La Nation

Droit+Politique+Economie+Environnement

posté le 01-11-2010 à 21:21:07 GMT +1

Ah, l'Ecole!

 

 "Quand apprenons-nous généralement ? Quand nous faisons ce qui nous intéresse."

 


 

 

 

***
 Ivan ILLICH

Une société sans école, Trad. Gérard Durand,

Éditions du Seuil, coll. Points n° 117, p. 212.

 

 


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posté le 31-10-2010 à 22:58:13 GMT +1

Remerciements à ceux qui font notre Blog

 

LA NATION REMERCIE SES LECTEURS


Chères lectrices, chers lecteurs, LA NATION vous remercie infiniment pour vos aimables contributions et encouragements tout au long d'un mois d'Octobre particulièrement prospère.

 

*

Ces remerciements doivent se faire en beauté, en musique, avec un air de rumba magistralement exécuté par les deux monstres sacrés de la musique congolaise: Sam MANGWANA et Simaro Massiya LUTUMBA NDOMANUENO:

 

 

"Faute ya commerçant"

 

 

 

 

 

 


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posté le 31-10-2010 à 06:15:32 GMT +1

Du syndrome du chic type (fin provisoire)

"Les filles préfèrent les chics types"
***

 

 

II-L'étude opposée de Tim PHILLIPS

 

En visant directement le résumé qu'en fait Le Figaro, nous constaterons tout simplement que "Les filles préfèrent les chics types". Comment cela est-il possible, alors que le bon Dr GLOVER nous avait convaincus du contraire? Quelles sont les raisons de ce "revirement"? C'est à cela que va s'employer l'examen de l'article de Vanlerberghe, en attendant de parcourir directement les publications du biologiste britannique, Tim PHILLIPS, auteur de la recherche récente qui s'oppose aux théories "masculines" de GLOVER. L'angle d'attaque, à contre-courant de l'hymne à l'égoïsme chanté à tue-tête précédemment (partie I)*, est justement situé sur les vertus de l'altruisme (1). De cette valeur découle une puissance irrésistible: le pouvoir de la douceur dans un monde de brutes(2).

 

 

(1)-Les vertus de l'altruisme

L'une des questions essentielles de la théorie de l'évolution ou de la sélection naturelle de Charles DARWIN, dont les conséquences innervent encore aujourd'hui les études biologiques est, grosso modo, la suivante: pour quelle(s) raison(s) l'altruisme n'a-t-il pas été complètement éliminé des échanges humains et de la conscience des êtres, "alors que l'égoïsme semble bien plus à même d'aider les individus dans la lutte sans pitié pour la reproduction"? (C. Vanlerberghe)*

 

Le biologiste T. PHILLIPS y répond à sa manière, en prenant pour échantillonnage, la sempiternelle et fondamentale relation homme/femme ou fille/garçon. Son étude se "conclut [d'ailleurs par le fait] que la préférence des femmes pour les hommes altruistes est une conséquence de l'évolution et de la sélection naturelle" (C. Vanlerberghe)*. Comment cela peut-il alors s'expliquer?

 

Eh bien, "Les femmes seraient en effet maintenant plus intéressées par des hommes capables de bien s'occuper de leurs enfants que le mâle dominant qui les aurait protégées des bêtes sauvages à des époques incertaines" (C. Vanlerberghe)*. Est-ce à dire, pour autant, que la lutte sans merci des hommes pour le contrôle des femmes et des enfants ait cessé?

 

Loin de là.

 

Telle n'est d'ailleurs pas l'affirmation de cette étude scientifique toute récente. Le fait est que, malgré la prédominance apparente de l'égoïsme et de la domination comme "empreintes génitales" (je l'ai dit?) du masculin, l'altruisme conserve des vertus absolument indémodables: la charité et la bonté; qualités que les femmes recherchent par-dessus tout dans une Société civilisée.

