du Code civil du Gabon, comme nombre de démocraties, la question du Droit international privé et des usages subséquents en matière de courtoisie inter-étatique a une valeur constitutionnelle (Article 14, alinéa 1 de la Loi n° 15/72 du 29 Juillet 1972 ; également, Titre X de la Constitution)*. Et le Chapitre IV de la première partie du Code civil reconnaît la jouissance d’un certain nombre de droits juridictionnels, de situations juridiques antérieures et de sûretés individuelles (état, capacité) sur le territoire national, sous réserve de réciprocité ou de dérogation, voire de prescriptions explicites de la législation gabonaise.

 

Le fait, avéré, que la République du Gabon est coutumière de ces usages constituant la Comitas Gentium, qui donnent le sentiment d’avoir dépassé le champ de l’Amitié et de la Prévenance pour atterrir dans le terrain combien suspect de l’obséquiosité, m’amène à me demander si la Diplomatie gabonaise aurait-elle cultivé un pôle d’excellence à travers sa légendaire « politesse ». Et, s’il n’en était nullement ainsi, ne pourrait-elle pas se doter d’une véritable stratégie capable de doter d’une exception culturelle dans ce domaine, et de consolider le rayonnement du Gabon Emergent à l’Extérieur ?

 Puisqu’on ne peut attendre les réponse à telle préoccupation qu’au terme de l’exposé, il convient de prime abord, de voir plus substantiellement les manifestations de la Comitas Gentium (I) et, le cas échéant, la sanction des manquements aux règles de Courtoisie internationale (II). 

 

  

I-Les manifestations de la Comitas Gentium

Parmi l’une des définitions qui m’ont paru suffisamment claires à ce propos, se trouve celle qui présente la Comitas Gentium en tant qu’« Expression latine signifiant « bienveillance des nations » utilisée pour désigner les usages de pure convenance que les Etats observent dans leurs relations mais qui ne sont juridiquement pas obligatoires… » (Gérard CORNU, Vocabulaire juridique, 6e édition PUF/Quadrige, Paris, 2004, p.170)*. L’idée même de relations inter-étatiques à laquelle s’ajoute de libre appréciation du bénéfice de tels usages implique une pratique réciproque et ou mutuelle. Pour voir en quoi consiste précisément l’application de ce cérémonial à la République du Gabon, il est donc essentiel d’examiner, d’une part, l’observation des convenances et des bons procédés (A) ; et, d’autre part, la réciprocité des usages de politesse à l’égard de leurs auteurs (B). 

 

 A)-L’observation des convenances et des bons procédés

Depuis l’empire du Droit des gens*, les pratiques qui accompagnent, favorisent et renforcent la légitimité des normes internationales enrichissent les relations entre sujets de Droit international public. Celles de la Comitas Gentium occupent une place de choix dans ce dispositif. Aussi, ne faut-il « pas confondre les préceptes du droit des gens, qui constituent un droit positif juridiquement obligatoire pour les Etats, avec certaines règles de convenance, certaines formes de politesse et de bons procédés dont les Etats ont l’habitude d’user dans leurs relations entre eux » (Paul LESEUR, Introduction à un cours de Droit international public, G. Pedone-Lauriel, Paris, 1893, Op. cit., p.48)*. Ce qui permet donc de les rapprocher ; tout au moins, au niveau des Gouvernants.

 

En effet, à travers l’observation des convenances et l’échange des bons procédés, les Souverains (les Princes et leurs Secrétaire, les Représentants des Etats) abattent les barrières et désamorcent les malentendus qui pourraient être de nature à cultiver la méfiance, la suspicion, l’inimitié, la rivalité ou la guerre entre eux. « La comitas gentium a sa raison d’être dans le sentiment qu’ont les Etats, que les bons procédés, les formes de politesse, ne peuvent qu’entretenir leur bonne amitié et favoriser le développement de leurs relations » (LESEUR, Op. cit., p. 49)*. Les Etats ont donc besoin, dans l’exercice de leurs fonctions internationales, de s’assurer des bons sentiments, des bonnes intentions de leurs interlocuteurs et pairs.

