La Nation

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posté le 06-08-2010 à 01:45:25 GMT +2

LA MEMOIRE D'HIROSHIMA

 

Hiroshima

 


 

 

Hiroshima! Fille de l'Archipel,

Qui reçois le soleil plein la tête,

Quand s'est abattu sur terre le ciel

Etoilé d'un "Six Août" où tout pète!

 

Chauve de la tête aux orteils,

Tu offres ton ombre poussiéreuse

Et ton large sourire vermeil

Pour une sieste ensorcelleuse.

 

Hiroshima! Mer pourprée

Où flottent des âmes silencieuses,

Un fondu de fleur et de poupée,

Dans une danse lente et vicieuse:

 

La danse des oiseaux de fer

Tournoyant dans les nuages,

La danse folle de l'enfer

Et des combattants sans visage!

 

Hiroshima! Le cri de ton esprit

Vole jusqu'aux vastes steppes

D'Afghanistan, qui portent, en sursis,

Des vies aplaties comme des crêpes!

 

 

Ô pauvre humanité

qui ne croit qu'en la loi du plus fort!

Faut-il attendre d'être mort

Pour être enfin réhabilité?


 

 

Arthur BENGA NDJEME:

PARIS, un 6 Août à 01: 35

 

 


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posté le 05-08-2010 à 17:34:43 GMT +2

FAUT-IL QUITTER L'AFGHANISTAN? (suite et fin)

 

AFGHANISTAN:

"Cimetière des Empires"

 

 

 

(suite et fin)

 

 

 

II-QUELQUES ELEMENTS ESSENTIELS AU REGLEMENT PACIFIQUE DU CONFLIT AFGHAN

La mise sous protectorat de la Communauté internationale ne permet pas d'évaluer à sa juste mesure le processus de démocratisation instauré par l'Accord de Bonn. En protégeant chacune des échéances électorales organisées depuis Juin 2002, les Nations Unies et ses Etats membres, ainsi que ses partenaires n'ont pas donné aux Afghans la possibilité d'éprouver librement les contractions internes et les confrontations politiques que toute Société est en droit d'exprimer pour une lutte libre aux fins de conquête et d'exercice du pouvoir. Le jeu démocratique est donc biaisé. Côté sécurisation et stabilisation d'un théâtre où se superposent de nombreux conflits, l'évolution de la situation n'est pas non plus satisfaisante. Que reste-t-il aux acteurs internationaux comme alternatives de sortie de crise, en dehors du retrait annoncé? Deux idées me viennent à l'esprit. Pour ce qui concerne la cadre onusien, je préconise la fusion de toutes les structures internationales en une OMP multifonctionnelle (A) et, en ce qui concerne l'Europe, l'unification des efforts des Membres de l'Union européenne au sein d'EUPOL AFGHANISTAN (B).

 

 

A)-La fusion de toutes les structures internationales  en une OMP multifoctionnelle

Quoiqu'encombré par la compétitition d'autres acteurs, le cadre formé par la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) est propice à la globalisation de efforts de tous les acteurs internationaux agissant sur le théâtre afghan. Cette dynamique d'agrégation autour de l'ONU serait déjà un élément important dans la quête de légitimité de l'action internationale. Seules les Nations Unies ont vocation à maintenir la paix et la sécurité internationales partout où besoin est; qu'il s'agisse de faire aux thématiques classiques de règlement des conflits (internes et externes), ou qu'il s'agisse de questions expérimentales comme la lutte contre les actes de terrorisme (résolution 1373 (2001), citée dans la première partie)*.

 

L'Opération de  Maintien de la Paix (OMP) qui résulterait de cette fusion serait dotée des capacités requises pour tenir les engagements inhérents à la gestion d'une crise protéiforme, puisque l'écheveau afghan cumule l'effort de Réconciliation nationale, de démocratisation dans le respect des valeurs profondes de la Société, de lutte contre la pauvreté, de prévention et répression des actes terroristes,  de stabilisation du pays, d'intangibilité des frontières...d'élimination de la corruption. Toute préoccupation qui engage la responsabilité de l'ONU.

 

 En effet, tant que garante du respect de l'Accor de Bonn, cette dernière doit, à la faveur du retrait annoncé de certaines troupes étrangères, affirmer son autorité dans le principal élément dont a besoin l'Afghanistan: la reconstruction. Et, c'est à ce sujet que doit également être mis en lumière le rôle d'un acteur émergent sur la scène internationale: l'Union européenne.

 

B)-L'unification des efforts des Membres de l'Union européenne au sein d'EUPOL AFGHANISTAN

Le retrait des troupes américaines est, en soi, une excellente nouvelle pour les Européens. DU moins, elle devrait être perçue comme telle, tant elle arrive au moment où l'Europe se dote d'instruments diplomatiques entrant dans le cadre du renforcement de la Politique étrangère et de sécurité commune. Justement, à cet effet, convient-il d'inciter les Etats membres de l'UE à se fédérer autour de l'opération de gestion de crise créée le 30 Mai 2007 par l'action commune 2007/369/PESC. Il s'agit de la Mission de police de l'Union européenne en Afghanistan; de son sigle anglais: EUPOL AFGHANISTAN (European Union Police Mission in Afghanistan).

 

Le travail de conseil en matière d'Etat de droit, au sens le plus large, avec les volets d'assistance à la formation de la police aux questions pénales et de lutte contre la drogue et de restauration des structures afghanes de sécurité devrait bénéficier ainsi d'une synergie des efforts de l'UE et des Etats membres.