 

Il apparaît donc de l'étude de PHILLIPS, que les filles sont de plus en plus intéressées par "les chics types, des hommes sympathiques et charitables qui leur tiennent la porte, les aident à porter leurs sacs et n'hésitent pas à venir au secours de leur prochain" (Cyrille Vanlerberghe)*. Ce qui n'entame en rien leur "virilité", puisque c'est bien de cela dont il est question dans le syndrome du chic type de Robert GLOVER.

 

C'est là une réponse adaptée à l'évolution des sociétés humaines; réponse d'un scientifique qui vient à la rescousse de millions d'hommes surpris par la promotion d'un idéal masculin (mâchoires menaçantes, muscles saillants, cou massif) aujourd'hui dévoyé, car restituant de manière incomplète  et imparfaite l'esprit du mâle. J'ai perçu, au travers de l'intéressante étude de Tim PHILLIPS, la réhabilitation d'une idée que GLOVER exècre par-dessus tout: le mâle-doux.

 

En effet, cette recherche biologique est fort optimiste, car elle nous fait (re)découvrir le pouvoir de la douceur. Dans un monde caricaturé comme étant celui des brutes!

 

 

(2)-Le pouvoir de la douceur dans un monde de brutes

Quand j'étais enfant, j'ai assisté à deux scènes étonnantes. Premièrement, mon grand-père Lazare venait venir sa femme du fond de la cuisine pour lui donner sa pipe (aboko) bourrée de taba-Congo, alors que celle-ci était toujours posée sous le coude du fumeur. Sinon, son épouse s'en allait le lendemain aux champs avec une cicatrice au coin de l'oeil et des rides dans l'âme!

 

Deuxièmement, j'ai vu mon autre grand-père planter ses ongles acérés comme des serres d'aigle dans la gorge saignante de mon autre grand-mère, pour lui avoir refusé un fond de vin rouge (mandjounga)!

 

Dès lors, j'ai compris quelle était l'intensité de la masculinité et je suis encore aujourd'hui, comme Atiq RAHIMI, intrigué par un problème dont je confesse la complexité: "Je n'ai jamais compris pourquoi chez [nous] les hommes, la fierté [est] tant liée au sang" (lire utilement Syngué Sabor (Pierre de patience), Prix Goncourt 2008, P.O.L. éditeur/Collection folio, p.41)*. Cette brutalité ne serait-elle pas mieux ordonnée, mieux canalisée, plus puissante si elle s'enrobait de douceur?

 

Telle est la question/réponse que donne en filigrane PHILLIPS. L'homme-enfant ou le mâle-doux, que GLOVER considère comme un malade physique et mental est en réalité un malade de patience et d'amour. Le mâle violent et dominateur n'aime pas et n'est pas aimé. Il est craint. Il cherche à se faire respecter par la force.

 

Or, le pouvoir de la douceur est bien plus étonnant et détonnant que la force brute. En y ayant recours dans ses rapports sociaux et intimes avec ce sexe dit "faible", le mâle adopte un alphabet de tempérance qui lui permet de parler le même langage que la femme, être réputé mystérieux.

 

C'est d'ailleurs au moyen de la douceur que les femmes parviennent à faire plier les plus "purs" et  plus "durs" des hommes, comme des roseaux. Vous m'objecterez  certainement le fait que les pôles de même borne se repoussent...

 

Mais j'ai la conviction que douceur contre (ou face à la) douceur, ne peut produire qu'un bonheur partagé.

 

Et, en cas de menaces apparentes et imminentes sur une relation; ou de faillite du lien en passe d'être scellé, les deux sujets auraient la lucidité et l'humilité nécessaires pour se rappeler ce beau proverbe juridique: "Pas de mariage vaut mieux que mauvais mariage", avant ou au lieu de se broyer à corps perdus dans un rapport de force désastreux.

 

Les années passées à user les fonds de culottes à l'école ne peuvent que mettre à nu les vertus de la douceur, tant à l'endroit des conscrits qu'à l'égard des maîtres!

 

Les années passées dans des établissements publics et privés gabonais et français m'ont également appris cette vérité évidente du pouvoir de la douceur en milieu professionnel.