 

Convient-il d’insister, à ce stade de notre exposé, sur le fait que les « règles [de la Comitas] sont essentiellement coutumières : elles ont pour base les précédents » (LESEUR, Op. cit., p.49)*. Au fil des siècles, on a pu notamment intégrer dans leur escarcelle : l’Etiquette à l’endroit des chefs d’Etats ou de Gouvernements étrangers, l’accueil chaleureux de ces derniers (décente des marches du perron, le nombre de marches franchies ; salutations à l’aéroport ou au lieu de résidence), la décoration des villes, la confection et l’affichage des emblèmes (portrait, drapeau, armoiries) du Visiteur ou de l’Invité ; puis l’exposition du génie culturel (objets d’art, danses folkloriques, récitals).

 

On aura compris que la liste est loin d’être exhaustive. Car la Comitas peut effectivement aller de l’organisation d’un anniversaire de proches sous les lambris dorés, à l’offrande de « Pierres de M’bigou » (riches et élégantes sculptures en pierre de taille du Gabon), à la visite de la Forêt Classée de la Mondah (périphérie de Libreville) ou à une partie de chasse en hélicoptère à Wonga-Wongué (Parc national au Sud-Ouest du Gabon). Lieux combien majestueux et mythiques pour la majorité des Citoyens, voire de hauts fonctionnaires, qui n’y ont jamais mis pied ! Cela peut également consister à parapher une série d’accords bilatéraux dans une ambiance de kermesse avec, à la clef, un toast à faire davantage pâlir la horde de chômeurs invétérés qui hantent les rues et les esprits.

 

C’est donc dans le cadre de la Comitas Gentium, que les Etats entreprennent, indépendamment de toute contrainte ou coercition juridique, de coopérer sur un champ de relations à la fois officielles et officieuses ; publiques et privées, pour préparer, faciliter ou accélérer la prise des décisions engageant réciproquement leurs Collectivités.

   

B)-La réciprocité des usages de politesse à l’égard de leurs auteurs

L’aphorisme qui caractérise et symbolise le mieux l’état d’esprit de la Comitas Gentium pourrait être quelque peu égoïste et utilitariste. Mais il en est ainsi, des préceptes d’un Droit essentiellement conventionnel tel le Droit international, comme des règles de bienséance internationale : « Aime qui t’aime ! » C’est le fondement même de la réciprocité. Lorsque les Etats acceptent d’être courtois envers les autres ou, envers un autre, en particulier, ils n’en attendent pas moins un traitement bienséant réciproque.

 

Or, si au bout de cinquante (50) de courtoisie, de bienséance, de convenance, de politesse, de prévenance, d’amitié, de considération unilatérales la réciproque est opérée avec parcimonie, il y a de quoi se poser des questions. On m’objectera sans doute le fait que la France est la destination prisée des Chefs d’Etat africains, dont certains y ont pratiquement élu domicile. Mais combien, combien de fois, le Président de la France a-t-il accueilli son homologue du Gabon à l’aéroport en visite officielle ? C’est bien ce que je craignais. C’est une question qui fâche ! A l’inverse, pourrait-on se représenter en termes financiers et de prestige et d’honneur et d’amitié (valeur inestimable), ce qu’a pu dépenser l’Etat gabonais en « mettant les petits plats dans les grands », pour accueillir le chef de l’Etat français et nombre d’invités de même nationalité ? C’est encore aussi ce que je craignais…

 

La réciprocité est, décidément, un excellent principe. Elle est aussi valable pour le retour d’ascenseur en cas d’observation des convenances et autres formes de politesse entre Etats, qu’en cas de négligence ou d’omission de ces usages. Même si certaines omissions durent un demi-siècle ! En somme, la réciprocité permet à la Comitas Gentium de se doter de quelques répressions.

 C’est précisément l’objet de la seconde partie du présent exposé, qu’il convient de consacrer à la sanctions aux manquements aux règles de « courtoisie internationale ». 