 

L'ouverture de l'Europe au monde à travers la PESC serait alors plus aisée en s'appuyant sur les nouveaux instruments diplomatiques établis par le Traité de Lisbonne ("Haut Représentant pour la Politique étrangère" et "Président de l'Union européenne"). D'autant que la décision  2010/279/PESC du Conseil, du 18 Mai 2010 vient de proroger le mandat d'EUPOL AFGHANISTAN jusqu'au 31 Mai 2013.

 

Tels sont les deux éléments essentiels qui, à mon avis, permettront aux Afghans de s'asseoir sereinement autour d'une même table pour négocier la paix et la stabilité, sans avoir à se déchirer sur le soutien à apporter ou non à la lutte contre des forces étrangères intervenant sur le territoire national depuis 2001 pour une cause dévoyée.

 

 

***

Mes amis Afghans francophones m'avaient prévenu que la victoire des Taliban n'était qu'une affaire de temps (http://afghani.forumactif.com/forum.htm)*. L'Afghanistan, que certains observateurs présentent comme le "cimetière des empires", a déjà défait l'Empire britannique des Indes aux XIXe et XXe siècles,  puis l'Empire soviétique au XXe. Va-t-il faire vivre la bérézina aux Etats-Unis au IIIe Millénaire? Ni les changements intervenus à la tête des Etats-majors, ni les lenteurs prises dans le retrait effectif des troupes du théâtre ne permettent d'y répondre avec conviction.

 

Il faut à l'Administration démocrate une décision courageuse pour faire face à ce qui pourrait constituer la cause d'une défaite annoncée de leur candidat à la prochaine élection présidentielle. Il est temps de renforcer les Nations Unies en leur conférant toute légimité pour reconstruire sans violence un pays qui n'en a que trop souffert!

 

Selon le Centre d'Actualités de l'ONU, son Excellence M. Ban ki-moon, Secrétaire général de l'Organisation mondiale a indiqué, lors de la Conférence internationale de Kaboul du 20 Juillet 2010 sur la transition en Afghanistan que "[l]e gouvernement afghan a pris les mesures essentielles pour satisfaire les besoins de son peuple. Lentement mais sûrement, le gouvernement a amélioré sa gouvernance".

 

La convergence des efforts dans un cadre d'intervention unique, comme le suggère in fine la résolution S/RES/1890 (2009) du Conseil de sécurité prorogeant le mandat de l'ISAF, semble être le meilleure solution pour éviter l'éparpillement des énergies et des objectifs de paix, en même temps qu'une formidable dynamique de clarification du positionnement de la Communauté internationale vis-à-vis de l'Afghanistan. L'aide ou la guerre, il faut choisir!

 

Il ne s'agit nullement d'abandonner l'Afghanistan à son destin de "guerriers" et "Seigneurs de guerre". Aucun pays ne peut plus se soustraire de l'aide des autres en ce monde d'interdépendances. Mais il est question de reconnaître, enfin, le droit à ce pays de s'organiser en toute liberté pour choisir le cadre politique et social qui convient à son Histoire, à sa culture, à son identité.

 

Eux-mêmes, les Afghans, savent s'en souvenir au travers d'une vieille sagesse: "Si haute soit la montagne, il existe toujours un chemin jusqu'au sommet."

 

 

 

Arthur BENGA NDJEME

PARIS, le 4 Août de l'An 10, 17:33

 

 

 

 


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posté le 04-08-2010 à 17:25:35 GMT +2

FAUT-IL QUITTER L'AFGHANISTAN? (Première partie)

 

 

AFGHANISTAN

"Cimetière des Empires"

 

 

 

 

***

 

La résolution 1368 (2001) du 12 Septembre 2001, l'une des plus ambiguës qu'ait pu adopter le Conseil de sécurité des Nations Unies, reconnaît aux Etats-Unis un droit de riposte "inhérent à la légitime défense" face à des actes qualifiés de "terroristes" commis à  New York, Washington et en Pennsylvanie.

 

Voilà comment l'impéritie, oui il faut l'appeler ainsi, car c'est l'impéritie de l'ONU qui amène le Conseil de sécurité à se détourner du programme de lutte contre l'essor de l'intégrisme religieux et le recèle de personnes accusées de terrorisme mené en Afghanistan sous le gouvernement de l'Emirat islamique, plus connu sous le nom de "Taliban" (pluriel de taleb ou "étudiant", "séminariste"). Ainsi, les bons offices du Secrétaire général et de son Envoyé Spécial pour l'Afghanistan, l'ambassadeur Lakhdar BRAHIMI sont-ils mis à contribution pour pallier une situation d'urgence fort incompatible avec le tempérament et l'âme des Afghans; mais surtout, non imputable à l'Afghanistan à qui les attentats du 11 Septembre 2001 ne sont pas expressément attribués.

 

Néanmoins, les pourparlers autrefois organisés sous les auspices de quelques pays voisins et amis comme le Pakistan, l'Inde, l'Iran, l'Ouzbékistan, l'Arabie Saoudite font désormais place un vaste mouvement d'interventions complexes et floues contre les Taliban et les membres du réseau Al-Qaïda installés en Asie Centrale. Ce qui confirme cette dérive des buts de paix et de réconciliation nationale jusque-là mené par l'ONU en Afghanistan, c'est la seconde résolution du Conseil de sécurité en date du 21 Septembre 2001 (1373 (2001)) reconnaissant sous l'empire du Chapitre VII de la Charte le "droit de légitime défense individuelle et collective" aux Etats-Unis. Ceux-ci sont donc présentés comme victimes d'une agression, car le régime de légitime défense prescrit par l'Article 51 de la Charte est ainsi formulé.

