La Nation

Droit+Politique+Economie+Environnement

posté le 23-02-2010 à 19:53:44 GMT +1

LEVEE DES COULEURS!


La bandera

 

 

Levántate conmigo.

 

Nadie quisiera
como yo quedarse
sobre la almohada en que tus párpados
quieren cerrar el mundo para mí.
Allí también quisiera
dejar dormir mi sangre
rodeando tu dulzura.

 

Pero levántate,
tú, levántate,
pero conmigo levántate
y salgamos reunidos
a luchar cuerpo a cuerpo
contra las telarañas del malvado,
contra el sistema que reparte el hambre,
contra la organización de la miseria.

 

Vamos,
y tú, mi estrella, junto a mí,
recién nacida de mi propia arcilla,
ya habrás hallado el manantial que ocultas
y en medio del fuego estarás
junto a mí,
con tus ojos bravíos,
alzando mi bandera.

 

 

Poema de Pablo NERUDA

 

**


Mon Drapeau

 


Lève-toi avec moi!

 

Personne n’aimerait

Comme moi dormir

Sur l’oreiller dans lequel tes paupières

Veulent clôturer le monde pour moi.

Là également je voudrais

Laisser reposer mon sang

En embrassant ta douceur.

 

Mais lève-toi,

Toi, lève-toi,

Lève-toi donc avec moi

Et sortons ensemble

Combattre corps à corps

Contre les toiles d’araignée du méchant,

Contre ce système qui distribue la faim,

Contre l'institution de la misère.

 

Chargeons!

Et toi, mon étoile, près de moi,

Dernier-né de ma propre glaise,

Tu auras déjà découvert la roche que tu couvres

Et dans le feu tu seras

A mes côtés,

Avec ton regard impitoyable,

En brandissant mon drapeau.

 

 

Version d’Arthur BENGA NDJEME : Nancy, le 23 Février 10, 19h 39.
 


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posté le 23-02-2010 à 00:41:04 GMT +1

J'AI PEUR


El miedo


Todos me piden que dé saltos,
que tonifique y que futbole,
que corra, que nade y que vuele.
Muy bien.

Todos me aconsejan reposo,
todos me destinan doctores,
mirándome de cierta manera.
Qué pasa?

Todos me aconsejan que viaje,
que entre y que salga, que no viaje,
que me muera y que no me muera.
No importa.

Todos ven las dificultades
de mis vísceras sorprendidas
por radioterribles retratos.
No estoy de acuerdo.

Todos pican mi poesía
con invencibles tenedores
buscando, sin duda, una mosca,
Tengo miedo.

Tengo miedo de todo el mundo,
del agua fría, de la muerte.
Soy como todos los mortales,
inaplazable.

Por eso en estos cortos días
no voy a tomarlos en cuenta,
voy a abrirme y voy a encerrarme
con mi más pérfido enemigo,
Pablo Neruda.

 

[Poema de Pablo NERUDA]

**

J’ai peur


Les gens demandent que je fasse des sauts,

Que je m’endurcisse et que je joue au foot,

Que je courre, que je nage et vole.

Très bien.


Tous me conseillent du repos,

Tous m’envoient des médecins,

qui me regardent de haut.

Que se passe-t-il ?


Tous suggèrent que je voyage,

Que j’entre et sorte, que je reste reclus,

Que je me suicide et ne meure pas.

Peu importe.



Tous voient des malformations

Dans mes entrailles surprises

Par les secousses des radios sur les clichés.

Je ne suis pas d’accord.


Tous piquent ma poésie

A l’aide d’invincibles fourchettes

cherchant, sans doute, la petite bête,

J’ai peur.


J’ai peur de tout,

De l’eau froide, de la mort.

Je suis comme le commun des mortels,

Périssable.


Aussi, pour le peu qui me reste à vivre,

Je ne vais pas en tenir compte,

Je vais m’ouvrir davantage et me retirer du monde

en compagnie de mon  ennemi intime,

Pablo Neruda.