 

 II-La sanction des manquements aux règles de « courtoisie internationale »

Etrange courtoisie que celle qui s’adjuge un arsenal répressif ! La découverte de la Comitas Gentium m’a laissé perplexe, car l’une des premières leçons que je (re)tiens de mon Maître de Droit constitutionnel, le professeur NDONG OBIANG, c’est que les règles de morale ne sont ni contraignantes, ni coercitives. Il faut donc croire que celles de la « courtoisie internationale » en sont l’exception. Laquelle exception se définit comme la « [m]anière d’agir dans les relations internationales déterminée non par une obligation juridique, mais par des considérations de convenance et d’égards mutuels conformes aux exigences d’une bienséance réciproquement pratiquée » (Vocabulaire cornu, 6e édition, Op. cit., p.246 à 247)*. Dans le cadre des pratiques classiques, les idées d’égards mutuels, d’exigences et de réciprocité aboutissent à des châtiments extra-juridiques : la rétorsion (A). Avec les paradigmes du système international contemporain, la sanction des manquements à la Comitas se jouent davantage dans le champ de l’Aide publique internationale (B).

 

  A)-Les châtiments extra-juridiques : la rétorsion

Dans la mesure où la Comitas Gentium (Comity of Nations, pour la doctrine anglo-saxonne) ne relève pas, in se, des préceptes juridiques, on en déduit que sa sanction est extra-juridique. Il est dans la coutume des pratiques ou habitudes mettant en scène des Chefs d’Etat étrangers être reçus avec faste par leurs homologues. En réalité, « négliger de le faire, ce sera, non pas violer le droit [international], mais simplement manquer à la comitas » (LESEUR, Introduction à un cours de droit international public, 1893, Op. cit., p.49)*, ou de pure courtoisie internationale, telle qu’elle est exposée plus haut.

 

Accueillir dans l’indifférence un pair ou lui témoigner une attention timorée ou manquer aux convenances protocolaires n’est tout autant exempte de conséquences et de contre-coups.

 

En réalité, « [s]i les règles de courtoisie ont ceci de commun avec les préceptes du droit des gens que la réciprocité donne la mesure de leur application, elles en diffèrent par contre, non pas comme on le dit souvent, qu’elles n’aient pas de sanction, mais parce que la sanction n’est pas la même » (LESEUR, Op. cit., p.49)*. Aussi, convient-il de trouver un modus vivendi entre la sanction juridique et l’absence de châtiment ; et ce juste milieu s’appelle la Rétorsion : « Acte en lui-même licite, mais préjudiciable aux intérêts d’un Etat étranger, accompli par un Etat en réponse à un acte de même nature de cet Etat étranger » (Vocabulaire Cornu, 6e édition, Op. cit., p.812 à 813)*. En effet, on avait déjà souligné dès la fin du XIXe siècle, que cette faculté de rétorquer et de retordre consiste, pour l’Etat victime d’une négligence ou d’un outrage, à « retourner, à l’occasion, à l’Etat qui en est l’auteur, le mauvais procédé dont il s’est servi » (LESEUR, Op. cit., p.49)*. En l’occurrence, c’est absolument le règne de la Loi du Talion !

 

C’est pour cette raison, qu’en extrapolant la liberté dont jouissent les Etats en matière de Rétorsion, il m’apparaît essentiel de s’interroger sur l’éventail des châtiments qui peuvent fleurir sur le champ obscur de l’Aide publique internationale.

  

B)-Le champ de l’Aide publique internationale

En voyant des images surprenantes d’accueil de Chefs d’Etat et d’autres officiels étrangers en grande pompes en Afrique, nombre de Citoyens se laissent aller à des commentaires du type : « On tremble devant les Blancs » ! 

 

 

Et, plus substantiellement, d’éminents universitaires ont théorisé, à travers le concept d’importation du phénomène étatique, les notions d’« Etat-patron » et d’« Etat-client » (Bertrand BADIE, L’Etat importé, 1992, Op. cit., p.37)*, qui mettent à nue la faiblesse manifeste – pour ne pas, pour ne plus dire dépendance – de certains Etats par rapport à d’autres.