 

C'est ainsi qu'un pays déchiré par des conflits externes et internes catastrophiques, secoué par une instabilité politique chronique, étranglé par la pauvreté et les calamités naturelles va devoir endosser à ses frais une guerre surréaliste contre la coalition internationale (Enduring Freedom ou "Liberté Immuable") conduite par la première puissance militaire du Monde. Dix (10) ans après le lancement des frappes sur les Taliban et les prétendues installations des groupes terroristes en Afghanistan, la situation de ce pays reste des plus confuses et incertaines sans que les peuples américain et des membres de Liberté Immuable soient garantis de vivre en sécurité et dans la quiétude que leurs gouvernants leur avaient promises après "le 11 Septembre".

 

Aussi, sommés par leurs opinions publiques et traversés par le doute que leur inspirent des pertes considérables de soldats, d'équipements et d'argent sur le théâtre afghan, les principaux Etats engagés dans la guerre annoncent-ils leur retrait. Aveu d'échec ou repli tactique? Nouvelle réjouissante ou triste résignation d'un immense pays face aux cartes de son destin, qui se dessinent ailleurs?

 

Le présent exposé tentera d'expliquer les raisons de l'échec de la guerre imposée à l'Afghanistan au travers des Taliban (I), en même temps qu'il s'appliquera à proposer quelques éléments essentiels au règlement pacifique du conflit afghan (II).

 

 

I-LES RAISONS DE L'ECHEC DE LA GUERRE IMPOSEE A L'AFGHANISTAN AU TRAVERS DES TALIBAN

Au terme d'une décennie de luttes infructueuses, il est difficile ne pas remarquer le brouillage institutionnel des registres de légitimité sous-tendant la guerre d'Afghanistan. Contrairement à l'Irak, où les Etats-Unis, assistés du Royaume-Uni, ont décidé de mettre un terme au régime de Saddam Hussein, l'Afghanistan fait l'objet d'une pluralité de registres d'intervention, au point où on devrait commencer par se demander: qui fait quoi en Afghanistan? (A). Dun autre côté, le flou des objectifs militaires est si manifeste, que les gouvernants élus après les Taliban sont en réalités des "agents" de la Communauté internationale. De ce fait, il y a lieu de sinterroger si l'exigence de démocratisation du pays n'est-elle pas passée au second plan (B).

 

 

A)-Qui fait quoi en Afghanistan

La politique a ceci de pernicieux, qu'elle peut aisément faire passer ses stratégies sous couvert d'échec. Là où ses agents veulent gagner du temps et préparer les opinions à une action, ils font croire à un insuccès. Le cas de ce type de manipulation est avéré en ce qui concerne l'action devant être menée en Afghanistan, au-lendemain de la destruction des Tours du World Trade Center et, dit-on, d'une aile du ministère américain de la Défense! La question des acteurs habilités à employer la force contre les Taliban est si délicate que je m'emploie à n'exposer ici que les plus emblématiques. En effet, si au Conseil appartient la définition du cadre légal (1), les Etats-Unis mènent la guerre sous le double spectre de l'Enduring Freedom (2) et de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (3).

 

 

(1)-Au Conseil de sécurité, la définition du cadre légal

Sur les champs militaire et politique, le cadre légal d'intervention en Afghanistan est effectivement défini par le Conseil de sécurité. Aux résolutions 1368 (2001) et 1373 (2001) évoquées plus haut s'y ajoutent d'autres, qui créent, d'une part, la Force internationale d'asistance à la sécurité en Afghanistan (a) et, d'autre part, la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (b).

 

a-L'ISAF

Selon son sigle anglo-saxon, sous lequel elle est d'ailleurs mieux connue, la Force internationale d'assistance (FIAS) à la sécurité est créée par la résolution 1386 (2001) du 20 Décembre 2001, conformément à l'annexe I de l'Accord de Bonn. Bien que cette résolution soit adoptée sous l'effet du Chapitre VII de la Charte de l'ONU prescrivant ou prévoyant l'emploi de la force sur le théâtre d'opérations, sa mise en oeuvre n'est pas du ressort des Nations Unies.

 

Après un simulacre ayant permis au Royaume-Uni, à la Turquie puis à l'Allemagne et aux Pays-Bas, ainsi qu'au Canada d'assurer le commandement des premières éditions, l'ISAF est devenue une Force placée sous l'égide de l'OTAN à compter de 2003 (voir résolution 1510 (2003) du 13 Octobre 2003)*. Est-il seulement besoin d'être érudit, pour se demander si l'Afghanistan faisait-il partie de l'Alliance atlantique et si l'aire de compétence de l'OTAN s'étendait, en conséquence, à cette région? En d'autres termes, l'OTAN n'a pas compétence pour intervenir en Afghanistan. Mais les Nations Unies le lui autorisent par une résolution annuelle du Conseil de sécurité, dont la dernière date du 8 Octobre 2009 , prorogeant le mandat de l'ISAF jusqu'au 13 Octobre 2010(résolution 1890)*.

 

On peut raisonnablement souligner cette réalité comme une entorse à la légitimité de l'action internationale en Afghanistan. Non seulement les objectifs de la guerre imposée à l'Afghanistan par le truchement de la riposte exercée contre les Taliban et Al-Qaïda ne sont pas clairs. Mais on fait, en outre, de l'Afghanistan le terrain d'expérimentation d'une Alliance de défense régionale qui aurait dû disparaître avec l'effondrement du "Pacte de Varsovie", sa défunte concurrente de la Guerre froide.