Version d’Arthur BENGA NDJEME: Nancy, le 20 Février 10, 06h 38.



 


 


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posté le 21-02-2010 à 22:15:08 GMT +1

HOMMAGE SOLENNEL AU PEUPLE GABONAIS

 

PAUL TOUNGUI A LA 64e SESSION DE L'ASSEMBLEE GENERALE DE L'ONU

 

 

 

 


 « Le Gabon vient de traverser une phase cruciale de son Histoire en tant que Nation. »

 

Son Excellence Monsieur Paul TOUNGUI,

Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération,

de la Francophonie et de l’Intégration régionale de la République gabonaise,

Assemblée Générale des Nations Unies, New York, le 25 7tembre 2009.

 

 

 

 

**

Au moment où le Président de la République gabonaise élu entame ses cents jours de Pouvoir et où le Gouvernement voit fleurir chacune des réformes courageuses engagées pour le progrès, la démocratie et le développement, il m’a semblé pertinent de m’arrêter un instant sur le rôle joué dans le dispositif de l'essor démocratique par le Chef de la Diplomatie : Monsieur Paul TOUNGUI. A l’aune du Discours prononcé à l’ouverture de la 64e Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies en Septembre 2009, celui-ci dresse, pendant la transition, un état des lieux de la situation politique du Gabon (1) en rendant un hommage solennel au Peuple gabonais (2) pour sa Sagesse.



(1)-Etat des lieux de la situation politique du Gabon

Les propos liminaires du Ministre des Affaires Etrangères à la 64e Session de l’Assemblée générale sont, effectivement, consacrés à l’état des lieux de la situation politique du Gabon, consécutive à la mort du Président de la République.


*Une période délicate de transition politique.-Il est un truisme que d’affirmer que la situation que connaît le Gabon entre le 8 Juin et le 30 Août 2009 est des plus délicates. Le fait que le Chef de la diplomatie gabonaise le reconnaisse aux Nations Unies revêt une résonance internationale, en même temps qu’il rappelle aux Citoyens la gravité de cette situation et la nécessité de s’armer de Sagesse pour y faire face.

 

Les clameurs qui sont apparus après la mort de l’ancien Président, et devenus tumultes durant la campagne électorale montrent combien furent escarpés les sentiers empruntés par le Peuple gabonais au cours de cet été inédit dans l’Histoire du Gabon. D’autant plus qu’au moment où le Ministre d’Etat prononce son discours à la tribune de l’Universel, le contentieux électoral n’est pas encore vidé.


*Un contentieux électoral pendant.-Bien qu’apaisé de la traversée réussie de cette période délicate, le Gabon informe la Communauté internationale du processus, en indiquant qu’il lui restait à encore à trancher les éventuelles réclamations et/ou recours venant d’autres candidats au scrutin du 30 Août, dans le délai d’un mois autorisé par le Droit.

 

Les rebondissements de ce contentieux nécessitant un exposé entier, il est utile de ne retenir ici que la divergence de suffrages exprimés observée entre les résultats de la Commission Nationale Electorale, entérinés par la Cour constitutionnelle, et ceux que celle-ci proclame elle-même à l’issue des recours. Autant de faits et actes, qui auraient pu plonger le Gabon dans une aventure incertaine, et que le Ministre des Affaires Etrangères tient à rappeler aux Nations amies.

 

C’est pourquoi, il sollicite et obtient de la Communauté internationale un hommage solennel au Peuple gabonais.



(2)-Un hommage solennel au Peuple gabonais

Loin des chaudes empoignades de la Place de la Démocratie, à l’orée de la proclamation des élections, le Gabon requiert l’hommage des Nations Unies à son Peuple, qui a su allier respect des principes juridiques et de ses valeurs intrinsèques « pour faire face à [son] destin », dans un contexte d’incertitude avérée.



