La Nation

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posté le 17-12-2009 à 18:22:59 GMT +1

A MON PERE

 

Me jeter dans tes bras  

 

 

 Papa ! mon grand papa à moi ! rien qu’à moi !

Te reverrai-je, avec ta barbe blanche,

Pour reprendre nos conversations franches ?

Te reverrai-je jamais, mon papa, mon roi ? 

 

Quand je distinguais ton pas, dansant la rumba,

Au milieu de ceux de tes camarades,

Je cessais un bon moment d’être malade,

Fier d’être le petit-fils d’Essomba ! 

 

Mon papa à moi ! quand tu jetais ton rasoir,

Je le sortais aussitôt de la poubelle,

Passais du savon sur mes joues, mes aisselles

Et mon torse, comme toi devant le miroir. 

 

Quand tu venais en vacance avec ton manteau

Demi-saison pour m’apporter, à l’école,

Cahiers, gommes, crayons, règles et colle,

Je brillais comme une lame de couteau ! 

 

Ô papa de mes rêves de premier né !

Mon papa qui châtiais les âmes molles

Avec franche rigueur ! mon papa-idole,

Donne-moi ta force dans mes devoirs d’aîné!


Et ce soir encore, mon esprit vagabond

Vole vers tes deux cadeaux d’anniversaire

Pour mes neuf ans : des denrées alimentaires

Et un grand film au cinéma Le Gabon. 

 

Je sais que ta prière pour cette nuit

Sera pour mon succès et ma réussite ;

Car tu attends une meilleure suite

A tous tes efforts ; sans trompette ni bruit. 


Je sais que tes quatre psaumes du matin

Demandent toujours mon retour au village,

Sain et sauf, pour préparer ce mariage

Que tu veux célébrer dans tes habits satin.


Ô papa!mon petit papa! je te revois,

Bras croisés, dans notre immense péristyle

Méditant sur les murs de ce monde hostile,

De richesse insolente et de dicours grivois.


Ah! te reverrai-je de ma vue embrumée,

Dans cette forêt équatoriale

Toujours égayée par le chant des cigales

Et les senteurs des plantations en fumée?


Te reverrai-je jamais après tant d'années,

Pour construire notre château, ensemble,

Avec ce petit monde qui me ressemble?

Te reverrai-je après t'avoir abandonné?


Te reverrai-je quand-même, au coin du feu,

A l'air frais et doux de notre beau village,

Après avoir vêtu le hideux visage

De l'exil et acquis la poésie pour jeu?

 

Papa, quand tu m'annonces que ton seul désir

Serait de me voir me jeter, corps et âme,

Dans tes bras, je me sens comme une lame

Affûtée sous la cape chaude d'un vizir!

 

 

Arthur Serge

 


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posté le 17-12-2009 à 00:55:03 GMT +1

A MA MERE

L’OGIVINE

 

 

 

  

Maman, tu portes sur ton grand front convexe

Les scandales vertueux de mon seul espoir:

Tes tatouages, qui rient de tout complexe

Et peuplent encore mes six pensées ce soir.

 

Les deux feuilles de laiton et de cuivre

Qui ornent ton haut visage en bois d’Ozigo

Ne cessent de me guider, de me suivre

Dans mon asile, à mille lieues de l’Ivindo.

 

Ô mère! tu es la voix silencieuse

Qui me chante mes trois louanges à Nancy!

Qui me libère de mon âme anxieuse

En éblouissant mes chemins,  loin du pays!

 

Quand l’écume barbue des grands fleuves sombres

Qui grondent de colère au cœur de la forêt

S’évapore de leurs cascades, son ombre

Mousse au fond de mes encriers sans arrêt.

 

Je chante aussi pour toi, dans cet épigramme,

L’épopée d’un peuple en quête de pont, de gué

Comme l’antilope; de Bissobilame

Aux somptueux rivages de la Zadié.

 

Mère, même au plus profond de mon exode;

Espérance du paradis, peur de l’enfer,

Mon esprit est en perpétuel synode

Avec toi: fille des fleuves, femme de fer!

 

 

  

Arthur

 


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africanostra  le 22-12-2009 à 03:40:18  #   (site)

Merci et bonnes fêtes à toi, Djitte

Mon cher ami du Sénégal,
Si tu me crois sénéchal
Des âmes nostalgiques,
Tu me rassures autant que Rufisque,
Dakar, Joal et Saint-Louis...
Le pays de tes pères,
Est la plus vibrante terre
Où la nostalgie des arts fleurit
En l’honneur de l’Afrique.

djitte  le 21-12-2009 à 01:07:26  #

Ô ! nostalgiques des temps amers, où des mers de larmes guider nos premiers pas.
Ô ! Président ta poétique me rassure sur des nostalgies en perte de vitesse tant il est évident qu'il faut passer dans le monde des adultes sages.
Je ne félicite pas encore jeune marié mais mon Docteur, je serai encore plus fier de mon président.
Je te dis encore bravo, la vie ne peut jamais être en perte de vitesse! Bonne fête.

africanostra  le 17-12-2009 à 14:21:25  #   (site)

Je te remercie,
Fils de ma Mère,
De te faire du souci
Pour nos larmes amères.