 

L’idéal serait que ces déclarations, accusations ou théories soient du domaine des hypothèses. Pourtant, un fond de vérité tapisse vraisemblablement ces récriminations. Les modalités d’attribution, les mécanismes utilisés, les axes jugés prioritaires de l’Aide publique internationale tendent à accréditer ces propos, a priori chagrins. Autrement dit, le sentiment qui se dégage de ce réseau d’aide et de solidarité inter-étatique est une forme de casuistique (traitement au cas par cas), dont le bénéfice prévient tout manque d’égards et toute négligence de convenances envers des « Etats-patrons ». Ainsi, apparaît-il que l’Aide internationale accuse ou exprime l’influence des Rétorsions des puissances et Grandes puissances à l’encontre de certains Gouvernements peu obligeants, au titre de la Comitas.

 

Ainsi, évoquant tout particulièrement les critères flous de la conditionnalité de l’aide multilatérale et bilatérale des pays de l’Union européenne au Groupe hétéroclite des pays ACP (Afrique-Caraïbes/Pacifique), un auteur écrit lance un pamphlet : « Les politiques de coopération ont ainsi connu un profond bouleversement depuis 1990 : l’aide n’est plus octroyée en priorité aux pays qui en ont le plus besoin mais à ceux qui la « méritent » » (Jean-Jacques GABAS, « Les réformes des politiques de coopération Nord-Sud restent ambiguës dans leurs finalités », in Serge Cordellier (sous la dir.), Le nouvel état du monde, 2e édition, La Découverte & Syros, Paris, 2002, p.99)*.

 

Outre les questions d’enracinement démocratique, qui sont tout aussi subjectives, l’idée de mérite peut embrasser toute forme de récompense et, en revanche, rétorquer à tout type d’écarts de comportement ou d’oubli de prévenance.

 

Nombre de commentateurs ont longtemps attribué le peu de bienveillance de la France à l’endroit du Burkina Faso aux formes de politesse spécifiques que Thomas Sankara réservait à François Mitterrand. La normalisation des relations de « courtoisie internationale » entre les deux Etats après la succession de ce Chef d’Etat atypique semble accréditer cette hypothèse.

 

Pour en revenir à cette Aide dite au développement, M. GABAS, dans le dossier mentionné plus haut, ne manque pas de craindre qu’elle ne demeure en définitive, que l’« arme » à l’usage des Puissances et des institutions internationales, en Rétorsion aux comportements politiques, au sens large, des dirigeants des pays qui en sont demandeurs (J-J. GABAS, Op. cit., p.100)*. Ces considérations personnelles sont certainement à la source de la mutation de l’ancienne logique d’Aide au développement en une « logique d’assistance » et de dons dont les critères de discrimination sont définis à la tête du client (Marc RAFFINOT, « Malgré ses évolutions, le financement du développement reste inadapté aux besoins des pays pauvres », in Serge Cordellier sous la dir.), Op. cit., p.160)*.

 

Ce qui me laisse à penser que la formule du « bâton et de la carotte » trouve toute sa force dans des pratiques de Rétorsion sibyllines à l’encontre de dirigeants impertinents (ou intègres !) de certains pays pauvres.

 

Le lien entre la Comitas Gentium, sa sanction extra-juridique, la Rétorsion, et l’instrumentalisation de l’Aide publique et privée, multilatérale ou bilatérale au développement est certainement ténu. Mais, j’avais souhaité ouvrir quelques pistes de réflexion sur l’utilisation subjective des mécanismes de solidarité internationale, sous le couvert doré d’une prétendue Conditionnalité. « Entende qui a des oreilles ! » (Matthieu 13, 9 : Bible de Jérusalem, Fleurus/Cerf, 2001, p.2004)*.

 

 

  

CONCLUSION

Le Gabon Emergent et la Comitas : quels usages diplomatiques codifier ?