*Pour l’application de l’Article 13 de la Constitution.-La première raison nécessitant la reconnaissance de la Communauté internationale, indique Monsieur TOUNGUI, est la mise en œuvre des « dispositions pertinentes de [la] loi fondamentale ». Comme chacun le sait, celles-ci relèvent de l’Article 13, qui régit à la fois la présidence par intérim, la transition constitutionnelle et l’organisation d’une élection présidentielle anticipée.

 

Or, la récente intervention de sa Présidente lors de la rentrée solennelle de la Cour constitutionnelle montre combien cette architecture était, faute d’expérimentation, inadaptée à la gestion des questions institutionnelles et politiques suscitées par la mort du Chef de l’Etat.

 

Il a donc fallu puiser au plus profond des racines de la Nation, pour prémunir le Pays de l’impasse.


*Pour sa clairvoyante maturité.-Outre les règles de Droit, que les instances compétentes, ont au demeurant adaptées à ce contexte exceptionnel, le Peuple gabonais « a dû rechercher dans [ses] ressources profondes l’énergie nécessaire » aux défis imposés par le fatum.

 

L’on a pu observer qu’à l’aune de la Sagesse de la classe politique et du savoir-faire de la Cour constitutionnelle, ces ressources se caractérisent singulièrement par un « sens élevé de responsabilité » ; vertu indispensable à la Justice et à l’Equité.

 

Mais le satisfecit du Ministre des Affaires Etrangères est également motivé par la « maturité » du Peuple gabonais « et son attachement aux valeurs de paix et de démocratie ». Le Gabon préserve ainsi les acquis de ce qu’il est convenu de considérer comme sa plus brillante conquête en tant que Nation, indépendante et engagée dans la construction d’un Etat souverain : la stabilité.

 

C’est la raison pour laquelle, estime-t-il, le succès de cette prise en mains de son destin par le Gabon au travers de moyens pacifiques, associe autant l’effort des acteurs internes qu’africains et internationaux.

 

 

 


**

Il est vrai que l’auteur de ce discours est encore membre du Gouvernement intérimaire, lorsqu’il rend cet hommage solennel au Peuple gabonais.

 

Toutefois, ce discours méritait d’être rappelé, car prononcé au moment où, dit-il, le Gabon ouvre « une nouvelle page vers le progrès et le développement » en faisant résolument face au défi exaltant d’un Avenir meilleur. La mort du Chef et la transition, les choix courageux, les changements de mentalité qu’elle nous impose, est un événement, avec toute la charge fatidique que nous lègue la pensée antique apprivoisée par les puissances émergentes de l’Asie.

 

Or, « [u]n événement, n’est pas n’importe quel instant, mais fait saillie et se détache par rapport à ce renouvellement continu d’où naît la durée » (François Jullien, Les transformations silencieuses, Grasset & Frasquelle, 2009, p. 92, in Gallica)*. Le Gabon pourra-t-il « faire saillie » de sa stabilité politique dans ce processus ?

 

 


Arthur BENGA NDJEME : Nancy, le 21 Février 10, 15h 27

 

 

 

 

 


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posté le 21-02-2010 à 04:10:22 GMT +1

LA MANUA OU THE UNAMA

LA MISSION D’ASSISTANCE DES NATIONS UNIES EN AFGHANISTAN

 

 

 

 

 

 

 

**

La Conférence de Londres du 28 Janvier 2010 relative à la poursuite et à l’adaptation de l'action de la Communauté internationale en Afghanistan, invite à faire un point sur la présence des Nations Unies dans ce pays. Afin d’en avoir une idée plus large de l’action médiatique menée depuis les attentats du 11 Septembre 2001 et la conclusion de l’Accord de Bonn sur la construction d’un régime démocratique, il convient de consacrer quelques lignes à la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan.

Cet exposé préliminaire permettra de mieux évaluer les tâches et perspectives de l’ONU dans le relèvement d’une Souveraineté et la restauration d’un pays qui est à la fois une scène d’affrontements politiques et un théâtre de combats de grande intensité. Aussi, convient-il d’examiner le mandat de la MANUA(2) après avoir brièvement rappelé le précédent de la Mission Spéciale des Nations Unies en Afghanistan (1).