 

Alors, tant qu'un seul soldat de l'OTAN restera en territoire, il faudra compter avec la détermination des insurgés pour lui porter l'estocade nuit et jour. Ce qui ne favorise pas une issue pacifique d'un conflit qui s'est superposé aux différends internes que les Afghans n'avaient pu régler d'eux-mêmes.

 

C'est à ce propos qu'il importe de noter l'action, dans le théâtre afghan, d'un second autre acteur, qui n'est autre que l'ONU. Tel est l'objectif de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan.

 

 

b-LA MANUA

Là encore, l'ONU est maître du cadre légal à l'usage des acteurs internationaux. L'Accord de Bonn sur la transition afghane et la reconstruction post-taliban du pays est signé le 5 Décembre 2001 au château de Petersberg, près de Bonn en Allemagne sous les auspices de la Mission spéciale des Nations Unies en Afghanistan alors dirigée par M. Brahimi. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'en excluant les Taliban, le cadre de l'Accord de Bonn est anti-démocratique. De plus, le travail de la MANUA manque de lisibilité dans un environnement hautement compétitif.

 

*En excluant les Taliban, le cadre de l'Accord de Bonn est anti-démocratique.-L'explication vient de M. Brahimi, artisan de ce processus. Aux XIe Journées internationales d'Aix-en-Provence où il prononce le discours d'ouverture, le brillant diplomate algérien affirme qu'il fallait à tout prix exlure les Taliban de la reconstruction du pays à l'aune de l'Accord de Bonn, parce qu'ils n'étaient pas disposés à abandonner les armes pour négocier la paix.

 

Or, ce que Brahimi oublie de souligner, c'est que tout Taliban qu'ils sont, ces individus sont avant tout: "Afghans"; et que, tôt ou tard, il faudra composer avec eux dans des questions engageant leur Patrie. Où a-t-on jamais vu un processus de réconstruction post-conflit viable se passer des principaux protagonistes? Quelle gestion de crise peut-elle être prometteuse de paix si elle ne tient nullement compte du préalable qu'est la Réconciliation nationale?

 

D'un autre côté, comment expliquer que, de l'Accord de Genève d'Avril 1988 amenant au retrait de l'URSS d'Afghanistan mais signés par le Pakistan, à l'Accord de Bonn, pâle copie du plan de paix proposé par Brahimi au Conseil de sécurité le 13 Novembre 2001, les Afghans n'aient jamais été autorisés à  disposer librement des rênes de leur propre destin? En quoi la détermination des Afghans à faire respecter sa Liberté et la Souveraineté du Peuple serait-elle donc illicite, lors même que chaque Etat engagé dans la guerre en Afghanistan prétend y être pour "protéger la liberté et la sécurité de leurs citoyens"?

 

Dans ce terrain aux intérêts mêlés, l'ONU n'exerce pas une action qui permet de lire avec clarté les traits de son travail; d'autant que d'autres acteurs multilatéraux et régionaux lui imposent une compétitition farouche.

 

*Le rôle discret de l'ONU l'expose à une concurrence farouche d'autres acteurs internationaux.-Quand on enlève au travail de reconstruction de l'Afghanistan les infrastructures (re)mises en place grâce aux PRT (Equipes de reconstruction provinciale) menée dans le cadre de l'OTAN et de la coalition Liberté Immuable, il ne reste pratiquement rien à l'action des Nations Unies dans ce pays depuis l'adoption de la résolution 1401 (2002) du 28 Mars 2002 créant la MANUA.

 

Cette Opération de maintien de la paix discrète et ambiguë  n'offre pas le cadre d'intervention internationale favorable à une pacification de la situation afghane et au désengagement des nombreuses forces étrangères qui combattent en Afghanistan; en tête desquelles: les forces américaines.

 

 

(2)-L'Opération Enduring Freedom mène le jeu

En considérant l'esprit et la lettre de la résolution 1368 (2001) du Conseil de sécurité, hâtivement adoptée en réaction aux attentats du "11 Septembre", on pourrait, sans grand-mal, l'interpréter comme support de l'intervention américaine en Afghanistan et en Irak. Non seulement, cette résolution ne désigne pas explicitement les Etats devant subir la légitime défense (qui peut aussi être préventive) reconnue aux Etats-Unis. Mais encore, les théâtres afghan et iraquien sont tous les deux couverts par ce programme d'envergure mondiale que l'administration américaine avait baptisé Enduring Freedom.

 

Il n'est donc pas fortuit que le nom de l'opération Liberté Immuable soit à la fois associé à l'Irak et à l'Afghanistan. Dans la carte tactique américaine, les deux théâtres répondent aux objectifs de luttre contre le terrorisme international, même si l'argument de l'administration républicaine sur le développement d'armements de destruction massive en Irak n'avait pas convaincu.

 

En somme, le fait de jouer sur le double spectre de leurs propres forces armées et du cadre que leur offre l'OTAN, on peut constater que l'essentiel de la guerre, et donc des objectifs de l'action internationale exercée en Afghanistan, est défini sinon déterminé par les Etats-Unis. La preuve la plus évidente, c'est que l'annonce de leur retrait du théâtre d'opération sème le trouble chez d'autres acteurs, y compris l'ONU elle-même, qui ne manquera pas d'appeler à une redéfinition de ses missions en Afghanistan, une fois entérinée l'idée de quitter l'Afghanistan par le Gouvernement de Barack OBAMA.