Le problème que j’ai souhaité traiter dans le présent est, en principe, simple. Loin des questions techniques nécessitant une étude approfondie comme la question de ses nature et portée en tant que source du Droit international, ou de son application au domaine jurisprudentiel, la Comitas vue sous le modeste angle d’un exposé, vise à rappeler aux Gouvernants que la Nation est de plus en plus préoccupée par leurs usages et habitudes vis-à-vis des Invités. Usages et habitudes qui contrastent cruellement avec la condescendance réservée par les puissants et les possédants à l’égard du Peuple.

 

Mais, là n’est pas l’objet de mon propos.

 

Ce qu’il me semble essentiel de mettre en relief, c’est la transformation de ces usages, qui font tant l’exception culturelle et diplomatique du Gabon en règles juridiques, comme l’autorise le destin de la Comitas Gentium (Vocabulaire Cornu, Association Henri Capitant, Op. cit., p.170)*. En effet, « [i]l est possible […] que des règles qui n’ont eu d’abord que le caractère de simples règles de courtoisie acquièrent, à un moment donné, la valeur de règles juridiquement obligatoires, se transforment en préceptes du droit des gens » (Paul LESEUR, Introduction à un cours de droit international public, G. Pedone-Lauriel, Paris, 1893, p.49)*. L’expression de cette (nouvelle) volonté des Etats peut alors se manifester par la codification des traditions et coutumes d’accueil des étrangers par le Gabon.

 

Il pourrait s’agir de l’institutionnalisation d’un service de protocole aux Affaires étrangères et à la présidence de la République, doté de tous les pôles d’Excellence en matière de sécurité, de réception, d’animation culturelle et d’entretien des axes routiers et autres quartiers empruntés par ces touristes de vingt-quatre (24) heures.

 

Ceci implique une imputation au budget de l’Etat et une réciprocité effective et réfractaire à toute épreuve, attendu que l’effet contraignant des règles juridiques serait au rendez-vous. Car les Gabonaises et Gabonais rêveraient aussi de voir leur Chef de l’Etat accueilli dès l’aéroport dans les pays dont le souverain bénéficie de cette forme de politesse depuis que le Gabon est admis au Concert des Nations. Plus substantiellement, un tel projet implique un essor des métiers de l’artisanat (pierres de M’bigou) et de la culture orale (légendes et épopées) et musicale (artistes en mal de débouchés), qui gagneraient à s’exporter aisément à travers un immense marché de « cadeaux » de bienvenue et d’adieux.

 

Lorsqu’on embrasse une thématique aussi puissante et mobilisatrice que celle de Pays Emergent, le Gabon n’a d’autre choix que de grandir dans son éthique diplomatique. Les Gouvernants savent, mieux que les simples Citoyens, qu’un manquement aux usages de la Courtoisie internationale ne constitue pas une injure (du latin injuria ou violation du droit). Ils ne peuvent donc être poursuivis par quelque contrainte que ce soit (Paul LESEUR, Op. cit., p.49)*. Il ne sert donc à rien de dépenser autant d’énergie et d’argent pour accueillir des personnes sur qui le faste n’a plus aucun pouvoir.

 

C’est pourquoi, en consommant cet exposé, on ne peut manquer de se rappeler utilement sur ce proverbe bantu généreusement mis en relief par Hilarion NGUEMA :

 

« Malgré leur disparité d’envergure, il n’est guère censé de (faire) croire que la gazelle est l’enfant de l’éléphant .»

  

Arthur BENGA NDJEME : Nancy, le 06 Avril de l’An X, 11h 16

 


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posté le 12-04-2010 à 13:24:32 GMT +2

SPECTACLE DU PRINCE ARNOLD DJOUD EN FRANCE

 


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posté le 11-04-2010 à 21:35:24 GMT +2

PEAU CONTRE PEAU

La chanson d’amitié   

 

 

J’ai écrit cette chanson d’amitié

Le jour où tu es partie à Poitiers 

J’ai mis dans ton manteau en laine

Une bille de porcelaine

 

Qui te rappellera notre hilarité

Durant des nuits passées à chanter

La poésie de Marc Lavoine

Et les prophéties de Balavoine 

 