 (1)-Le précédent de la Mission spéciale des Nations Unies en Afghanistan

L’Afghanistan est un cas de conflit mi-international, mi-civil insuffisamment résolu ; de feu dévorant mal éteint. Lorsque la pression combinée des Nations Unies, du Bloc occidental et des quasi-cobelligérants régionaux tels que le Pakistan aboutit au retrait du corps expéditionnaire de l’U.R.S.S. en Février 1989, nombre d’observateurs s’attendaient à un retour à la paix et à la restauration de la pleine souveraineté de l’Afghanistan.

 

 

*Ce fut un leurre. Les plaies profondes, qui rongent la classe politique et la société dans sa majorité depuis l’abolition inconstitutionnelle de la monarchie, l’un des trois piliers de l’Etat afghan, les 16/17 Juillet 1973 débouche sur un cycle de violences ininterrompu : coups d’Etat militaires sanglants, intervention puis invasion et occupation soviétiques ; appuis, assistance et ingérences étrangères systématiques.

 

En effet, sous la cape de l’Accord de Genève du 14 Avril 1988 et l’apparent retour du pays à la paix, couvent un problème bien plus profond : la désorientation de l’appareil étatique pour perte de boussole et l’ouverture de la Boîte de Pandore d’où se sont échappés tous les démons afghans : lutte violente pour le pouvoir, affrontements confessionnels, fondamentalisme auto-mutilateur, instabilité gouvernementale. Comme il fallait le craindre, la guerre civile éclate en 1992 : les anciens résistants à l’occupation soviétiques, deviennent, par la force des choses : frères-ennemis.

 

Sans avoir pu, dans le cadre du présent exposé, le dater avec précision, je me souviens que les Nations Unies décident, entre Décembre 1993 (résolution 48/208 de l’Assemblée générale, du 21/12/93)* et Mars 1994, de mettre en place une présence internationale afin d’aider à la Concorde nationale. Cette présence est matérialisée par la Mission Spéciale des Nations Unies en Afghanistan ; de son sigle anglais : UNSMA (voir rapport intérimaire de Juillet 1994, A/49/208-S/1994/766)*. Notamment à tour conduite, sans éclat, par MM. Mestiri et Brahimi, l’UNSMA redore opportunément son blason sous la houlette du diplomate algérien, Lakhdar Brahimi, rappelé de toute urgence à sa tête à l’automne 2001, au moment où les Taliban sont en ligne de mire des Forces anglo-américaines.

 

Le coup de génie du Représentant personnel du Secrétaire général est prodigieux : faire entériner son Plan de paix en cinq (5) points par le Conseil de sécurité (résolution n°S/RES/1378(2001) du 14 Novembre 2001). Car l’Accord de paix, conclu au château de Petersberg en Allemagne par quelques délégations afghanes jugées « représentatives » de l’opinion publique nationale et internationale, en est une pâle copie.

 

 Or, ledit Accord ayant retenu le principe d’une présence substantielle de l’Organisation universelle dans le cadre du processus intérimaire et transitoire enclenché après le démantèlement de l’Emirat islamique d’Afghanistan, l’UNSMA est alors abolie pour faire place à la MANUA : Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan, dont il importe d’examiner le mandat. 

 

 (2)-Le mandat de la MANUA

Il convient de se référer à trois sources à caractère juridique et politique, pour déterminer le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan. Selon l’Accord de Bonn (S/2002/278)*, un certain nombre de tâches sont confiées par les délégations afghanes à l’ONU, après le démantèlement des Taliban en Octobre-Novembre 2001. Au titre de l’annexe II, on en dénombre quatre (4) essentielles:

 

ü      Conseiller les nouvelles Autorités quant à l’organisation de la Grande Assemblée coutumière d’urgence devant entériner les structures provisoires et désigner les institutions transitoires du pays ;

 

ü      Offrir ses bons offices en cas de différend grave, par le truchement du Représentant spécial du SGNU ;

 

ü      Enquêter sur les atteintes aux droits humains, avec possibilité de recommander des sanctions ;

 

ü     Promouvoir le développement et la mise en œuvre d’une dynamique pédagogique en matière des Droits de l’Homme.