 

Ce n'est ici qu'un juste retour des choses au statu quo ante bellum. Car, avant cette guerre aveugle et meurtrière, les Nations Unies avaient des objectifs tous différents de l'emploi de la force contre des insurgés afghans ou de prétendus terroristes menaceraient la paix et la sécurité du Monde à partir d'un sanctuaire qui serait l'Afghanistan. Le retrait des troupes américaines va donc mettre l'ONU devant ses responsabilités. Notamment, celles que confère à son Conseil de sécurité l'Article 24, paragraphe 1 de la Charte.

 

Mais, pour l'instant, le dédoublement de la présence américaine sur la scène afghane profite plutôt à l'OTAN.

 

(3)-L'intervention de l'OTAN est aussi provocatrice qu'injustifiée

Ayant présenté l'essentiel de la question OTAN en Afghanistan dans le cadre de l'ISAF, il importe de ne noter ici que les conséquences de ces développements. En effet, l'obstination des grandes puissances à agir en Afghanistan sous le couvert au démeurant illégitime de l'OTAN, est à la fois une erreur stratégique et une provocation.

 

La Communauté internationale ne peut sereinement enraciner le processus démocratique enclenché par l'Accord de Bonn en maintenant, d'un autre côté, une présence militaire étrangère dont l'action est décriée par tous les Afghans. L'OTAN n'a rien à faire en Afghanistan, car le rôle de cette organisation est de protéger les Européens et les Américains du Nord d'un éventuel acte d'agression des "Etats ennemis" à la région de l'Atlantique Nord. Les mues subies par l'OTAN ou le "reformatage" de cette organisation ne suffisent pas à légitimer son intervention dans des théâtres étrangers et aussi éloignés que l'Afghanistan.

 

Aussi, après avoir brièvement exposé ce que je crois comme fondements de l'échec de la guerre absurde imposée à l'Afghanistan après le "11 Septembre", il me reste à explorer un certain nombre d'éléments en guise de solutions au règlement pacifique de la crise afghane.

 

(à suivre)

 

 

 

Arthur BENGA NDJEME

PARIS: le 04 Août de l'An 10, 17:22

 

 

 

 

 

 

 


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posté le 03-08-2010 à 05:12:28 GMT +2

VICE ET VERTU

 

 

Le propre des Grandes âmes

 

 ***

 

L'une des questions, consubstantielle à l'éducation, qui tourmente la Jeunesse, est celle des vices et des vertus. Il s'agit, outre les leçons professées en famille, à l'école et dans d'autres instances similaires, d'un combat permanent qui opposent le Bien et le Mal; le Péché et la Sainteté; le Bon et le Mauvais; l'Admis et l'Exclu.

 

Pour s'en prémunir, certaines Sociétés se sont dotées d'instances gouvernementales et religieuses ayant vocation à départager les deux protagonistes. Il en est ainsi de l'Arabie Saoudite, de l'Iran et de l'Afghanistan, qui  ont institué une Autorité chargée d'un service dont les dénominations varient selon les interprétations: "Ministère de la Prévention du vice et de la Promotion de la vertu" ou "Ministère de la Promotion de la vertu et de la Répression du vice" ou encore "Département de la Protection de la vertu et de la Prévention du vice".  Singularité de l'espace musulman? Particularité des pays en développement, où le service public de l'Education; et surtout de l'Education civique est encore un sujet délicat?

 

Nul ne saurait l'affirmer de manière péremptoire. Le Vatican, dont beaucoup négligent le double statut d'Etat clérical, n'a pas une doctrine moins intransigeante face au couple vice/vertu. La question du mariage des prêtres, dont on s'éloigne chaque jour comme une ombre, participe à la prévention du vice et à une culture vertueuse. Ne pas exposer les ministres du cul...te à la convoitise des décolletés Versace et autres collants moulants des (in)fidèles n'est pas neutre! Ce que certains prescrivent en termes de Burqa, d'autres le font par l'exigence d'une tenue décente dans l'enceinte du Saint-Siège. Dans tous ces univers, islamique et catholique, le Voile est la chose du monde la mieux partagée!

 

Qu'on ne s'y trompe surtout pas.

N'en déplaise au bon principe de séparation du spirituel et du temporel; de laïcité et de sécularisation, les ministères de l'Intérieur comptent leurs priorités la lutte contre l'atteinte aux bonnes moeurs (répression de l'attentat à la pudeur, du racolage, de l'injure publique, de l'ivresse publique et manifeste) sous le joli programme de "protection de la morale publique". Autrement dit, le vice continue à occuper et préoccuper les Nations. Soit, qu'il contribue à corrompre le Citoyen. Soit, qu'il avilit les membres du corps social et en profite pour affaiblir les fondation de l'édifice commun.

 

Les autorités administratives gabonaises ont récemment stigmatisé le port de vêtements de plus en plus indécents en Ogooué-Ivindo (Nord-Est), du fait de la dépravation des moeurs, et donc du vice que ce mode vestimentaire véhicule.

 

Pourtant, l'un des plus grands esprits que la Terre ait porté, auquel est d'ailleurs adjoint l'adjectif "cartésien", synonyme de "rationnel", affirme sans ambiguïté le paradoxe, voire la distinction qui existe entre le fait d'être convaincu de vices et celui, tout différent, d'être une personne talentueuse et compétente. Ainsi, soutient-il à la page 9 de son oeuvre majeure ( René DESCATES, Discours de la méthode, Mille et une nuits, Septembre 2000)*, le propos qui suit:

 

"Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices aussi bien que des plus grandes vertus..."

 

En commençant hier après-midi la lecture du livre d'un conscrit (l'auteur de La Société gabonaise de cour, L'Harmattan, Collection "Etudes Eurafricaines", 2010, 181 p.)*, j'ai eu le plaisir de retrouver cette citation en ouverture de son ouvrage. C'est dire combien elle sert d'appoint à ce paradoxe fécond.