N’oublie jamais n’oublie pas

Ce tout petit amour sans ébats

Qui s’est construit un visage

Autour d’un doux massage

 

Ma peau contre ta peau

Et cadeau contre cadeau 

Des longues promenades

Aux senteurs de pommades

 

Une mémoire vit au fond de nous

Que l’on soit assis ou debout 

Des nuits de somnambules

Aux rêveries de vestibules

 

Une flamme brûle en nous

Que l’on ait sommeil ou pas du tout 

Pourquoi je vis

Alors que je t’ai donné mon coeur

 

Pourquoi je meurs

Avant que tu m’aies donné ta vie 

Pourquoi je ris

De tes sautes d’humeur

 

Et Pourquoi je pleure

Quand tu chéris

 

 J’ai écrit cette chanson sans doute

En relisant tes notes sur la route

Au retour de la gare de Nancy

Pour te dire simplement merci ! 

 

 

 

 

Arthur BENGA NDJEME, Nancy

 

 

 


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posté le 10-04-2010 à 00:12:12 GMT +2

LA COUPE D'AFRIQUE DES NATIONS 2012

 
DE L’ORGANISATION DE LA C.A.N. PAR LE GABON EMERGENT. Quand un amateur se mêle des questions d’experts

  

 

Clausula salvatoria : 

 

 

 « Il faut se connaître soi-même. Quand cela ne servirait pas à trouver le vrai cela au moins sert à régler sa vie, et il n’y a rien de plus juste »

 

 

 PASCAL, Pensées,

Textes établis par Louis Lafuma, Seuil, Paris, 1962 p.55.    

 

 

 

**

Il est un truisme que de confesser, qu’en matière de football, je n’y connais un traître enjeu. En dehors de l’indolente exaltation qui m’agite, comme beaucoup, devant un poste téléviseur lorsqu’il se joue. C’est donc en brillant amateur que je me mêle aujourd’hui de ces questions d’expert. En amateur d'idées simples et amateur de relais en fin de course.

 

Toutefois, en mon honorable qualité de Citoyen et de supporter de Bangoyi Ba Ngabo (Les Panthères du Gabon), je ne puis être indifférent au débat qui a cours, à propos de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (C.A.N.) par deux pays d’Afrique Centrale en 2012 : le Gabon et la Guinée Equatoriale. Or, on ne peut, à ce propos, faire l’économie de la Vérité en ce qui concerne les préparatifs, très avancés du côté de Río Muni ; et bien embarrassants à Gabaõ.

 

Si j’avais donc à conseiller l’Autorité sur les modalités et l’Opportunité de l’organisation de la plus prestigieuse des compétitions sportives du Continent, voilà ce que je dirais.

 

Votre Excellence, Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat ; j’ai l’honneur insigne de soumettre à votre suprême attention un certain nombre de considérations, au sujet de la co-organisation de la CAN par le Gabon et la Guinée Equatoriale. Aussi, qu’il me soit permis de vous suggérer un état des lieux objectif de la situation incommode du Gabon (I) et de nous poser, ensemble, la question essentielle : que faut-il faire pour sortir la République et la Nation de cette impasse (II) ? Une fois élaguée cette préoccupation, le Citoyen se fera fort de porter à votre souveraine attention quelques propositions permettant au Gabon de sortir vainqueur des incertitudes (III).

 

(I)-Etat des lieux objectif de la situation incommode du Gabon

L’année 2009 aura été une Annus Horribilis pour la République du Gabon. Rarement, il n’a était donné dans l’Histoire d’une jeune Nation, de vivre autant de commotions et d’en sortir, plus que jamais, élevée !

Personne n’en voudra –et ce serait bien indécent ! – au Gabon de reconsidérer, en raison d’une double tragédie vécue au cœur de la République, son Agenda politique à court et à moyen termes. L’organisation de la CAN devant se faire dans la dignité et l’élégance que le Gabon sait ajuster à ces actes, l’incertitude qui pèse sur la contribution optimale de la République à ce défi invite à approfondir la réflexion dans une dynamique de Repositionnement, et non de renoncement ni d’acharnement.