 

 

 

***

 

En somme, le débat entre la théorie et l'enquête biologique mis en évidence dans le présent exposé me semblent symptomatiques des paradoxes qui nourrissent ces siècles jumeaux que sont les XXe et XXIe.

 

Pour le schématiser, je dirais qu'il s'agit de l'opposition entre l'homme idéal: altruiste impénitent de PHILLIPS; et l'idéal masculin: l'égoïste invétéré de GLOVER.

 

Toutefois, à regarder de plus près, il est évident que ces deux extrêmes ou "infinis", pour parler comme PASCAL, ne sont pas les seuls pôles d'expression de la masculinité et de la virilité. La plupart des mâles sont et font bien souvent une synthèse de domination et de douceur, d'égoïsme et d'altruisme, d'individualisme et de charité, de mal et de bonté.

 

A chacun de placer son curseur où bon lui semble et pratiquer constamment l'intelligence de situation, selon la conjoncture du moment. Clou dans le cercueil: ce concept de chic type est aujourd'hui raillé par les comédiens!

 

 

 

 

 

Arthur BENGA NDJEME:

Paris, le 31 Octobre 2010: 05:50

 

 


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posté le 30-10-2010 à 20:32:06 GMT +2

LES FONDEMENTS D'UN VOTE TRANSPARENT

 

Un serpent de mer: la liste électorale

 

 


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posté le 30-10-2010 à 09:59:59 GMT +2

Le syndrome du "chic type" (suite I)

 

"Les filles préfèrent les chics types"

 

 

 

***

 

Ainsi s'intitule la rubrique Histoire du jour du quotidien français Le Figaro du 15 octobre 2010 (N° 20 592), sous la plume de Cyrille VANLERBERGHE: "Les filles préfèrent les chics types".

 

Derrière ce titre se cache véritablement une "histoire, un corpus de comportements, voire un mode de vie que nous avons déjà analysés dans cette tribune (voir La Nation du 31-07-2010)* et promis d'approfondir au fil des mois et au gré d'autres lectures: le syndrome du chic type.

 

La fin du mois d'Octobre 2010 nous en donne l'opportunité pour nourrir notre rubrique "lectures du mois". Il s'agit, concernant le sujet,  d'une théorie élaborée par un thérapeute familial et écrivain américain à partir d'une doctrine répandue et rattachée à ce qu'on pourrait appeler "l'idéal masculin", et dont il importe de rappeler les principales thèses (I), avant d'en discuter la validité à travers une étude récente opposée(II).

 

 

I-Les principales thèses de Robert GLOVER

L'ouvrage fort détaillé de Robert A. GLOVER, traduite de l'anglais américain par Clémence Ma, est une apologie de l'idéal masculin. Au regard des nombreux points décrits par l'auteur, ancien "chic type" répenti ou guéri, je ne puis présenter ici que quelques uns, qui me semblent être en rapport direct avec le présent exposé. En effet, au nombre des thèses défendues avec talent par GLOVER, il me paraît fondamental de rappeler, de prime abord, la définition du "chic type" (1); la suite de cette première partie devant alors être consacrée aux thérapeutiques que le praticien administre à ses lecteurs/patients (2).

 

 

(1)-La définition du "chic type"

L'étude de psychologie différentielle, à travers la traditionnelle et non moins mythique opposition entre l'homme et la femme (préface de Christophe André, p. 12)* proposée par GLOVER présente clairement les caractéristiques à réprimer d'un honnête-homme ou d'un "chic type", comme il tient à le dénommer. La définition que donne GLOVER laisse apparaître que le "chic type" est un malade de corps et d'esprit (a). Les symptômes de cette pathologie s'expriment à l'aune de l'acharnement à croire au bonheur d'une existence paisible (b), ainsi qu'une dérive vers la prédation, lorsque cette stratégie d'homme sans histoires échoue (c).