 

Il n'est surtout pas question ici de rechercher chez Léonard de Vinci, Michel Ange ou Ernesto Guevarra, Shaka Zulu ou Omar Bongo la confirmation de ce que les hommes célèbres ont, de tout temps, chéri des vices qui surprennent encore nombre d'observateurs. Mais il s'agit de se demander en ce qui nous concerne, comment pourrait-on, perclus de défauts manifestes, se frayer malgré tout son chemin, creuser son sillon et avancer dans la réalisation des tâches que la famille, l'entreprise, l'Etat nous confient?

 

Telle est la question de la méthode, que DESCARTES privilégie à toute compétition quant à savoir qui arrivera le premier dans le coeur et l'estime de la Société. Le jeu de la vie et de l'existence ne consiste donc pas à chercher à plaire ou à décrocher l'approbation de notre entourage, comme le déconseille vivement le Dr Robert A. GLOVER ( in Trop gentil pour être heureux ( Le syndrome du chic type), Payot, 2003: Cf Africanostra du 31/07/2010)*.  Il est plutôt question de savoir déterminer le moment propice et le moyen le mieux approprié pour assumer ses responsabilités, sans que des situations personnelles et intimes n'affectent nos valeurs intrinsèques. C'est pourquoi l'illustre penseur renchérit:

 

"ceux qui ne marchent que fort lentement peuvent avancer beaucoup davantage, s'ils suivent toujours le droit chemin, que ne font ceux qui courent et qui s'en éloignent.

 

 

Autrement dit, il faut, non pas courrir, mais savoir partir à point en identifiant bien le parcours qu'exigent nos devoirs. Le but poursuivi par DESCARTES et GLOVER revient donc à donner à l'Homme les clés de répartition d'une équation toute simple appelée la vie, qui ne sourit pas souvent à ceux qui s'imposent des "ligatures" à eux-mêmes, comme le dirait ROUSSEAU. La vie ne favorise pas ceux qui se plaignent, s'autoflagellent, se culpabilisent.

 

Robert GLOVER dit, à l'attention des chics types, que nul n'est parfait en ce monde. Rien ne sert à quiconque de dissimuler sa véritable nature, son humanité. "Des personnes imparfaites ne peuvent créer des liens qu'avec d'autres personnes imparfaites. La plupart des gens sont attirés par des individus qui ont de l'épaisseur et savent qui ils sont. Les caméléons n'intéressent en général pas les foules" (p.84)*. La (re)conquête de sa propre intimité, de son amour-propre, de son énergie vitale exige d'être soi-même (intègre) en toute circonstance et à l'endroit de tous, sans avoir conditionner ses actes à l'approbation des autres et à un conformisme auto-déstructeur.

 

Le vice et la vertu, malgré leur apparente opposition, ne seraient-ils finalement pas, à l'instar de la Haine ou la Mort (Tanatos) et de l'Amour (Eros), deux facettes d'une même médaille? Dans l'affirmative, laquelle privilégier? Et dans la négative, quelle facette brille-t-elle davantage que l'autre sans amener celle-ci à désespérer?

 

Nous avons toute la vie pour y répondre. Car tant qu'il y a la vie, il y a l'Espoir!

 

 

 

Arthur BENGA NDJEME

PARIS, le 03 Août de l'An X, 5:00

 

 

 


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posté le 02-08-2010 à 01:27:50 GMT +2

LES FONDEMENTS DE LA NATION

 

 

Pouquoi ai-je créé "La Nation"?


 

 

 

 

 

***

-Arthur, à quelle heure dors-tu, vu l'heure où tu m'envoies les messages?

 

 

-Ce n'est ni l'endroit où, ni le moment de répandre tant de larmes!

 

 

-Ah! toi, tu as vraiment du temps pour écrire tout cela! Moi, j'ai dû arrêter avec mon projet de livre. Trop occupé!

 

-Que cherches-tu,  du travail?

 

-Africanostra, c'est ça? OK, c'est bien!

 

-Arthur, tu cherches l'amour sur Internet?

 

-Où est passée ton inspiration pour la poésie?

 

-Tu fais encore des poèmes?

 

-Grand-frère, il faut publier des articles dans des revues scientifiques!

 

-N'épuise pas toute cette inspiration dans un Blog. Ecris des livres comme les autres, pour nous faire aussi gagner de l'argent!

 

-Je lis souvent "La Nation"... Je partage vos analyses.

 

-Quelle sacrée pub tu fais à l'ONU! Ne t'arrête plus là, vas droit au but!

 

-J'ai lu plein d'articles sur ton blog. J'en ai chosis quatre pour mon ouvrage collectif. Enfin, si tu es d'accord...

 

Tels sont quelques  questions, reproches et encouragements qui me parviennent sur ce Site et en privé. Aussi, dix (mois) après le lancement de cette initiative, ai-je décidé d'y répondre de manière globale en mettant en lumière les raisons qui m'ont conduit à créer "La Nation". Naturellement, elles trouvent leurs racines dans ce bloc de Terre homogène, surchauffé et combien mystérieux appelé Afrique.