Le Sport est une industrie ; l’une des plus transversales. Avec l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations, c’est une cinquantaine (chiffre combien symbolique pour le Continent en ces temps !) d’Etats, qui vont solliciter du Gabon : les infrastructures de transport, de tourisme, de l’information et de la communication ; l’énergie, l’artisanat, les commerces, l’urbanisme, l’habitat et la culture. Ce serait comme une opération visant à prendre directement le pouls de la Nation. Tout se doit donc d’être parfait !

Or, les préparatifs du côté gabonais sont si illisibles, que la Confédération africaine de football (CAF) a pris la liberté de fixer aux organisateurs un délai de deux (2) mois.

 

Même si les équipements nous sont, comme le disent certains, livrés en kit dans les meilleurs délais, l’Elégance ne sera pas au rendez-vous.

 

Même si les travaux sont achevés avant 2012, la Sécurité et la Confiance ne seront pas garanties.

 

Même si la CAN s’organisait aussi au Gabon, malgré ces écueils, le miroir de la République et de la Nation serait sans teint devant cette sœur Guinée, qui se qualifie par notre Ligne imaginaire. 

 

 (II)-Que faut-il faire pour sortir de cette impasse ?

Surprendre la CAF dans le délai imparti au Gabon, pour apporter les garanties de sa capacité et de sa volonté à accueillir cette prestigieuse manifestation sportive, économique et diplomatique. Et, pour y parvenir, il n’y a d’autre solution, qu’un changement de Cap à 360 degrés.

 

Votre Excellence, vous avez à la fois le Compas et la Boussole. Vous êtes l’Homme de la situation ! Plaise donc au Président de la République de surprendre Monsieur Issa Hayatou et ses joyeux compères.

 

De surprendre la Nation.

 

De surprendre la Communauté internationale par la sagacité du Gabon Emergent.

 

C’est, justement, à ce dernier propos, qu’il me sera permis d’ouvrir en l’honneur de Son Excellence un certain nombre de pistes susceptibles d’aider le Gabon à sortir vainqueur de ce challenge.

 

(III)-Quelques propositions pour sortir vainqueur des incertitudes

Les nuages qui planent sur l’organisation efficiente et élégante de la CAN par le Gabon m’amènent à préconiser le choix du Woleu-Ntem comme « capitale sportive Gabon 2012 » (1), afin de tendre vers les objectifs de l’Emergence (2). Cette proposition n’est d’ailleurs pas exclusive, en ce qu’elle s’accommode parfaitement avec d’autres alternatives (3).

 

1)-Choisir le Woleu-Ntem comme « capitale sportive Gabon 2012 »

La proximité géographique de la province du Woleu-Ntem permet, en cas de maintien de la co-organisation de la CAN par le Gabon, de tendre vers l’efficacité et le succès de cette opération d’envergure. Au regard des points qui scintillent sur la carte, trois (3) villes viennent immédiatement à l’esprit.

 

*Bitam, ville située à proximité d’Ebebiyin puis de Bata, capitale économique de la Guinée Equatoriale ; et, par surcroît, ville d’origine du Ministre des Sports, ne peut qu’offrir au Gabon un excellent centre d’accueil des festivités de la CAN. La confluence des trois frontières (Gabon, Guinée, Cameroun) milite en sa faveur de cette ville sportivement active, tant au regard de la bien-nommée Union Sportive de Bitam (USB) qu’au vu des médiatiques festivités associatives de Meyo-Kyé.

 

*Oyem, en face de Mongomo (Guinée), et cœur battant du Grand Nord, donne au Gabon un avantage stratégique inestimable face à sa voisine, en termes de capacité d’attraction, de mobilisation et de plus-values à tous égards. A défaut d’en construire un flambant neuf, le stade d’Akouakam pourrait simplement nécessiter une reconfiguration conforme aux normes de la Fédération internationale de football association (FIFA).