 

 

a-Un malade de corps et d'esprit

Dès l'introduction à son livre (pp.15-17)*, GLOVER commence par présenter le "chic type" comme un malade, qui souffre autant dans son corps qu'au fond de son esprit.

 

*Le "chic type" est malade d'esprit.- Il est en quête permanente (jusqu'à ce qu'il échoue, bien sûr!) de paix sociale en cherchant à être gentil, à ne pas déplaire et à obtenir l'approbation des autres. Ce culte de la douceur et de la paix sociale par l'évitement des conflits en ferait une "mauviette" aux yeux des hommes et un paillasson pour les femmes.

 

Leur santé mentale, gravement atteinte par une éducation trop stricte ou trop féminisée, traîne un mythe sur lequel se fonde une vie trop triste. Car les "chics types" s'imposent des ligatures à toutes leurs activités, de telle sorte qu'ils ne sont qu'accidentellement satisfaits dans leur existence.

 

*L'honnête-homme est également un malade du corps.-La référence est alors faite ici à ses rapports, à son détriment, avec d'autres hommes et à ses plaisirs inassouvis avec les femmes. Face à d'autres hommes, le "chic type" est une poule ou un "coq" mouillé(e). Il est incapable de répondre à une provocation ou, pire, à un acte d'agression d'un mâle comme lui.

 

La préface faite par le Dr André au Syndrome du chic type ajoute volontiers à ce mélodrame. Voilà ce que le psychiatre français relate à cet effet à propos de son copain Martin :

 

"Il était bien meilleur joueur (de tennis) que moi et, dès les premières balles, il était évident qu'il devait l'emporter. Mais j'étais à l'époque très mauvais perdant, et je pestais à chacune de mes fautes, frappant l'air de ma raquette en râlant, inondant le court d'un déluge d'invectives. Peu à peu, Martin se mit à jouer de plus en plus mal. J'ai fini par gagner la partie, mais avec la désagréable impression que mon adversaire avait laissé filer le match pour que j'arrête de m'énerver. Soit pour me faire plaisir, soit parce que la tension liée à mon énervement lui était pénible, soit tout bêtement parce qu'il avait peur que je puisse lui en vouloir ensuite de m'avoir battu. Et qu'il ne voulait surtout pas que nous nous fâchions. Martin avait horreur des disputes" (p.8 à 9)*.

 

Quel en est alors le verdict, dont on présage d'ores et déjà le contenu?

 

"A l'issue de cette partie, j'étais finalement assez troublé, un peu vexé de cette victoire anormale, et je n'ai plus jamais voulu rejouer contre lui..." (p.9)*

 

Le préfacier agrémente ce livre d'une autre "anomalie" de son copain Martin, cette fois pas très doué  à un jeu typiquement  mâle: le baby-foot.

 

"A un moment d'une partie à gros enjeu (nous nous amusions à parier de l'argent), Martin encaissa un but absurde, mais décisif, qui signait leur défaite. Son partenaire, très énervé, le traita d'abruti et le bouscula violemment, alors que Martin ne s'y attendait pas: il tomba lourdement à terre. Il y eut un quelques secondes de silence gêné: tout le monde attendait que martin se relève et colle un coup de poing à son agresseur, ou au moins le sermonne sur l'absurdité de son énervement.Plus que d'attendre, nous espérions même qu'il le ferait" (p.9)*.

 

Que fit-il alors, ce brave Martin?

 

"...Martin se releva et dit simplement: "Désolé vieux, excuse-moi, je crois que je ne suis pas le partenaire idéal..." C'est nous qui dûmes rappeler au gros qu'on ne se comportait pas comme ça avec des copains et que nous n'étions pas sur un terrain de rugby face à des adversaires..." (idem)*. Lors même que ce Martin est présenté comme un homme grand et costaud, ces deux anecdotes visent à accréditer la thèse suivant laquelle l'honnête-homme est un lâche et impuissant; une "limace" !(p.146)*

 

GLOVER ajoute d'ailleurs à ce propos, pour consolider l'idée d'hommes impuissants imprimée front des "chics types", que cette espèce d'homme a fondamentalement peur  des relations intimes avec les femmes: "Cela peut paraître étrange, mais les chics types font preuve d'une imagination débridée quand il s'agit pour eux d'éviter une relation sexuelle. J'ai forgé le terme de "vaginophobie" pour décrire cette tendance" (p.178)*. Autrement dit, la phobie des femmes.