 

 

En Afrique, en effet, la mort du Chef annonce une Révolution. Le GABON ne saurait faire exception à cette réalité des Sociétés où les institutions n'exercent qu'une légère empreinte sur la gestion des hommes et des biens. Avec la mort du président Omar BONGO ONDIMBA, les filles et les fils du Pays doivent conclure un nouveau Pacte Social. Celui de la remise à plat des malentendus, des choix hasardeux, des pratiques curieuses qui constituent autant de forces d'inertie sur le développement et la bonne gouvernance.  C'est la raison pour laquelle, ce Site entend promouvoir la chance du GABON pour conquérir et acquérir les instruments de la Puissance (1). L'élément fondamental, dans ce projet, est d'alerter le citoyen à faire attention aux velléités de privatisation de la "chose publique" (2). Le GABON appartient à tous ses enfants. Tous, héritiers d'une même richesse: l'Amour de la Patrie. Alors, vivement l'Etat de Droit (3)! Il est vrai que notre Pays s'est doté d'une Constitution démocratique le 26 Mars 1991 (Loi n° 3/91)*. Occasion pour moi, d'attirer l'attention sur le fait majeur, qu'une Démocratie simplement instaurée reste perfectible; il faut la pratiquer (4). Car la vitalité de ce système politique rappelle, à travers le primat de la Souveraineté du Peuple, que la Nation est au-dessus de tout (5).

 

 

1)-La chance du GABON pour conquérir et acquérir les instruments de la Puissance

N'ayant pas, comme dans les démocraties rodées et même rôdées des abcès idéologiques à crever, il se présente au GABON la chance unique de (re)définir les instruments, les mécanismes, ainsi que les voies et moyens capables de lui conférer le statut de Pays émergent auquel il aspire, dans une sous-région où, malgré les apparences, quelques pays voisins travaillent à se doter d'infrastructures, d'équipements et de technologies ultra-modernes, de départements ministériels efficaces et attentifs aux revendications légitimes du Peuple, de structures macro-économiques et administratives performantes. L'ouverture d'une Société à des projets, rêves ou même utopies fédératrices participe de sa liberté à acquérir et conquérir la Puissance.

 

Mais, pour y parvenir, il lui faut au préalable dénouer un câble insidieux qui se noue autour de son énergie vitale: les tentatives de "privatisation" de la République, dans lesquelles nombre d'individus se sont spécialisés. 

 

2)-Faire attention aux velléités de privatisation de la "chose publique"

La République est un cadre libre et impartial de gestion des hommes et des biens; des faits et actes; des actions et réactions de la Collectivité. Elle assure les principes de Liberté, d'Egalité, d'Universalité, de Solidarité et de soustraction du Pouvoir des mains périssables des personnes physiques pour être confié au cadre neutre des personnes morales, seules capables d'assumer ces tâches à perpétuité. Il faut, pour garantir le respect de ces principes, s'opposer à tous ceux qui tentent de "privatiser" la chose publique.

 

Lors d'un message envoyé à la Diaspora gabonaise de France à travers ce Site (Cf Africanostra, 21-06-2010)*, certains esprits dangereux pour l'Unité de l'Etat et le pacte républicain m'ont envoyé des courriers m'appelant à m'expliquer, voire m'excuser sur l'invitation des étudiants à rencontrer l'épouse du président de la République du GABON. Ayant certainement oublié qu'ils s'adressaient à un citoyen gabonais, je n'ai pas jugé utile d'y donner suite en leur rappelant que les responsables des Bourses & Stages et d'autres administrations connexes du Ministère des Finances du GABON accompagnant la "Première Dame" à la rencontre du 12  Rue de Poitiers, n'avaient pas à être ainsi  "privatisés" ou pris en capture par des méthodes préhistoriques de gestion ou de conquête du Pouvoir en République. Je puis cependant dire aux auteurs supposés anonymes de ces courriers: "Que je ne vous y reprenne plus!"

 

S'agissant justement de l'essentiel: la République, il convient de ne pas perdre de vue le fait, souvent occulté par les zélateurs de la bonne gouvernance, que les institutions, désincarnées des hommes et femmes qui les gouvernent, restent inanimées.

 

C'est là qu'intervient une autre forme de gestion des Sociétés humaines modernes: l'Etat de droit.

 

3)-Vivement l'Etat de Droit!

D'aucuns y verraient une redondance, en partant du fait que l'Etat est, in se, le réceptacle de la norme juridique, à en juger par sa fondation au travers de la Constitution, autrement appelée "Loi fondamentale". En réalité, l'Etat de droit n'est ni un caprice, ni une tautologie. Il indique et réaffirme le respect de la Légalité républicaine (Préambule, alinéa 1 de la Constitution)*, car ce concept implique une gestion publique et une activité privée conformes aux actes juridiques préétablis. Il ne s'agit plus de "changer les règles du jeu" durant quelque échéance (électorale, professionnelle, sociale, culturelle, scientifique). Mais de se conformer à ce que la Représentation nationale a gravé dans le marbre au nom de la Collectivité.

 

Or, cette capacité à se fixer des règles et à s'y tenir ne s'improvise pas. Elle ne résulte ni de la génération spontanée, ni de la ponte explosive, ni de la seule sagesse du prince. L'obligation de reconnaître toute primauté en matière de gouvernance est impulsée par l'instauration et, surtout, la pratique de la Démocratie.

 

4)-Une Démocratie simplement instaurée reste perfectible; il faut la pratiquer

La Démocratie postule, en effet, un cadre d'expression sociale, économique et politique (Préambule, alinéa 1; Article 2, alinéa 1 de la Constitution)*, qui est loin d'être l'infaillible système de gouvernement que les hommes aient inventé, car certains l'ont qualifié de système réservé aux lâches (Mussolini) en ce qu'il privilégie l'opposition à la pensée unique et aux consensus forcés.