 

Quant à l’annexe III de l’Accord de Bonn, trois (3) de ses recommandations assignent aux Nations Unies un rôle difficilement réalisable sans une présence effective sur la scène publique intéressée :

 

ü      Garantir la souveraineté afghane, l’intégrité du territoire, l’unité nationale et préserver l’Afghanistan de toute ingérence étrangère ;

 

ü      Réaffirmer, renforcer et exécuter l’engagement de l’ONU et de la Communauté internationale quant à l’assistance au processus de réhabilitation, de restauration et de reconstruction post-conflit ;

 ü     Coopérer avec l’Administration intérimaire aux fins de lutte contre le terrorisme et l’essor du pavot à opium, par l’instauration d’un système d’activités économiques de substitution (S/2001/1154, Op. cit.)*.

 

Au regard de ces tâches combien importantes, auxquelles on doit ajouter les préparatifs d’organisation des forums traditionnels de domestication des principes internationaux (Loya Jirga d’urgence et Loya Jirga constituante), les Nations Unies prennent les mesures appropriées pour créer un organisme doté d’un rayon d’action plus élargi et plus dense que celui de la Mission Spéciale.

 

Tel est l’objectif concordant des efforts du Conseil de sécurité, de l’Assemblée générale et du Secrétaire général dans la gestion de la situation complexe qui prévaut en Afghanistan. Ainsi, revigoré par les résolutions 1378 (2001) endossant le Plan de paix de M. Brahimi, 1383 (2001) conférant force de droit à l’Accord de Bonn et 1386 (2001) prenant acte du changement de régime en Afghanistan, le Conseil de sécurité adopte la résolution n°S/RES/1401 (2002), qui crée la MANUA.

 

L’acte du 28 Mars 2002 entérine successivement les recommandations de l’AGNU (résolution 56/220 A du 21/12/2001)* ainsi que la composition, le fonctionnement et les objectifs de la Mission, tels qu’établis par le SGNU dans son rapport trimestriel aux organes pléniers sur les conséquences de la situation en Afghanistan sur la paix et la sécurité internationales (S/2002/278)*.

 

En effet, le rapport du 18 Mars 2002 fixe, au titre des structures de la MANUA, que le mandat de celle-ci consiste en une (1) tâche générale. Il s’agit d’appuyer la mise en œuvre de l’Accord de Bonn, tout en assurant l’assistance humanitaire et le relèvement politique, social et économique de manière à susciter un fort impact sur un processus de paix qui nécessite une approche intégrée de l’action internationale (S/2002/278, paragraphe 94)*.

 

Le mandat de la Mission, en soi-même, repose « essentiellement » sur trois (3) points, conformément au paragraphe 97 du rapport du Secrétaire général :

 

  • Assurer les fonctions attribuées à l’Organisation mondiale en matière de Droits de l’Homme et d’égalité des genres ;

 

  • Encourager la réconciliation nationale au travers des bons offices du Représentant spécial ;

         -Diriger tous les programmes humanitaires, de normalisation et de reconstruction effectuées dans le cadre de l’ONU.

 

Entre Mars 2002, date d’établissement de la Mission ; et Février 2010, date de notre réflexion sur la stratégie de la Communauté internationale, le mandat de la MANUA a eu d’excellents prétextes pour s’adapter aux contextes politique et militaire du théâtre. Le mouvement qui attire plus précisément l’attention est, toutefois, celui de ces deux derniers mois, à l’aune des préparatifs de la Conférence internationale de Londres du 28 Janvier.

 

La question revient donc à se demander sur quel module la MANUA fonctionne-t-elle, en effet, au moment où ces importantes assises ont lieu, même si elles sont dominées par l’action de l’OTAN. Telle question appelle à scruter les principales articulations de son mandat actuel.