 

C'est peut-être pour cette raison, à moins que ce n'en soit la conséquence, pense l'auteur, que le "chic type" s'acharne à croire à une existence paisible, lors même que la vie lui joue des tours.

 

 

b-L'acharnement à croire au bonheur d'une existence paisible

Selon GLOVER, la vie du "chic type" repose sur le mythe d'une existence sans histoire(s): "Ce mythe est, affirme-t-il avec conviction, l'essence du syndrome dont sont atteints ces hommes: en étant "gentils", ils seront aimés, leurs besoins seront satisfaits et ils mèneront une existence paisible" (p.16)*. C'est une pathologie que de croire aux vertus de la douceur en termes d'amour et de respect spontanés.

 

Il s'agirait, selon l'auteur, d'un acharnement démultiplicateur d'illusions. Car la vie et le monde sont fondamentalement fondés sur les rapports de force et de domination. Qui ne domine point, subit! Telle serait la situation du "chic type". Il subit tout: l'insolence des copains, la manipulation des femmes en quête d'estime de soi, l'exploitation de l'employeur, le mépris et l'abandon de la famille...

 

La démarche d'exorcisme des "mauviettes" et autres "femmelettes" (béito, selon une langue bantu)* que préconise GLOVER a l'intérêt de poser une question existentielle pratique aux personnes éprises de consensus, d'harmonie et de paix dans leurs rapports à autrui: que se passe-t-il après, lorsque cette stratégie échoue? Comment réagissez-vous au cours de l'existence et aux tribulations de la vie pour vous adapter au rejet ou au refus des autres? Demeurez-vous passifs face à l'insatisfaction et à l'insuccès, ou inventez-vous un instrument pour vous tirer d'affaire?

 

C'est là qu'apparaît cette attitude d'auto-protection, que le thérapeuthe considère comme une dérive à la prédation.

 

 

c-Une dérive vers  la prédation, lorsque la stratégie du gentil échoue

La thèse fondamentale, destructrice du syndrome de l'honnête-homme, c'est l'idée de contrats. Celle-ci permettrait aux personnes atteintes de cette pathologie de corriger les effets négatifs ou indésirables du monde qu'ils sont construit autour d'eux en ayant recours à la prédation des autres, comme des proies, à travers la manipulation victimaire qui en ferait un passif/agressif.

 

*L'idée de contrats, au pluriel.-Ici, la thèse consiste à soutenir que, pour aboutir à ses fins (conquête d'une femme, obtention d'un poste, accession à une position...), le "chic type" passe des contrats.

 

La première série de ces contrats est conclue avec lui-même, dans une forme de registre de Commandements qu'il s'efforcera tant bien que mal de respecter: "Tu ne feras plus ça"; " Tu n'agiras plus ainsi"; " Tu t'y prendras mieux la prochaine fois"; "Plus personne ne se paierai à nouveau ma tête"... Ces contrats internes joueraient le rôle de codes de bonne conduite et de principes d'auto-régulation, qui l'aident à s'orienter dans cet univers impitoyable que semble être pour lui notre existence.

 

Ainsi, toute bonne action est-elle recompensée au travers de plaisirs divers et de menus desirs, que le "chic type" se fabrique seul dans son univers complexe et clos.

 

De la même manière, il passerait des "contrats tacites" avec son entourage ou les personnes qu'il côtoie: "Si tel(le) me donne ci, je lui donne ça". En revanche, "si tel (le) autre ne me donne pas ceci, je ne lui offre pas cela". Aussi, les gestes accomplis par le "chic type" s'apparentent-ils à des cadeaux faits pour rétribuer une action prétendument bonne, puisque poséeà son intention. Tout acte, même banal, devient alors une faveur.