 

 Néanmoins, la Démocratie reste une méthode de gouvernance équitable, transparente et adaptée à l'impérieuse remise en cause qu'appelle toute oeuvre humaine. Les gouvernants ne sont pas des divinités. Ils sont accessibles à l'erreur, à l'influence de circonstances extérieures et à la maladie. La question de leur responsabilité politique et pénale ne doit donc souffrir du spectre de l'impunité. En l'absence d'institutions fortes, comme le préconise le président OBAMA pour l'Afrique, le seul outil dont disposent les Citoyens pour "juger" les gouvernants est du ressort de la Démocratie: l'empire du suffrage universel. En effet, toute cette dynamique de passage des actes des gouvernants au tamis du Peuple aux fins de protection des droits fondamentaux et des libertés publiques n'est possible qu'en régime démocratique.

 

Enfin, au-dessus de ces constructions d'ordre technique et même technocratique, se trouve une voûte qui sert de coupole aux Citoyens nés et à naître. Il s'agit de la Nation.

 

5)-Au-dessus de tout, la Nation

Famille plus spirituelle que biologique; plus culturelle que linguistique; plus à fabriquer qu'à regretter et qui appelle ceux qui s'en réclament à se fabriquer un destin à partir de l'immense caisse à outils qu'est l'Histoire, la Nation gabonaise reste à inventer. Des souffrances communes? Des blessures collectives? Quelques victoires sur la Nature ou sur le sort? Un certain nombre de joies et de réjouissances partagées? Tout ceci contribue à cimenter ce sentiment, ce pacte de non-agression qu'est la Nation.

 

Aussi, Ernest  RENAN estime-t-il, qu' "[u]ne nation est un principe spirituel résultant des complications profondes de l'histoire, une famille spirituelle, non un groupe déterminé par la configuration du sol" (voir Qu'est-ce qu'une nation? Introduction de Roland Breton, Le Mot et le reste, Marseille, 2007, p.33)*. Il est, certes, vrai que "La terre fournit le substratum, le champ de la lutte et du travail [mais] l'homme fournit l'âme. L'homme est tout dans la formation de cette chose sacrée qu'on appelle un peuple" (idem)*

 

 Le projet du futur, le programme de Grandeur, le nouveau rêve gabonais pourraient donc être la mise en orbite de l'HOMME, en termes de santé publique; d'Educations nationale et citoyenne; de formation adaptée aux exigences de la Globalisation et de la Mondialisation; d'équipements et services publics, d'industries lourdes dans les domaines des transports et des énergies renouvelables ou propres. Mais également de revitalisation de la Démocratie au travers d'élections libres et transparentes; de réévaluation des politiques publiques de recrutement dans les fonctions publiques et privées sans passe-droit ni prébendes. Mais aussi, l'apprentissage systématisé des quatre (4) langues étrangères incontournables à la domestication des instruments de la Puissance: l'anglais, le chinois, le portugais, le japonais, l'arabe. Mais enfin, la création d'une langue nationale, outre la langue officielle, pour un enracinement des savoirs et savoirs-faire dans la pensée africaine. Mais surtout, la réalisation de l'auto-suffisance alimentaire, dans un pays béni de Dieu, capable d'être le "grenier de l'Afrique".

 

Pourquoi pas?

 

 

Or, cette disposition, qui met l'Homme au centre de l'Etat et instille plus le sentiment que l'intérêt,  impose d'être à la fois lucide et consentant, car les Nations ne naissent plus des accidents et des associations forcées. RENAN ne dit pas autre chose en écrivant: "Une grande agrégation d'hommes, saine d'esprit et chaude de coeur, crée une conscience morale qui s'appelle une nation" (p.35 à 36). On perçoit, clairement, le travail auquel les Citoyens doivent consacrer toutes leurs forces, afin de réussir ce pari permanent, ce "plébiscite de tous les jours" (RENAN, Op. cit., p.34) que postule la Nation. Car, en dépit de leur puissance évocatrice, les nations ne sont, hélas, pas éternelles!

 

Dans la mesure où la construction de cet édifice implique de bâtir le GABON de l'intérieur, comme de l'extérieur, son ouverture à l'Afrique et au Monde devient l'une des obligations de notre Pays, en quête de densité et de grandeur, à l'instar de la France, des Etats-Unis ou du Brésil, de l'Afrique du Sud, du Nigeria, de l'Inde, du Botswana. Voilà le but fixé au Site que j'ai créé le 13 Novembre 2009, date anniversaire de mon installation au pays de la Nation, des Droits de l'homme, du Suffrage universel, de la République et de la Démocratie.

 

 ***

Les thématiques variées de ce Site dédié aux questions juridiques, politiques, économiques, culturelles, scientifiques ont vocation à contribuer à cet exaltant projet.

 

Toutefois, pour arriver à être plus connu de l'Extérieur par lui-même que par le nom de ses dirigeants, le GABON doit absolument réussir l'alternance politique que lui imposa le fatum le 8 Juin 2009.

 

C'est pourquoi, Fils du GABON, je m'emploie à croire, aujourd'hui plus qu'hier, que le "Débat Gabonais" doit effectivement s'ouvrir. Tel est le principal legs des Ancêtres, le bien le plus précieux de notre héritage indivis sacralisant le Dialogue comme vertu fédératrice du GABON qui, comme l'exhorte l'hymne national, est condamné à vivre "Uni dans la Concorde et la fraternité", afin d'atteindre cet objectif ultime de notre Nation qu'est la Félicité!

 

Je vous remercie donc, mes chers concitoyens, chers collègues et amis du GABON, pour votre active contribution à la vie de ce Site.

 

 

Arthur BENGA NDJEME

 

(Photo presse)

 

 

 


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