 

A la suite des recommandations de la Conférence internationale de La Haye du 31 Mars 2009, La résolution n° S/RES/1868 (2009) du Conseil de sécurité proroge de 12 mois le mandat confié à la MANUA par les résolutions 1662 (2006) et 1746 (2007). Les observations et recommandations du rapport du Secrétaire général en date du 10 Mars de la même année (S/2009/135) sur les implications internationales de la crise afghane ne sont pas non plus étrangères à cette décision.

 

 En outre, la résolution du 23 Mars 2009 (paragraphe 4), se référant à celle du 20 Mars 2008 (n°S/RES/1806 (2008), paragraphe 4), confère neuf (9) tâches à la MANUA jusqu’en Mars 2010. Pour l’essentiel, la Mission des Nations Unies est appelée à :

 

·        Promouvoir une meilleure cohérence de l’action internationale, coordonner et assainir les efforts internationaux en matière d’assistance humanitaire, de reconstruction et d’aide au développement ; mobiliser les ressources extérieures ;

 

·        Œuvrer à l’application de tous les instruments stratégiques de financement et de développement de l’Afghanistan, au moyen d’un renforcement structurel et d’un élargissement géographique ;

 

·        Contribuer à l’enracinement de l’Etat de droit et de la démocratie, comme instruments de réconciliation nationale et de paix durable ;

 

·        Soutenir l’effort d’organisation et d’observation de l’élection présidentielle du 20 Août 2009 ;

 

·        Favoriser la coopération régionale aux fins de stabilité et de prospérité du pays ; sans oublier le retour, dans la dignité et la sécurité, des millions de réfugiés afghans d’Asie Centrale et d’ailleurs.

 

L’examen particulier de l’application de ce mandat mérite un exposé à part. Mais en attendant, on peut constater, au regard de la controverse nourrie autour de ce scrutin émaillé de fraudes flagrantes, que la MANUA y a quelque peu laissé de son efficacité et de sa crédibilité.

 

La recrudescence de l’insurrection, l’impasse dans laquelle se trouve l’action militaire des forces multilatérales, ainsi que l’inefficacité des mécanismes de protection de populations civiles déjà sinistrées par la pauvreté, invitent à réévaluer ce mandat et à se poser les bonnes questions : que faut-il à l’Afghanistan pour être à la fois un Etat souverain, un pays démocratique, un territoire stable et pacifié ?

 

Pour répondre à cette question, il ne suffit pas se réunir à grands frais à Bonn, Tokyo, Berlin, Paris, Londres et La Haye. Il faut encourager et aider les Afghans à se réunir chez eux, pour débattre, ensemble, sans être exposés à la curiosité du monde, sur la définition des dynamiques appropriées à la prise en main de leur Droit à disposer d’eux-mêmes.

 

Or, à ce propos, le Gouvernement afghan doit justifier des deux articles fondamentaux à la gestion d’un pays en proie à une crise politique et militaire protéiforme : la Volonté d’arrimer l’exercice du pouvoir aux principes de la légalité républicaine et la Capacité d’assurer la sécurité du territoire national, face aux mouvements insurrectionnels locaux et aux groupes terroristes qui ont fait de l’Afghanistan une base d’entraînement depuis des décennies. L’observation du Secrétaire général ne confirme pourtant pas cette dynamique :

 

« La capacité du Gouvernement à jouer ce rôle de manière plus efficace et plus convaincante contribuera  à consolider le partenariat entre le Gouvernement afghan et la communauté internationale » (A/64/364-S/2009/475, paragraphe 72 in fine)*.

 

S’agissant de cette dernière, le plus Haut fonctionnaire des Nations Unies fait, plus loin, une recommandation qui ne souffre d’aucune ambiguïté quant aux implications des acteurs, de part et d’autre :

 

« La communauté internationale devrait appuyer énergiquement les programmes permettant à l’Afghanistan d’assumer pleinement ses responsabilités en tant qu’Etat souverain, afin de faciliter un processus de paix sans laissés-pour compte et de donner forme au statut de l’Afghanistan dans la région » (paragraphe 76).