 

Aux yeux de GLOVER, toute conquête de quelque désir par les "chics types" passe par un marchandage: "ils ont recours à des contrats indirects et secrets. Ces accords inconscients forment leur premier mode d'interaction avec le monde qui les entoure. Presque tout ce qu'ils entreprennent est ma manifestation d'un (p.91)* contrat indirect très simple: "Je ferai ceci pour toi et en échange tu feras cela pour moi. Nous ferons comme si nous n'avions jamais entendu parler de ce marché" (p.92)*, conclurait-il.  

 

Le "chic type" développerait, en outre, une tendance à la manipulation, que GLOVER met au compte des conséquences d'une vie jalonnée d'échecs et d'insatisfactions.

 

*Un passif/agressif.-L'honnête-homme, selon ce talentueux auteur, est tout sauf sympathique; tout sauf "chic". Car, dit-il, lorsque l'échec atteint son paroxysme et que la peine lui monte au nez, ce type exprime avec brutalité ses frustrations et ressentiments. Son chemin de croix s'illustre par ce que GLOVER appelle un "triangle victimaire" (p.96)*, dont les séquences seraient prévisibles.

 

Tout d'abord, cette personne "donne aux autres avec l'espoir qu'il obtiendra quelque chose en retour" (idem)*.  Mais, lorsqu' "il apparaît clair qu'il n'obtiendra pas autant qu'il a donné ou qu'il espérait recevoir, il se sent frustré et en veut à son entourage..." (ibidem)*. Ce deux éléments explosent vite à la manière d'un orage. Car, quand "sa frustration et son ressentiment se sont accumulés suffisamment longtemps, il finit pas être furieux, adopter un comportement passif-agressif, bouder, faire des scènes, se replier sur lui-même, humilier, critiquer sans arrêt, voire être violent..." (p.97)*. Tels sont les trois (3) côtés du triangle victimaire dans lequel évoluerait ce type pas tout à fait chic en définitive.

 

 

Cette machination de la vie et des rapports interindividuels en contrats indirects et tacites nourrirait donc la dérive du "chic type" vers la prédation. Car il chercherait en permanence à enfermer les autres dans son univers, voire inféoder ses partenaires à son unique vision du monde. C'est pourquoi, soutient GLOVER, le "chic type" (homme et femme) déploierait toujours son génie en direction des personnes faibles: femmes dépendantes de quelque vice, déprimées ou dépressives; hommes instables ou alcooliques; parias  et marginaux de tout poil.

 

Ainsi, il court moins de risque de déchanter en cas d'échec. Ce minimalisme relationnel explique certainement le fait que ce type de type est peu exigeant! (p.88 et ss)*

 

 

*

Le syndrome du chic type est peut-être un mode de vie convenant aux personnes douces et réservées. Mais, dans l'entendement de GLOVER, les insatisfactions  qui couronnent leur morne existence sont le résultat d'une stratégie inadaptée et inefficace du bonheur terrestre, qui exige un ferme ancrage dans la réalité des rapports humains; c'est-à-dire, l'observation et la pratique actives d'un certain nombre de comportement "virils" qu'il propose, en guise de thérapeutiques et même de thérapies, à ses lecteurs tout à coup convertis en patients.

 

 

(2)-Les thérapeuthiques du praticien à ses lecteurs/patients

Face au virulent syndrome du chic type, le Docteur GLOVER préconise une thérapie de choc: lutter contre l'idée de "mâle doux" et d' "homme-enfant" (a).p.60)*, afin de "Devenir un véritable égoïste" (b).

 

 

a-Lutter contre l'idée de "mâle doux" et d' "homme-enfant"

L'homme, dont la caractéristique est d'être fort, violent et dominant, est suspect lorsqu'il s'avise à être doux. Aussi, une certaine doctrine américaine présente-t-elle sous le vocable de "mâle doux" toute personne de sexe masculin encline à éviter la confrontation à toute épreuve.