 

*Medouneu, ville/frontière, me paraît également offrir à la République et à la Nation un formidable potentiel d’hébergement, voire d’accueil d’infrastructures sportives dédiées à la CAN 2012. Elle n’est située qu’à faible distance d’Evinayong et Mbini, par rapport à Libreville et Masuku !

A défaut, on pourrait faire de Cocobeach, paradis presque perdu, la ville sportive de l’Estuaire, géographiquement plus proche que d’autres des installations guinéennes.

 

Telle paraît être une proposition qui, outre la quête de succès de l’organisation de la CAN, constitue une énergie vitale au moteur vulcain et aux turbopropulseurs du Gabon Emergent au regard de ses effets induits.  

 

2)-Tendre vers les objectifs de l’Emergence

Puisque la dynamique du Gabon Emergent sous-tend une Renaissance du pays et de ses projets, il me semble utile de mettre promptement en pratique les thématiques déclinées dans le projet présidentiel et la déclaration de politique générale du Premier Ministre.

Or, parmi ces thématiques se trouve en bonne place la réduction de l’impact environnemental du droit au développement. En organisant la CAN à partir du Woleu-Ntem, le Gabon réduirait de manière décisive la dégradation de l’environnement et l’émission des gaz à effet de serre.

 

Choisir le site « Woleu-Ntem » ou Cocobeach, c’est aussi rapprocher l’Autorité de l’Intérieur du Pays, encore hébété par un train de réformes à grande vitesse (TRGV), qui risquerait d’oublier « certaines gares » ! Cette option aurait donc pour effet, la décentralisation concrète des moments de bonheur, sous-tendue par la thématique du Partage.

 

A cette étape de mes propositions, il devient essentiel de rappeler les principales alternatives qui s’offrent au Gabon, pour prendre dignement part à l’action conjointe qui l’unira à la Guinée dans quelques mois. 

 

3)-S’accommoder d’autres alternatives

L’organisation de la CAN 2012 à la frontière est un formidable coup d’accélérateur sur le projet communautaire de construction d’autoroutes trans-capitales. Que Bitam et Oyem soient alors « capitales du Gabon » en 2012 au nom de Sainte Emergence ! 

 

D’un autre côté, faute d’une préparation suffisante pour accueillir des rencontres en territoire gabonais, le Gabon pourrait convenir d’une division du travail avec la Guinée, pour exclusivement offrir aux délégations : structures d’hébergement et moyens de transports.

Cette option permettrait aux co-organisateurs d’éventuellement s’accorder avec le Cameroun pour une organisation sous-régionale.   

 

 

***

Attendu que ces propositions ne sont que l’expression d’une émotion citoyenne, elles ne constituent donc qu’un Avis et non un Visa ;

Toutefois, je reste persuadé que la disparition du Chef de l’Etat en Juin 2009 est une véritable « force majeure », qui devrait amener la République à reconsidérer un Agenda élaboré à une période où elle ne fit face à un tel degré d’affliction et à une secousse de telle magnitude !

 

En se mirant au travers du passé, il ne semble pas opportun à la Nation de « pactiser » avec quelque esprit insouciant ou malveillant pour accueillir à tout prix les festivités de la Coupe d’Afrique des Nations. Le Gabon n’a rien à prouver à quiconque en matière d’organisation d’événements continentaux, et n’est surtout pas expert des solennités improbables ou chaotiques.

Votre Excellence, Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat ; la Guinée Equatoriale (Unité-Paix-Justice) et le Gabon (Union-Travail-Justice) sont désormais engagés dans une entreprise de Fraternité, qui nécessite un effort sincère et conjoint propre à redynamiser leur rayonnement à l’Extérieur.

Au-delà du Fair-play, le Sport reste un prodigieux enjeu diplomatique.

L’essentiel n’est donc pas, à tous égards, « de participer » ; mais, comme on le dit chez nous : d’« assurer ».  

 

 

Suprêmes Hommages. 

 

 

  Arthur BENGA NDJEME : Nancy, le 7 Avril de l’An X, 12h 01.  

 


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