 

 La Conférence internationale de Rome de Janvier 2010 sur l’Afghanistan a certainement permis de mettre en œuvre ces dynamiques d’adaptation de la présence onusienne, qui n’est pas aussi nouvelle qu’elle veut paraître. Pourtant, la réévaluation du mandat de la MANUA et, en conséquence, le mandat des Nations Unies en général, dans le processus enclenché en Afghanistan en Septembre 2001 est souhaitée par l’ensemble des observateurs des questions afghanes.  

 

 

 

 ** 

Le problème afghan est l’un des écheveaux les plus complexes que l’ONU a tant de mal à démêler. En tant que point de convergence des efforts de la Communauté internationale, les difficultés de l’ONU ne manquent pas de rejaillir sur l’ensemble du processus instauré par l’Accord de paix du 5 Décembre 2001.

 

Néanmoins, il convient, « tout simplement » -si l’on peut parler de simplicité dans telle situation-, de souligner en même temps que l’action de la Communauté internationale en Afghanistan repose sur une double base : la prise de responsabilité des Etats membres des Nations Unies et des Organisations internationales face au défi du relèvement et de la reconstruction post-taliban, ainsi que l’exercice controversé de la légitime défense reconnue par le Conseil de sécurité aux Etats-Unis via la résolution n° S/RES/1368 (2001) du 12 Septembre.

 

 La question qu’il convient de se poser est alors toute indiquée : le repositionnement des Forces américaines et l’action civilo-militaire de l’OTAN sont-ils de nature à faciliter et clarifier le rôle des Nations Unies en Afghanistan ?  

 

 

 

Arthur BENGA NDJEME : Nancy, le 21 Février 2010, 03 h 06. 

 


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posté le 20-02-2010 à 04:55:04 GMT +1

KOUBA, MON AMOUR

AHORA ES CUBA

 

 


Y luego fue la sangre y la ceniza.

Después quedaron las palmeras solas.

Cuba, mi amor, te amarraron al potro,

te cortaron la cara,

te apartaron las piernas de oro pálido,

te rompieron el sexo de granada*,

te atravesaron con cuchillos,

te dividieron, te quemaron.


Por los valles de la dulzura

bajaron los exterminadores,

y en los altos mogotes la cimera

de tus hijos se perdió en la niebla,

pero allí fueron alcanzados

uno a uno hasta morir,

despedazados en el tormento

sin su tierra tibia de flores

que huía bajo sus plantas.


Cuba, mi amor, qué escalofrío

te sacudió de espuma la espuma,

hasta que te hiciste pureza,

soledad, silencio, espesura,

y los huesitos de tus hijos

se disputaron los cangrejos.



Pablo Neruda


**
 
 

 

C’EST AU TOUR DE KOUBA



Et soudain ce fut le sang et la cendre.

Après, des palmiers solitaires.

KOUBA, mon amour, ils t’ont attachée à un poulain,

T’ont farci le visage,

T’ont empaillé les jambes d’or plaqué,

Ont dégoupillé ta grenade*,

T’ont parcourue, couteaux entre dans les dents;

Eparpillée; carbonisée.

 

Les exterminateurs ont affalé

Tes douces vallées,

Et dans les hautes buttes, la tête

De tes fils s’est égarée dans la brume,

Mais là ils furent atteints l’un après l’autre jusqu’à la mort,

Dépecés dans le tourment

Loin de leur terre tiède et fleurie

Qui se dérobait sous leurs pieds.

 

KOUBA, mon amour, que de frissons

Te firent tressaillir d'écume en écume,

Jusqu’à te faire une nouvelle virginité,

Une solitude, un silence, une densité,

Mais les crabes

Se sont disputés les petits restes de tes enfants !

 

**

 

 

Arthur BENGA NDJEME : Nancy, 20 Février 10, 03h 58

*Merci pour l'aide à la traduction du vers en rouge.



 


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