 

Ecoutons Robert GLOVER décrire cette catégorie d'homme citant BLY, un autre Robert: " Charmants et souvent de grande valeur, ils ne rêvent pas plus de déclencher des guerres qu'ils ne veulent nuire à la planète: leur être comme leur mode d'existence reflètent la profonde déférence qu'ils témoignent aux forces de la vie. Mais beaucoup de ces hommes ne sont pas heureux. On s'aperçoit très vite qu'ils manquent d'énergie: ils chérissent, protègent la vie, mais semblent eux-mêmes dénués de toute aura vivifiante. Curieusement, ils sont accompagnés de femmes vigoureuses qui, elles, débordent d'énergie..." (voir L'Homme sauvage et l'enfant, in GLOVER, Op. cit., p.60)*. En somme, un "mâle doux" est un mal! Il importe de l'éradiquer.

 

Il en est de même de l'autre formule appelée "homme-enfant", dont la caractéristique est d'obéir aux règles élémentaires de la vie au foyer, comme s'il se trouvait à la maison, au milieu de ses parents. Cette variante de "chic type" laisserait à sa partenaire le soin de conduire leur relation ou mener la vie au foyer. Tandis qu'il aurait vocation à agir en appoint. Pour des choses, dira-t-il, "plus sérieuses".

 

Pour GLOVER, ces deux formes d'hommes sont à éliminer en nous et autour de nous. Ce sont des malheureux, qui veulent paraître écologiquement supérieurs aux autres. Mais qui souffrent en silence dans leur corps et leur âme, et qu'il faut donc aider à guérir de cette grave pathologie.

 

Comment donc y arriver? Nous en avons vu la thérapeutique en fin Juillet 2010. Mais, on en évoquera à nouveau le cheminement, pour les besoins de la cause:

 

 

b-"Devenir un véritable égoïste"

La judicieuse consultation que GLOVER donne à ses patients, "chics types", est de faire passer leurs besoins avant ceux des autres. Ceci serait à la fois un gage de maturité de leur personnalité et d'ancrage à la réalité de la vie adulte.

 

"Je leur dis que personne n'est là pour pour veiller spécifiquement à la satisfaction de leurs besoins (sauf leurs parents, mais ils ont fait leur part du boulot). J'en profite pour leur rappeler aussi qu'eux-mêmes ne sont pas non plus là pour satisfaire les besoins d'autrui (sauf ceux de leurs enfants)" (p.99)*.

 

Le vaillant thérapeute explique alors qu'il ne faut surtout pas craindre de blesser, d'être détestés ou même abandonnés par d'autres en faisant une priorité de ses propres besoins au détriment de ceux d'autrui. Le bonheur véritable est au bout de l'auto-détermination et de l'auto-suffisance.

 

Ainsi, insiste-t-il: "Je dois alors les convaincre qu'ils ont tout intérêt à le faire et que cela peut aussi bénéficier à leur entourage: ils multiplieront les chances d'obtenir ce dont ils ont besoin et ce qu'ils désirent; leurs dons seront judicieux, c'est-à-dire qu'ils correspondront (p.99)* vraiment à ce que les gens veulent; ils pourront donner sans éprouver ni ressentiment, ni attente d'un retour; ils seront moins en demande; ils deviendront plus attirants" (p.100)*. C'est donc en étant égoïste qu'on suscite de l'attrait. Etre heureux par soi-même étant un gage de contamination à l'entourage, réussir sa vie sociale devient un jeu d'enfant.

 

Alors, tout est parfait!

 

Pourtant, des thèses récentes viennent contredire la vision traditionnelle du mâle aux mandibules saillantes, égoïste et dominant, en mettant  précisément en relief le modèle du "chic type". Tel est, notamment, le but de l'étude proposée par Tim PHILLIPS.

 

 

 

II-L'étude opposée de Tim PHILLIPS

 

 

 

(à suivre)

 

 

 

Arthur BENGA NDJEME:

Paris, le 30 Octobre 2010, 9:46

 


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