Clémentin YAWE  le 17-12-2009 à 04:28:44  #

Comment ne pas chanter cette "Eaugivine"? Comment ne pas lui dire que chacun des actes posés par cette "âme anxieuse" ne l'a été et ne l'est que pour elle: en souvenir de toutes ces nuits passées, là-bas, dans cet hôpital régional, l'accompagnant dans ses gardes?
Il est temps de louer publiquement ces êtres qui, chaque jour, depuis plus de trois décennies, continuent à souffrir des peines de leurs "avortons".
Ces "larmes", de la même veine que celles versées par Camara Laye pour sa "mère", il y a plus d'un demi-siècle, ne peuvent pas ne pas réveiller celles de chaque pleureur/lecteur, de chaque pleureuse/lectrice.
Mais, il ne faudrait pas trop inonder cet espace de nos larmes, à nous. Le temps d'entendre et d'accueillir le flot jailli de ton "âme anxieuse", celle d'un poète "eaugivin", toujours "exilé".
Cleyawe

 
 
posté le 16-12-2009 à 23:50:53 GMT +1

ACROSTICHE (I): POUR MA VOISINE

Peut-être qu'un jour,

Avec un peu de patience,

Tu finiras bien par me

Regarder dans les yeux et me donner en souvenir

Immortel, ce joli mot que tu retiens

Captif au coin de ton sourire

Irrésistible et ravageur

Auquel ton voisin n'est pas indifférent?

 

 

 

 


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posté le 16-12-2009 à 15:30:25 GMT +1

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posté le 16-12-2009 à 02:17:12 GMT +1

En quête de la famille, un droit de l'homme de plus en plus oublié (III)

Que m’arrive-t-il ?

 

  

Que m’arrive-t-il ? J’ai reçu d’un cœur

Un bouquet de lilas, un sourire,

Un poême qu’auraient pu écrire

Les George Sand et Janine Couvreur.

 

Ce poême est fleuri de lilas !

Ce bouquet est une tête d’ange !

Ce cœur demeure aussi étrange

Que l’opulent Génie qui le mit là !

 

Que m’arrive-t-il ? J’ai reçu de toi

Un bouquet de rêves, une douce

Nuit passée à sucer le pouce

Et à pointer vers le ciel un doigt.

 

Lila, ces insolites cauchemars

Que tu fis la nuit dernière,

Sont les ombres vues d’une ornière,

De nos rêves de mers et calamars.

 

Que m’arrive-t-il, de créer un jeu

Avec tes cheveux et tes visions

En immergeant, raide et en fusion,

L’épée de mon regard dans tes yeux ?

 

Et pourquoi faut-il passer avant toi

Devant le miroir et sous la douche ?

Comment ouvres-tu donc cette bouche

Dès le réveil, pour ma pérenne joie ?

 

Que m’arrive-t-il donc, nuit d’hiver ?

Nous avons cité Camus, Voltaire ;

Mais notre sujet, c’est l’adultère

Car ne priant ni Dieu ni Prévert !

 

Mais plus attachants étaient les lilas !

Nous en avons parlés plus encore,

Quand je les ai plantés dans tes pores

En discourant sur ma raie Mandela.

 

Bon Dieu ! Lila ! que m’arrive-t-il ?

Quand tu me pointes tes deux roquettes

Contre la poitrine, je hoquette,

Raide comme un obélisque du Nil.

 

Ah ! sur l’une de tes photographies,

J’ai réécrit en lettres de bronze

Et d’ivoire pur, toutes les onze

Que comptent nos prénoms, tels des sosies !

 

Que m’arrive-t-il, Seigneur, d’admirer

Les jolies feuilles mortes d’automne,

Les vols de pigeons sous les pylônes

Et de croire savoir leurs œufs mirer ?

 

La palombe du cèdre du Liban,

Un après-midi, m’ a dit : -Qui cherche

Une femme comme une perche

Depuis mars, doit en faire le bilan.

 

Ma douce Lila ! que m’arrive-t-il ?

Ivre de discuter d’églantines,

De véroniques, de clémentines

Et de roses, je m’en prends au pistil !

 

 

  Arthur BENGA NDJEME : Nancy, le 14 Décembre 2009, 09h57
 


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